chapitre 26 : Je t'aime.

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- Nathaniel se fait battre par son père.

Ses sourcils se froncent automatiquement. Suivis d'un léger sourire. Devant mon air abasourdis face à sa réaction, il prend la parole.

- Battre genre battre ou le pauvre petit délégué à sa maman s'est pris une petite fessée par son papounet.

Je lui mets une petite claque à la fin de sa phrase.

- C'est grave Castiel, je ne plaisante pas !

Il reprend enfin une mine raisonnable.

- Alors c'est du sérieux ?

Je hoche la tête et la baisse petit à petit. Je sens une larme coulée le long de ma joue. J'ai tellement peur, comment on peu infligé ça à son enfant. Nathaniel n'a pas à vivre ça.

Castiel me relève le menton et plonge son regard dans le mien. À l'aide de sa main balaye la seconde larme qui était en train de couler, et l'espace d'une seconde, il a balayé mes inquiétudes.

- J'ai besoin de toi. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider.

Il me sert contre lui et m'embrasse le front. Je recule et attrape une mèche de ses cheveux pour l'entortiller entre mes doigts. Je regarde ses yeux. Ses beaux yeux où on s'y perd, ou on trouve un certain réconfort.

- Je dois appeler les services sociaux. Mais j'ai besoin de toi près de moi.

Je ne pleure plus, je veux seulement régler cette histoire. Seul, Nathaniel ne peut pas le faire. S'il a décidé de se confier, ce n'est pas pour rien. C'est qu'une infime partie de lui veut que tout ce merdier cesse. C'était un appel à l'aide caché. Il a déjà trop subit.

- On les appelle ce midi, Nathaniel est au lycée, il ne risque rien.

Je hoche la tête et le sers dans mes bras. Cet homme est mon pilier. Une épaule sur laquelle je peux me reposer. On se détache et je le regarde profondément. Il ne me quitte pas des yeux non plus. Il remet mes cheveux en arrière et rigole légèrement.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Je peux l'apercevoir rougir légèrement.

- Je t'aime.

À la suite de ses trois petits mots, il ne bouge plus. Il est comme en transe, perdu dans ses pensées. Sa bouche est légèrement ouverte. Il dépose d'abord doucement ses mains comme pour vérifier que je suis bien réelle. Il caresse ma joue avec son pouce. Il est tellement tendre à ce moment précis. Je ne connaissais pas vraiment cette facette de lui. Et c'est encore une facette de lui qui me rend mordu de lui. Il approche très lentement son visage et dépose délicatement ses lèvres sur les miennes. Il est doux. Comme un premier baiser. Il éloigne nos lèvres, mais ne met pas fin à cette douceur.

- Je t'aime aussi Anaïs.

Un sourire s'étend sur mes lèvres. Si on m'avait dit que je tomberais amoureuse de lui un jour.

- Faudrait peut-être qu'on entre au lycée. Ce n'est pas comme si on était en retard de 15 minutes, lui dis-je toujours dans cette atmosphère particulière.

- Oui faudrait. Mais je dois t'avouer que je n'en ai pas vraiment envie.

Je rigole légèrement en lui caressant la nuque. Nous sommes front contre front.

- Allez viens, c'est bientôt les exams, il faut qu'on évite de louper trop de cours.

-C'est toi qui dis ça ?

Il m'a passé la main dans les cheveux pour les mettre en bataille. Ce geste est devenu habituel de sa part.

C'est vrai que je manquais très souvent les cours avant. Et ça m'arrive de négocier avec mes parents pour ne pas y aller. Je ne supporte pas les cours. Cette année est différents car je suis avec mes amis et j'ai Castiel, mais, avant, c'était beaucoup plus compliqué, je me sentais étouffer et je n'avais plus mes piliers. Même dans ce lycée où j'ai connu les jumeaux. C'était différent. L'une des amies que je m'étais faite dans ce lycée n'avait jamais comblé ce vide créé par le manque des personne de Sweet Amoris. Elle s'appelait Laetty et ne parlais que de garçon, mais pas comme deux amies qui se confessent sur le garçon qui leur plait, non. C'était son sujet quotidien et c'était très vite énervant, car à vrai dire, elle ne s'attardait pas sur les autres sujets.

Je glisse ma main dans celle de Castiel pour nous rendre en cours. Nous sommes censés avoir Pierrick aujourd'hui. Ce prof est l'un des meilleurs. Il nous laisse l'appeler par son prénom et le tutoyer. Il est très proche de ses élèves également. Si je n'avais pas Castiel pour essayer d'aider Nathaniel, j'irais voir ce professeur. Lorsque nous arrivons devant la salle, un doute me vient.

-Tu crois qu'il va nous laisser entrer comme ça, sans rien dire, je demande à Castiel en frappant à la porte.

-Je ne sais pas, on verra. Allez avance petite tête.

Il me tapote sur la tête avec une feuille de retard et me pousse dans la salle de classe. Je m'excuse auprès du prof et bouscule avec mon coude le bras de Castiel pour qu'il fasse de même. Il râle un peu, mais s'exécute.

- Je vous en prie les jeunes, l'amour n'attend pas.

La classe ricane aux mots de l'enseignant tandis que Castiel grimacent.

Ce cour de 2 h passe assez vite. Il nous reste 1 h avant la pose déjeuné. Il nous reste cour de Français avec Monsieur Fitz. Castiel s'assoit à côté de moi. Pendant une longue partie du cour, je ne fais que triturer mon stylo. Que va-t-il se passer quand j'aurai appelé les services sociaux ? Et s'il ne me croyait pas ? Ou s'ils ne trouvent pas de preuve ? Est ce que Nathaniel va m'en vouloir ? Est ce que sa situation va s'arrêter ?

Je sursaute quand je sens une main se poser sur la mienne. Castiel la caresse avec son pouce et tourne le regard vers moi.

-T'en fais pas. Tu vas l'aider. Ce que tu feras va forcément changer quelque chose.

Je sers sa main et pose ma tête sur son épaule. Je recommence à écouter le cour et prendre des notes, enfin, j'essaye.

Mon cœur bat à mille à l'heure quand la sonnerie retentit. Je sors de la salle avec difficulté et le place dans un coin tranquille. Castiel me rejoint et se place à côté de moi. J'ai appuyé sur ma touche "appeler" et ai placé mon téléphone à mon oreille. Je n'entends que ma respiration et le bruit interminable des "bips". Quand quelqu'un a enfin répondu, j'ai relevé les yeux vers mon copain. Il m'a fait signe de la tête pour m'encourager, pour me montrer que je ne suis pas seule. J'ai fini par exposé le problème à un écoutant. Comme je m'en doutais, il fallait des preuves. Il m'a expliqué une assistante sociale se rendrait chez Nathaniel. Il m'a également dit que mon appel restera anonyme, mais Nathaniel n'est pas idiot, il saura que c'est moi, je suis la seule à qui il s'est confié. J'ai raccroché et me suis évadée dans les bras protecteurs de Castiel.

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EnD oF tHis ChApTeR

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