Chapitre 14: Mauvaise journée

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Pdv Mathias

   J'ai une envie de meurtre. Julian m'a appelé car je ne me suis pas pointé au lycée ce matin. Je lui est hurlé dessus pour qu'il me foule la paix avant de lui raccrocher au nez. Le pire est que cinq minutes plus tard, j'ai reçu un message de Bianca me disant qu'elle était de retour et qu'elle pouvait venir me voir si je n'allais pas bien. Je sais très bien à quoi elle pense mais ce n'ai absolument pas envie de ça pour le moment. Je suis tellement énervée que je lui dis que c'est terminé entre nous, j'ai bien précisé « tout est fini ». J'espère qu'elle me laissera tranquille.  Je sais que si je retourne au bahut, je vais emmurer quelqu'un. Je roule depuis ce matin, le vent me fouette le visage mais ce n'est pas grave. Je roule, et au bout d'un moment, je décide enfin à m'arrêter. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé sur la tombe de ma mère. Je regarde un moment la tombe et je me mets à la nettoyer avant de m'asseoir. Je lui raconte tout ce qu'il s'est passé depuis la rentrée. Exactement tous.  Je sais que cela peut paraître bizarre mais ça m'a fait du bien de tout déballer à ma mère enfin sa tombe. Julian est comme un frère mais des fois, j'ai besoin de me confier à ma famille. Même s'il me reste qu'un seul membre en vie et celui là je... je  ne sais plus quoi penser de lui. Es ce que je dois le croire ou pas, c'est le grand mystère. Je pense qu'il ne m'a pas menti. Pourquoi l'aurait-il fait ?

- Maman, pourquoi tu n'es plus là ? Je te promets, je trouverai la solution.

Les larmes coulent toutes seules, je ne me retiens plus. Je n'ai plus pleuré depuis sa mort. J'avais juré de ne plus verser une larme et de me montrer fort et courageux. Mon père me m'a même pas adressé la parole après l'enterrement. Quel père fait ça à son fils. Heureusement qu'Adèle était présente, à sept ans, j'en voulais à la Terre entière. Je n'ai pas été tendre avec elle. Cependant, je suis content qu'elle soit resté toute ses années.
   Je n'ai pas dormis de la nuit alors je m'allonge sur sa tombe et sombre doucement dans le noirs.
Quelqu'un est en train de me secouer gentiment, je n'avais pas souvenir que mon lit était aussi dur. Une fois les yeux ouverts, je me souviens d'où je suis et de ce qu'il s'est passé. La révélation de mon père et toujours en travers de ma gorge.

- Debout, jeune homme, s'exclame un vieil homme que j'ai vu déjà plusieurs fois.

  Il portait toujours une salopette verte avec ses bottes en caoutchouc sans oublier sa pelle qu'il traînait partout dans le cimetière. Il doit bien avoir soixante-dix ans, vraiment courageux de s'occuper des morts.

- Je suis désolé mais je vais fermer pour cette nuit, ajoute-t-il.
- Oui, je vais m'en aller de toute façon je n'ai plus rien à faire ici ce soir.
- Je ne vous ais pas souvent vus ses derniers temps, j'ai pris soin d'enlever les fleurs fanées.
-Merci beaucoup, c'était ses fleurs préférées.
- Vous déviez vraiment l'aimer pour lui apporter des fleurs toutes les deux semaines.
- Oui, on la considèrerait la plus part du temps comme la femme du ministre alors qu'elle était avant tout une fantastique maman et une fabuleuse danseuse. Je lui apportais toujours ses roses après ses ballets.
- Je suis désolé, je ne le connaissais pas personnellement, mais ma femme m'a emmené un jour à l'une de ses représentations. Je dois dire qu'elle a été éblouissante, je n'avais jamais vu quelqu'un danser comme votre mère, m'explique-t-il.
- Merci, ne vous en fait pas je m'en vais.
- Je ne suis pas pressé, et je m'appelle Jean.
- Mathias, je réponds en levant la tête vers lui pour la première fois.
- Enchanté, et si un jour tu as besoin de quelque chose pour la tombe n'hésite pas. 
- J'y penserai, bonne soirée.

  Je retrouve ma moto néanmoins, je n'ai pas envie de rentrer chez moi. De toute façon, mon père est là pour la semaine.
Ayant séché toute la journée, je me dis qu'il est temps de voir comment va notre équipe de football. Leur entraînement ne va pas tarder à finir. J'attends donc devant ce truc qui est sensé nous instruire. Je sais que l'équipe de foot ne va pas tarder à sortir. J'ai une envie de refaire la coupe d'un footballeur. Je vois un brun du nom de Pruk ou Luky. Je ne sais plus et puis de toute façon j'en ai rien à faire.

- Hey, Luky, je l'interpelle.

Il se retourne, tiens, c'est bizarre, il s'est reconnu. Je vois même la peur passer dans son regard. Je suis plus grand, plus fort que lui et je suis pas n'importe qui.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Demande Pruk pressé.
- J'ai un problème.
- Et c'est quoi?
- Je peux savoir pourquoi tu as laissé Naya rentrer seul? C'était ton but quel se fasse kidnapper ?
- Quoi!? Non, ... je voulais simplement parler avec elle mais elle est parti énervé.
- Et tu t'es dit que laisser une fille seule le soir dans la rue était une bonne idée?
- Euh... Non, mais... bafouille le footballeur.

  Je n'ai absolument plus envie de l'écouter, il n'a pas de raison valable et je voulais voir son excuse. Très mauvaise, d'ailleurs, je me demande où il l'a trouvé celle-là. Ses épaules se voûtent et il baisse les yeux.

- Je sais pas si tu as vu mais je suis pas de bonne humeur aujourd'hui.
- J'avais pas remarqué, ajoute-t-il sarcastiquement.

Là, mon point est parti tous seul, il s'est écrasé sur sa figure. Le footballeur recule de plusieurs pas. Il hurle mais c'est plutôt un son aigu qui sort. Pas très féminin tout ça. Il s'est accroupi et je crois même que son nez saigne. Son œil à l'air aussi bien abîmé. J'y ai mis toute ma force.

- La prochaine fois, Lucky, tu réfléchiras avant de laisser une fille seule surtout quand on l'invite au resto, je balance en partant.

Il ne répond rien et se dirige vers le lycée, il a les mains sur la figure et fait la grimace. Je crois que je vais venir demain juste pour voir sa tête.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai bien aimé lui bousiller sa tronche. Je sais très que je ne devrait pas faire ça pour Naya surtout après les révélations de la nuit dernière. Mais c'est plus fort que moi. J'avais besoin de la venger. De me défouler sur quelqu'un.

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