Chapitre 15 : Hiver à New-York

29 3 20
                                    

"Bam ! Je t'ai explosée !!! hurla Mallory, victorieuse.

  Par un coup perfide de traîtresse vile et fourbe, je venais de me recevoir sur mon visage, un projectile d'une humidité dérangeante. La scélérate riait sous cape, sournoisement. Elle ne payait rien pour attendre. C'est moi qui vais t'exploser.

    Dans une esquive bien ajustée, je me retournai brusquement pour lui asséner le coup fatal. Portant mes paumes face à mon ennemie, je fis jaillir plusieurs sphères aussi grosse qu'un poing dans le faciès de l'ignoble usurpatrice qui passa bientôt d'un rire à gorge déployée à un effarement désopilant. Triomphante, je lui affichai mon sourire narquois.

   "Ça se fait pas ! Moi j'ai pas de pouvoirs magiques !" elle marqua un temps. "Non...Il faut faire ça à la loyale"dit -elle en me lançant une boule de neige dans la face.

   Pendant un bon bout de temps nous nous amusâmes à nous bombarder de poudre d'eau cristallisée, autrement dit de la neige -en toute simplicité-. Nous étions dans un magnifique écrin de nature caché parmi ces boîtes de pierre qui avaient pour projet de "gratter le ciel". Un lieu appelé "Central Park" d'après les dires de ma coéquipière/ennemie, gardé au sein de la ville "New-York", rutilante dans ses beaux atours de verre et de métal.

   Enfin la trêve. Nous nous étendîmes dans la couche épaisse et molle qui recouvrait le sol de ces jardins pour signer un traité de paix. Un animal roux à la queue touffu, et dont les oreilles pointues se terminaient en épis, passa furtivement à côté de nous, par de grands bonds souples, laissant l'indicible impression que donne la nature : une sorte de grâce éphémère et timide.

"Un écureuil..." murmura Mallory, m'arrachant de ma contemplation.

   Du givre naissant, perlait sur ces cils fauves. Elle papillonna quelques secondes puis se mit à gigoter et agiter les bras et les jambes. Elles les trainaient sur la neige, dessinant sur la surface immaculé une sorte de personnage étrange.

 "Qu'est-ce ?

 -Un ange, répondit-elle, pensive.

-Qu'est-ce qu'un ange ?

-C'est comme toi mais avec des ailes. Une sorte d'humain céleste... Furtif..." après un silence "un peu comme un écureuil. "

Un ange...

   Ensuite, Mallory m'apprit à faire un bonhomme de neige et je lui offris une démonstration de nos coutumes elfiques à la saison des flocons. Par projections précises et successives d'eau, le liquide coulant de ma peau, se glaçait instantanément à la morsure du froid et formait de superbes sculptures de glace translucides, laissant le soleil percer de ses faibles rayons la matière transparente et luisante.

     "Waw !" lâcha Mallory impressionnée par mon drülan, un animal mystérieux des mythiques Montagnes de Jade.

    Museau effilé, regards en émeraude de smaragdin, pelage fluide et ondulant entre le bleu de minuit et le gris anthracite, fourrure fournie et éclaboussée par de légères étincelles, ossature élancée dans une paire d'ailes d'ébène épurées et silencieuses, déchirées par des contours irréguliers... peu l'ont vu mais il parait que c'est une illuminante vision d'ombre.

     Ma statue de gel ne devait en être qu'une piètre représentation.

  Dring dring dring dring !!!

   Brisant notre pieuse méditation, une sonnerie appela la main de Mallory, qui vint cueillir dans les abysses de ses poches un objet d'une étrange planéité. Celui-ci s'éclaira dès qu'elle fit pression sur les excroissances qui se trouvaient sur les côtés de "l'appareil". Mallory colla à son oreille (ronde) l'engin d'où résonnait la voix de son père qui pourtant, se trouvait dans leurs appartements.

DEHORS [projet inachevé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant