Royal Game

Chapitre 4

Cela faisait maintenant deux semaines que Galilée avait entamé son entraînement. Elle était persuadée d'avoir du retard, mais son nain Timide pensait le contraire. La petite brune avait été la dernière des candidates sélectionnées. Tout simplement parce que Timide n'était pas sûr de son choix et n'avait pas osé l'aborder plus tôt. Rassurant.

— Alors, Galilée, peux-tu me dire ce que tu sais sur le peuple de l'air et du feu ?

Le Royal Game commençait dans quinze jours, et Timide avait axé leur stratégie sur ses points forts : sa mémoire et son intelligence.

— Il est composé de deux espèces : les sphynx et les dragons, détailla Galilée. La première a la tête d'une femme, le corps et les pattes arrière d'un lion, les ailes et les griffes avant d'un oiseau.

— Bien, et est-ce que tu connais ses particularités ?

Depuis deux petites semaines, Galilée oscillait entre lecture et interrogation.

— C'est une créature très intelligente mais elle ne supporte pasu'on remette en question ses connaissances. Le sphynx est également très empathique et peut lire dans le cœur des humains.

— C'est bien Galilée, qu'en est-il de la seconde espèce ?

— Les Dragons, nés du feu et de la roche, leur feu est capable de faire fondre n'importe quel matériau. Ils sont indépendants et n'aiment pas recevoir d'ordre. Ils sont réputés pour être indomptables.

— Mais le sont-ils vraiment ?

Galilée réfléchit un instant en regardant par les vitres que Timide avait voulu transparent sur un côté, lui permettant d'observer un bout du Royaume. Elle y voyait surtout la verdure et les tuiles des toits des habitants, ou plutôt des employés du château. La vraie ville était bien plus loin. Elle s'égara encore quelques instants avant de répondre :

— La logique veut que rien ne soit tout blanc ni tout noir, il existe donc une exception à la règle.

— Quelle est-elle ?

Galilée s'apprêtait à sortir la phrase qui l'exaspérait le plus :

— Je ne sais pas, Timide.

— Leur peau. Sous leurs écailles impénétrables, se cache une peau de soie. Tu touches à leur peau, et ils seront vulnérables.

La jeune fille se maudit de ne pas l'avoir retenu mais un sentiment de désespoir l'envahit à l'idée d'affronter un Dragon :

— Mais comment veux-tu que je les touche ? Je n'ai pas appris à lancer, à viser. Je n'apprends pas à me battre, à survivre, simplement à apprendre et répéter ! s'emporta légèrement la jeune fille.

Timide tint sa tunique bleu clair d'une main pour lui permettre de s'asseoir sans froisser son vêtement. De ses grands yeux innocents, il tenta de rassurer la jeune fille.