Chapitre 8

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Sur le toit, il y avait des bouches d'aérations assez grandes pour que je puisse me faufiler à l'intérieur. J'ai démonté une grille d'aération pour pouvoir m'enfuir, mais posé juste derrière la grille, j'ai trouvé un sac contenant un parachute.

Je n'ai pas cherché à réfléchir, j'ai enfilé le parachute et au lieu de m'enfuir par la conduit, je me suis caché derrière la bouche d'aération en gardant mon fusil pointé vers la porte, car de toute façon, il m'aurait rattrapé à un moment où un autre et il aurait fallu que je l'affronte, donc autant que je profite de mon avantage stratégique, ici et maintenant.

J'ai attendu quelques minutes, il n'y avait pas de bruit. L'absence de sons était oppressante et je n'entendais que les battements de mon cœur dans mes oreilles. J'étais plaqué contre le conduit quand j'ai vu un caillou rouler à côté de moi. J'ai tourné la tête et j'ai vu Silas, à peine essoufflé, appuyé contre une bouche d'aération. Il m'a dit toujours avec son grand sourire.

- Surprise ! Tu croyais m'échapper ? Tu aurais quand même pu choisir une tour moins haute, j'ai cru que je n'arriverai jamais en haut.

Paniqué, j'ai alors appuyé sur la détente et les billes sont partis très vite pour exploser sur le sol ou sur les bouches d'aération mais Silas a eut le temps d'esquiver adroitement en effectuant une roulade pour se retrouver derrière une bouche d'aération, où il a alors crié de rage.

Ne sachant pourquoi et tétanisé, j'ai laissé le doigt appuyé sur la détente et mon chargeur s'est vidé à une vitesse hallucinante alors que je colorais la terrasse de l'hôtel de peinture. Mon doigt maintenu sur la détente plus aucune bille ne partait. Je me suis alors relevé pour me précipiter vers le bord de la terrasse.

Silas, ayant comprit que mon chargeur était vide, s'est relevé lui aussi pour s'élancer à ma poursuite. Je n'avais qu'une dizaine mètres à parcourir avant d'arriver au bord du toit. Je me suis retourné et j'ai vu que je l'avais touché au bras droit car la grosse tache de peinture rouge contrastait avec le blanc de sa combinaison.

J'ai aussi vu qu'il me rattrapait, mais j'ai sauté dans le vide avant qu'il ne puisse m'attraper, en prenant une grande impulsion sur le petit rebord de la terrasse. Silas n'ayant pas vu le rebord et emporté par l'élan, a trébuché sur la même bordure et il est tombé dans le vide.

J'ai rapidement tiré la poignée, qui a permis le déploiement du parachute, avant que je ne prenne trop de vitesse. J'ai saisi les deux poignées pour piloter avant que je ne m'écrase contre un immeuble. Silas est passé, en tombant, juste à côté de moi mais je ne l'ai pas vu s'écraser en bas, trop concentré à diriger mon parachute que je ne maîtrisait pas très bien. J'ai slalomé entre les immeubles comme j'ai pu et j'ai réussi à me poser sur une avenue.

Je ne suis pas retourné voir le corps de Silas pour ne pas voir ce que j'avais fais. Je suis directement retourné à l'entrée de la ville, je pensais que j'avais quand même gagné le défi en touchant Silas avant qu'il ne tombe.

Les hommes de Silas attendaient, et en me voyant revenir, ils sont partis sans un mot dans la ville, sûrement pour aller chercher ce qu'il restait de Silas.

Je me suis enfuis rapidement sans demander mon reste, j'ai couru aussi vite que je pouvais sous la pluie qui avait commencé de tomber. J'ai couru dans toute la ville sans réellement savoir où j'allais et je suis finalement arrivé à l'hôtel où l'on avait dormi la veille.

Je me suis enfermé dans une chambre pour m'allonger sur le lit. Je pensais à tout ce que je venais de vivre et je me suis mis à pleurer, pour évacuer toute cette pression car je n'en pouvais plus de tout ça. Un homme était mort à cause de moi quand même ! Les larmes coulaient sur mon visage puis le long de mon cou et je gémissais misérablement.

Au bout d'un moment, j'ai finis par m'endormir de fatigue en position fœtale.

À mon réveil, je me retrouvais de nouveau dans la salle de Maths avec mes camarades autour de moi et le prof qui me disait :

- Alors Mr. Deligny, vous aimez dormir en classe ?

- Oh pardon ! Excusez-moi monsieur. Je...je ne comprend pas.


Rêve d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant