Chapitre 4

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La voix du capitaine, qui hurlait à deux de ses hommes, s'est faite entendre :

- Allez me retrouver les deux gamins qui sont toujours dans les couloirs !

Et les deux soldats se sont élancés dans le couloir sans savoir qu'ils venaient dans notre direction alors nous nous sommes réfugiés dans une salle de cours.

Nous avons attendus que les gardes passent devant la salle en laissant la porte entre-ouverte et en restant caché derrière celle-ci pour leur sauter dessus, les assommer et les enfermer dans l'armoire de la salle de cours dans laquelle étaient rangés les livres de français. Nous leurs avons pris leurs uniformes. Puis nous nous sommes déguisés en soldats.

Nous avons rejoint le capitaine en lui disant que nous n'avions pas retrouvé les jeunes fugitifs en nous faisant passer pour les deux gardes.

- Ce n'est pas grave, nous nous occuperons d'eux plus tard. Pour le moment, on va emmener le groupe chez le boss.

Et nous avons rejoint le groupe d'une quinzaine de soldats qui entouraient les élèves de mon groupe de rescapés. Maintenant, il ne restait plus que Marc et moi encore libres et camouflés dans les uniformes de soldats.

Le cortège avançait vers l'extérieur de la ville. Il n'y avait pas âme qui vive dans toute la ville et je me demandais où étaient passés toutes les habitants. Je n'ai pas tardé à avoir la réponse, les gens étaient tous rassemblés devant un grand bâtiment, ils formaient une longue file qui partait de l'intérieur du bâtiment et continuait sur une centaine de mètres en dehors. Ils étaient tous enchaînés et surveillés par des soldats équipés de protections et d'armes de combats.

Nous sommes passés devant eux en silence pour rentrer dans le bâtiment. La porte principale était surveillé par deux soldats, le cortège s'est arrêté puis il est repartit un fois que les soldats eurent identifié l'escorte.

L'entrée était composée de colonnes, d'une dizaine de mètres de haut, au style des temples grecs. Le premier hall était très spacieux, l'architecture rappelait toujours la culture gréco-romaine, le murs blancs rendaient la salle lumineuse et éclairaient les visages terrifiés des personnes toujours en file. Au début de celle-ci, des hommes en blouse blanche faisaient passer des tests à chaque personne et notaient les résultats sur des ordinateurs. Les personnes partaient ensuite dans une salle adjacente pour continuer d'autres tests.

Nous avons continué dans un dédale de couloirs, avec un faible éclairage provenant du plafond, avant d'arriver dans une grande salle richement ornée avec quelques peintures et des lustres en verre suspendus au plafond de cinq mètres de haut. La salle était très lumineuse grâce aux grands vitraux placés derrière un fauteuil ressemblant à un trône sur lequel était assis l'homme à la veste noire. Il s'est redressé et s'est exclamé d'une voix joyeuse :

- Ah vous voilà enfin ! Je vous attendais.

Il a regardé une à une les personnes présentes dans le groupe puis il est devenu sceptique :

- Mais il ne manque pas deux personnes à ce groupe ?

Après quelques secondes de silence, il a retrouvé le sourire et a dit en soupirant :

- Ah, Victor, si tu savais comment tu me déçois. J'attendais mieux de toi, non mais franchement tu pensais faire quoi ? Qu'en te déguisant tu avais une chance ? Pourquoi faire ? Regarde autour de toi, tu n'as aucune chance, aucun but, tu ne sais même pas contre qui et contre quoi tu te bats, n'est-ce pas Victor ? A-t-il dit en me regardant droit dans les yeux.

Et avant que je ne puisse réagir, une dizaine de soldats est entrée dans la salle, nous a entouré et a pointé ses armes vers nous. J'ai doucement levé les mains en l'air ainsi que Marc. Pendant tout ce temps, Sara était sortit du groupe et elle est allée se mettre à côté de l'homme en noir. Et comme les gardes ne réagissaient pas je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait. L'homme a vu ma tête et il a rigolé :

- Et oui Victor, je m'appelle Silas; et Sara est ma fille.

À ce moment là, ça m'a fait un choc, Sara m'avait trahi ? Je ne pouvais y croire. Pourtant quand j'ai croisé son regard, j'ai vu comme de la compassion, de la pitié. Pour me piéger elle m'avait séduit pour se rapprocher de moi. Mais pourquoi ?

- Tu sembles surpris. Mon pauvre, tu es si naïf.

- Mon cher Victor, saches que tu ignores bien des choses et qu'il te reste beaucoup à apprendre. Maintenant, emmenez-les. A ordonné Silas.

Les soldats m'ont menotté et m'ont forcé à les suivre en dehors de la salle. J'ai tenté de demander à Silas :

- Pourquoi fais-tu tout ça ? Qu'est-ce que tu veux ?

Mais un soldat m'a saisi l'épaule et m'a forcé à avancer. Je n'ai donc pas pu entendre la réponse car les portes se sont refermés. On m'a emmené dans les profondeurs du bâtiment et ils nous ont séparé, Marc et moi, du reste du groupe qui est partit dans une autre direction. Ils ont placé Marc dans une cellule puis ils m'ont jeté dans la cellule voisine. Le garde m'a dit :

- À mon avis, tu n'es pas près de sortir de si tôt, alors profite bien de ton séjour ici.

Rêve d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant