Stay with me||LS

5.6

– Monsieur Styles, nous venons de terminer la présentation du buffet.

– Merci John, dites à votre équipe de prendre une pause, rétorque le photographe, vous avez fait du bon travail.

L'employé âgé d'une quarantaine d'années le remercie en souriant et repart voir ses collègues leur rapporter la bonne nouvelle. Le bouclé souffle longuement en regardant autour de lui. Tout est parfait, et ce, au millimètre près. Les flyers seront distribués à l'entrée par l'équipe qu'Harry a engagé pour l'occasion, ils détailleront les explications de chaque photo et également ce que chaque pièce représente. Le bouclé peut maintenant tenter de se détendre, mais rien y fait. La présence de son petit-ami marche parfois, mais ce dernier n'est pas près de lui pour la simple et bonne raison qu'il doit arriver en même temps que tout le monde dans un peu moins d'une heure maintenant. Pour l'instant, il est seul. Et c'est difficile pour lui.

La styliste de l'agence de son père, Rebecca, l'appelle du fond de la pièce pour qu'il la rejoigne. Eric a insisté pour qu'Harry soit pris en charge par des employés de Stylinski puisque, travaillant dans la mode, autant lui apporter les dernières touches dont il aurait besoin pour être au top. C'est le jeune photographe qui a insisté pour que ce soit cette Rebecca qui l'accompagne. Même si leur relation a quelques fois été difficile, elle ne s'est jamais pliée aux ordres du bouclé lorsqu'il faisait un énième caprice et étonnamment, il a apprécié cela. Aujourd'hui, il n'est pas encore possible de les définir comme ami, non, loin de là, ils se disputent toujours, mais les deux savent très bien qu'au fond, ils s'apprécient.

– Arrêtez de bouger, vous allez tout gâcher, s'énerve-t-elle en essayant de lui mettre sa cravate.

– N'en mettez pas, ça ira plus vite, s'exclame-t-il tout en la prenant dans sa main pour la jeter au sol.

– Votre caractère ne m'avez pas manqué, Rebecca fronce les sourcils, mon dieu que vous êtes chiant.

Harry la regarde quelques secondes avant de s'asseoir sur le petit canapé de sa loge en soufflant encore une fois, sa tête dans les mains. Il croit ne jamais avoir autant stressé de sa vie qu'en ce moment et il déteste cette sensation. Pourquoi Louis n'est pas là ? Il a plus que besoin de lui.

La jeune styliste ne peut pas le laisser ainsi et remarque son mal-être en s'asseyant à vos côtés.

– Vous avez peur ? Elle demande doucement et prend son silence pour un oui, j'imagine que je ne suis pas la personne a qui vous aimeriez vous confier, mais puisque je suis là... Elle hausse les épaules, promis je ne dirais rien, j'ai déjà assez honte comme ça d'être assise à vos côtés en essayant de vous réconforter.

Le bouclé détourne le visage vers elle, ils se fixent avant de rire en même temps. C'est vrai que la situation est assez ironique, m'enfin, ils s'adaptent. Harry se redresse en s'appuyant contre le dossier.

– Juste... Je n'ai pas envie de décevoir qui que ce soit, et encore moins mon père, il se mord la lèvre, si je quitte Stylinski pour vivre de ma passion et que ça ne marche pas, tous mes proches seront tellement déçus.

– Je n'y connais strictement rien en photographie, mais je peux vous assurer que ce que j'ai vu dans cette salle est absolument magnifique, avoue Rebecca, et je ne dis pas ça pour vous faire plaisir, j'ai assez mal au cœur comme ça de vous faire un compliment.

Harry sourit. La styliste également en le voyant faire, tout de même heureuse de lui redonner ce sourire. Bien évidemment qu'elle pense tout ce qu'elle dit, et elle ne regrette pas de le lui avouer parce que la vérité est belle et bien là : il a énormément de potentiel et deviendra un très grand photographe.