Chapitre 11

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L'heure de la dernière course de qualification avait sonné. Noah semblait à l'aise, il était détendu, mais aussi déterminé que sa petite copine. C'était un mec d'un mètre quatre-vingts environ, plutôt baraqué, brun avec des yeux marrons foncés.

On nous a annoncé que le départ était proche et la tension était à son apogée.

Le temps s'était couvert et des nuages commençaient à devenir menaçant.

Le feu tricolore suspendu au-dessus de la piste est passé du rouge au vert et tout le monde est partit dans un crissement de pneus. J'ai enfoncé la pédale de l'accélérateur et grâce à un départ plutôt réussi j'ai pu me placer en deuxième position juste derrière Noah. Mais deux autres gars me suivaient de près, je devais y faire attention.

Les premières gouttes commençaient à tomber et la piste s'est humidifié. Les deux karts derrière moi m'encadraient des deux côtés et l'un des deux s'est approché dangereusement du mien.

Il voulait déclencher un accident où quoi ?

Je m'en suis écarté mais l'autre s'est rapproché de moi. J'ai alors compris qu'ils voulaient m'éliminer en m'écartant de la piste pour permettre à Noah de gagner plus facilement. J'étais en train de le rattraper à cause de sa large corpulence le rendant plus lourd ce qui diminuait sa vitesse.

Le prochain virage approchait, et les deux acolytes de Noah me collaient toujours au train. Si je ne faisais rien, je risquais de me faire expulser de la piste.

Le virage tournait vers la gauche, donc le gars qui était à ma gauche s'est un peu écarté à gauche pour prendre de l'élan puis il a foncé à droite pour essayer de me faire un tête à queue.

Ayant anticipé son action j'ai pu freiner juste à temps pour l'éviter. Il n'a pas pu changer de direction à cause de la pluie qui rendait la piste glissante alors il s'est prit le kart de son compagnon et ils sont partis tous les deux en dehors de la piste.

À présent, il ne me restait plus qu'à me concentrer sur Noah qui avait repris un peu d'avance.

Le premier tour s'est terminé sans que je ne sois parvenu à le rattraper complètement.

Au deuxième, je prenais plus de risques dans les virages en les prenants plus serrés par l'intérieur et plus rapidement.

Je sentais le bitume défiler sous mes roues et l'impression de vitesse était encore plus accrue par le fait d'être proche du sol.

La pluie couvrait la piste d'une pellicule d'eau de plus en plus épaisse.

J'ai fini par rattraper Noah et à être juste derrière lui au début du dernier tour. Mais ce n'était pas fini car dès que j'essayais de le doubler, il m'en empêchait en se plaçant juste devant moi.

Tout au long du tour, je suis resté coincé derrière lui et plus le temps passait, plus la distance avant l'arrivée diminuait. Il ne restait plus qu'une épingle et une ligne droite avant l'arrivée.

Alors j'ai pris le risque de prendre le virage très serré car c'était ma seule chance pour pouvoir le doubler.

Je roulais sur la bordure rouge et blanche qui faisait vibrer mon kart, mes roues du côté droit étaient à la limite d'être dans l'herbe. A la limite de l'adhérence, je craignais que mon kart ne dérape à tout moment mais j'ai maintenu sa direction et sa stabilité pour sortir du virage à hauteur de Noah avec même quelques centimètres d'avance.

La ligne d'arrivée était en vue, Noah, en colère, a tenté de me pousser avec son kart et ses roues ont touché mon kart.

Je me suis écarté pour éviter l'accident mais sa roue avant droite a touché ma roue arrière gauche et j'ai commencé à déraper vers l'extérieur de la piste, heureusement, j'ai pu contre-braquer mes roues à temps et je suis reparti vers la ligne d'arrivée juste derrière Noah.

Me déportant à gauche pour le doubler, j'ai misé sur le fait que nous étions sur une légère côte ascendante son poids le ralentissant afin que je puisse passer en tête. La distance entre nous diminuait tout comme la distance avant la ligne d'arrivée qui se profilait une centaine de mètres plus loin.

Les instants qui ont suivis m'ont paru à la fois durer une infinité de temps et à la fois quelques centièmes de secondes seulement.

L'adrénaline, me rendait vivant, je ressentais tout, le sang battre dans mes tempes, mes yeux grands ouverts scrutant tout ce qui ce passait, mon pied appuyant tellement fort sur la pédale de l'accélérateur que l'on aurai dis qu'il allait passer au travers, mon souffle retenu par le stress et la distance diminuant.

J'étais revenu au niveau de Noah et nous étions côte à côte lorsque nous avons passé la ligne d'arrivée.

J'ai roulé encore sur quelques mètres puis j'ai arrêté mon kart et je me suis relevé en enlevant mon casque, le visage crispé.

Ana est venue vers moi inquiète et m'a demandé :

- Alors ?

- Je ne sais pas, nous étions côte à côte quand nous sommes arrivés, cela s'est déroulé trop vite. Il faut attendre la « photo finish » pour voir qui est le premier.

Nous avons attendu que tous les karts arrivent puis nous sommes allés devant l'estrade fixant le podium sur lequel les meilleurs d'entre nous monteront.

Un homme est venu sur l'estrade, il était élancé et fin, il devait avoir la quarantaine, il avait les cheveux courts, blonds, avec des yeux d'un bleu profond et un large sourire. Le suspense à son comble, il s'est avancé et a annoncé dans le micro qu'il tenait en main :

- Mesdames et messieurs, voici les résultats des qualifications pour la finale de l'épreuve de karting...

Rêve d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant