Chapitre 7 : Le geôlier

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 Sa robe d'Enfant des flammes en lambeaux, enchaînée dans une cellule crasseuse au fond d'un cachot de Corseit. Candice avait tout perdu. La confiance des habitants, son amie... Qui l'avait jeté en prison de ses propres mains. Son monde en miettes. Celle qu'elle considérait comme sa sœur, qui l'avait toujours soutenue, qui l'avait aidé à cacher son secret l'avait trahie. L'Enfant des flammes ne retenait pas les larmes qui déferlaient sur son visage, après avoir perdu son père adoptif, Larisha était son dernier soutien, sa seule famille. Celle prête à braver tous les dangers pour l'aider à comprendre ce qu'elle était devenue. Et cette famille la traitait à présent comme un monstre, une sorcière. Une créature à enfermer loin des regards.

Il y a seulement quelques heures, Candice s'était résolue à protéger le village. Elle s'était résolue à combattre pour libérer les habitants des craintes immiscées dans leur cœur, pour l'amour du Seigneur Cyvid. Les villageois n'avaient pas compris son acte. La peur les avait gagnés, la peur de l'inconnu. Si seulement elle pouvait leur expliquer que son pouvoir était un miracle divin, Candice restait persuadée qu'ils finiraient par la remercier, et l'accueilleraient de nouveau parmi eux.

L'Enfant des flammes chercha ce miracle au fond d'elle-même. Il était là. Son pouvoir était là. Candice se savait à présent capable de le manifester à tout moment selon sa volonté, elle n'aurait que besoin de l'appeler. Maintenue par de simples chaînes métalliques, aucun doute ne subsistait dans son esprit quant à sa capacité à les briser. Sans convoquer ses flammes, sa force physique seule viendrait à bout de quelques maillons rouillés. Séchant ses larmes de sa main, Candice observa Bedos qui semblait attendre qu'elle se décide à parler. Elle avait en effet de nombreuses questions à lui poser, mais avait d'autres priorités. Elle pourrait toujours le retrouver plus tard, maintenant certaine de sa présence en ville.

La jeune femme força tout à coup sur les chaînes dans le but de se libérer, et à peine les avait-elle tendue qu'elle hurla de douleur. Son esprit devint blanc, et le métal perdit son aspect rouillé pour revenir une couleur bleutée, froide. Un éclair traversa chaque maillon de la chaîne, et foudroya le corps de Candice tout en se resserrant un peu plus autour d'elle. Ne pouvant rien faire pour résister au choc électrique, Candice se tétanisa, et ses tatouages pleinement visibles prirent une teinte écarlate afin de soigner les dommages infligés à ses organes.

— Je te déconseille de résister, fit Bedos en brisant son silence amusé. J'ai créé ces chaînes à la demande de Larisha pour pouvoir te garder captive ici. Il n'est pas si difficile de gérer une jeune immortelle comme toi, encore moins quand j'ai participé au rituel qui t'a dotée de ton corps.

Candice parvenait tout juste à entendre les paroles de Bedos, ce que ses chairs venaient de subir était sans commune mesure avec ce qu'elle avait enduré jusqu'à alors. Elle découvrait que son immortalité lui permettait de résister à des seuils de douleurs terrifiants. Son esprit n'y résisterait pas. Se faire trancher un membre ou être perforée comme ce fut le cas il y a quelques heures n'était qu'un picotement en comparaison. Même le cercueil glacé de Virgil ne l'avait pas autant affaibli.

— VIRGIL ! Cria tout à coup Candice en se relevant à la hâte.

L'Enfant des flammes ignora les conséquences, et se jeta vers les barreaux de sa cellule. Les chaînes de Bedos la foudroyèrent de nouveau, et cette fois-ci, elle se força à faire appel à son feu. Son corps tout entier s'embrasa, ses cheveux devinrent rouge vifs, et Candice gagnait centimètres après centimètres. A chaque fois qu'un éclair bleu lui traversait le corps, une puissante flamme poussait son corps vers l'avant.

Lorsqu'elle arriva enfin à frôler la porte de sa cellule, celle-ci s'illumina de la même couleur que ses chaînes, et l'arc électrique qui en résulta la renvoya s'écraser contre la paroi de pierre au fond de son cachot. L'Enfant des flammes manqua de perdre conscience sous le choc, seule les chaînes qui continuaient de la torturer la gardait éveillée. Elles se serraient à présent sur elle avec une telle force qu'elle sentit plusieurs de ses os craquer.

L'éternelle flammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant