Chapitre 15 : Adieu.

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Je me réinstalle au piano lorsque Alexy me rejoint dans le sous-sol. Il place son bras sur mes épaules.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris tout à coup ?

- Je ne sais pas, j'ai vu Castiel avec l'autre fille et ça m'a soûlé.

- Tu ne serais pas un peu jalouse par hasard ?

- Non.

- Sûre ?

Je ne réponds pas et pose ma tête sur son épaule.

- C'est quand que tu vas avouer qu'il te plaît ?

- Il ne me plaît pas. Je suis juste possessive et on s'est beaucoup rapproché. C'est tout.

- Tu crois vraiment que je vais croire à ton charabia ?

Je hoche la tête. Une partie moi commence à comprendre ma réaction, mais je ne veux pas l'accepter. Je crois que j'ai juste peur. Cette idée, de ne pas se prendre la tête avait un côté rassurant pour moi. Je n'ai jamais connu ce qu'est d'être en couple avec une personne. Mais le problème est que ne pas se prendre la tête signifie aussi que l'autre peut aller voir ailleurs. Avoir ma réaction, j'en conclu que je n'ai pas envie que Castiel le fasse.

Nous restons un moment ensemble avec Alexy où je lui apprends à jouer au piano le générique des simpsons. Il ne m'a plus parlé de Castiel après notre conversation. Je crois qu'il a compris que je voulais juste me vider la tête.

Nous finissons par retourner voir les autres.

Castiel est revenu avec nous. Il me regarde, mais je n'ai pas le courage de soutenir son regard comme je le fais à chaque fois. Je tourne la tête. Je comprends qu'Alexy explique à Armin ce qui ne va pas, voyant leur regard tourner vers moi. Visiblement, mon meilleur ami s'inquiétait. Croisant mon regard, il me fait un clin d'œil et me tend ses bras. Je me rapproche de lui, il m'enlace. Je finis par me placer dos à lui pour être face au groupe, mais nous restons l'un contre l'autre.

Je n'ai pas envie de me reprendre la tête avec ça pour l'instant et tente de m'amuser avec tout le monde. Iris sort un paquet de bonbons, j'essaye de lui en piquer un, mais elle lève le paquet.

- S'il te plaît, juste un seul ?

Je lui fais une petite moue sous l'éclat de rire de cette dernière.

- Bien sûr que je vais t'en donner, mais c'était marrant de te voir Faire la moue.

- Merci !

Je souris comme une enfant et mange le bonbon. Les heures de perme dû à notre prof d'SVT absent passent très rapidement, mais les autres cours, eux, paraissent beaucoup plus long. La journée se termine enfin.

En sortant du lycée, je croise Castiel qui est en train de fumer. Je me rapproche de lui.

- Salut.

- Salut, qu'est ce que tu veux fillette.

Je m'appuie contre le mur à côté de lui.

- Rien.

Après quelques secondes de silence, je finis par reprendre la parole.

- Dis, t'avais l'air proche de la fille tout à l'heure.

- En quoi ça te regarde ?

Il a raison. Est-ce que ça me regarde vraiment ? Non, c'est juste de la curiosité, c'est tout.

- T'as raison, ça ne me regarde pas. Excuse moi.

Je commençais à partir pour pouvoir rentrer chez moi. Je me sens mal, c'est incompréhensible. Pourquoi je me mets dans cet état. Castiel jette sa cigarette et me retient par l'épaule en se plaçant face à moi. Je l'interroge du regard, mais il ne dit rien alors je me défais de son emprise et continue mon chemin. Mais il me rattrape à nouveau.

- Oui, je suis proche de cette fille, mais je veux vraiment savoir pourquoi ça t'intéresse.

- Je ne sais pas, de la curiosité, j'imagine.

Je baisse la tête, je n'arrive pas à l'affronter. Je me sens vulnérable face à lui. Je tente tout de même de la relever. Je m'essaye même à sourire. Comme si rien ne me touche, même si je sens que mon petit manège ne dura pas longtemps.

- Tu la connais d'où ?

- Anaïs.

Il commence à rigoler.

- Oui, pardon. Ça ne me regarde pas. J'ai compris.

Ses doigts viennent se poser sur ma joue pour que mes yeux rencontrent les siens. 

- Tu ne serais pas un peu jalouse toi.

Je pivote la tête pour retirer ses doigts.

- Et si je l'étais, qu'est ce que ça ferait.

Ça ne sert plus à rien de nier. C'est vrai, je suis jalouse. Je baisse la tête pour ne pas croiser son regard. Il rapproche ses lèvres de mon oreille pour me chuchoter quelque chose.

- Tu crois que ça me fait rien de te voir dans les bras d'Armin.

Je relève le visage à ce moment-là. Est-ce que j'ai bien entendu ? On se regarde dans le blanc des yeux quelques secondes. Puis il se penche pour capturer mes lèvres. Sa main descend sur ma hanche pour me rapprocher de lui. Puis son autre main vient se poser sur le bas de mon dos. Je pose ma main sur sa joue et l'autre de pose sur son torse. Nous finissons par reculer pour reprendre notre souffle.

- Castiel.

Je chuchote à peine. Je dégage une de ses mèches de son visage.

- Je ne veux pas me contenter simplement de ça. J'aimerais que l'on soit plus que ça.

Il apporte sa main à sa nuque. Je vois.

- Anaïs... Crois-moi, j'aimerais, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Il soupire et plonge un regard déçu dans mes yeux d'espoir envolé.

- Je sais pas si ça pourrait marcher. On s'est détesté pendant très longtemps. Enfin... Même si "détesté" est un grand mot...

Il finit sa phrase, c'est dur, mais il a raison, mais la raison n'est pas toujours égale à la sagesse. À ce moment, je ne réfléchis plus, j'en ai mare de réfléchir, on gâche trop de choses à cause de ça. Je me rapproche de lui et dépose mes lèvres sur les siennes. Il ne m'a pas repoussé. Ça n'a duré que quelques secondes.

- Alors c'était un baiser d'adieu.

Je tourne les talons, définitivement cette fois.

PDV Lysandre 

J'ai cherché Castiel dans les moindres recoins du lycée et finis par le trouve en dehors du lycée, devant les grandes portes. Son esprit est ailleurs, il est perdu dans ses pensées. Je l'ai vu avec Anaïs, mais je n'ai pas voulu les déranger alors j'ai attendu un peu avant d'aller lui parler. Je finis par le rejoindre. Je l'appelle plusieurs fois, mais il ne me répond pas. Il ne remarque pas que je suis devant lui. Même en ayant secoué ma main plusieurs fois devant lui. Aucune réaction ne vient de sa part.

- Allô ? Il y a trop d'interférence sur la planète Castiel ou il y a un problème sur la planète Anaïs pour que tu m'offres de magnifiques courants d'air ?

Il relève enfin la tête vers moi, mon regard est remplie d'interrogation tandis que le sien reste vague.

- Je suis vraiment con.

Il part vers la sortie du lycée. Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

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EnD oF tHiS cHaPtEr

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