Depuis toujours

chapitre 25 : T'as déjà tout compris.

- Je peux aller aux toilettes ?

- Tu sais où c'est, t'as pas besoin d'un accompagnateur.

Ambre m'offre un clin d'œil. Je sors de sa chambre et descends lentement les quelques premières marches, mais une voix retentit derrière moi et je me fige.

- Je peux savoir ce que vous faites mademoiselle, me fait sursauter une voix dans mon dos.

Je me retourne vers la mère de Nathaniel et Ambre. L'inquiétude doit se lire si facilement sur mon visage.

-J'ai soif. J'aimerais aller chercher un verre d'eau.

Un bruit se fait entendre au rez-de-chaussée et après quelque seconde un reniflement suit ce bruit. Les larmes me montent aux yeux suivit de tous les scénarios possibles en tête.

-Il y a la salle de bain, vous n'avez qu'à aller là-bas enfin.

Elle me toise sévèrement si bien que je baisse ma tête. Est ce qu'elle a la moindre idée de ce qu'il se passe au rez de chausser ? Est-ce qu'elle cautionne ce que fait son mari ? Je retourne dans la chambre d'ambre le cœur serré par la peur et les larmes aux yeux par l'inquiétude. Ambre s'est endormie sur son magazine. Je le retire délicatement, lui pose, lui pose sa couverture sur elle et éteins la lumière.

J'entends des pas légers suivis de pas plus lourd et plus violent dans les escaliers. Une sorte se claque et les bruit des pas lourd se font de plus en plus discret jusqu'à ne laisser qu'un grand silence.

Fébrile, je sors de la chambre et vérifie que le couloir soit bien vide. Face à la porte de Nath, j'hésite. Mais je dois connaître le fin mot de cette histoire. Si mes craintes redoutées sont véridique, je dois lui venir en aide. Après mes hésitations, je lève la main et frappe à la porte.

- Oui ?

J'appuie sur la poignée et rentre. En m'apercevant il soupire, comme toujours le regard énervé, et croise les bras sur son torse-nu. Je tourne rapidement le regard à la vue de Nath en Boxer.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Il faut qu'on parle, tu ne cois pas.

- Et de quoi est-ce que tu veux encore parler ?

Ses yeux sont remplis de colère et de rancœur. Il m'en veut de m'immiscer à ce point dans sa vie, je le sais.

- J'ai besoin de savoir Nath...

Ma voix est une plainte.

- J'en ai mare que tu m'en veuilles alors qu'au fond, tu sais aussi que t'as besoin d'aide.

Je le regarde. Il a l'air complètement perdu à présent.

- Je n'ai plus rien à t'expliquer. T'as déjà tout compris.

- Ton père lève la main sur toi ?

Je sais que cette question est inutile, car il vient clairement de me le dire. Mais il faut et j'ai besoin qu'il le dise de vive voix.

- C'est peut-être un peu trop fort comme phrase pour ce qu'il me fait...

- Nath, à partir du moment où quelqu'un lève la main sur toi à plusieurs reprise, c'est qu'il te bat.

Il baissa le regard. À ce moment je fais la seule que je pense nécessaire. Je le prends dans mes bras.

- Merci.

Je ne réponds rien. Je ne laisserais jamais un ami seule face à des situations compliqué. Il finit par se détacher de moi.

- Tu devrais y aller. Même s'il n'est pas là, Castiel n'aimerait pas nous voir comme ça.

- Castiel n'a rien à craindre, je l'aime trop pour aller voir ailleurs.

Je me retourne en lui souhaitant une bonne nuit et rejoins la chambre d'ambre.

Le lendemain arrive beaucoup trop vite, la nuit a semblé si courte et le sommeil si mauvais. En descendant de la voiture en même temps que Nathaniel, j'aperçois Castiel dans la cour se contracter. Je me rapproche de lui, il me lance un bref regard et commence à partir.

- Castiel !

Je le rattrape par le bras. Il se retourne et soupir.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Il hausse un sourcil.

- tu ne vois vraiment pas ce que je peux avoir. Tu es allée dormir chez le mec qui me fait le plus chier et tu te demandes ce que j'ai ?

- J'ai dormi avec Ambre, c'est tout.

Il se mord la joue et détourne le regard. Je place une main hésitante sur sa joue et la tourne vers moi.

- Hé... Aie confiance en moi, je t'ai promet de tout t'expliquer, on fait le chemin ensemble ce soir ?

- Ouais.

- Il y a autre chose qui ne va pas ?

- Mes parents viennent ce week-end alors on ne pourra pas être que tous les deux.

Ma mine se renfrogne légèrement, j'aurais tellement apprécié d'être seul avec lui. Une après-midi rien que tous les deux.

- C'est dommage, mais c'est pas si grave que ça, si ? Même si... La compagnie de tes parents t'est insupportable, pas vrai ?

Je lâche un léger rire en lui faisant un clin d'œil. Quand nous étions en troisième , je me souviens qu'il disait tout le temps cette phrase : " la présence de mes parents est insupportable". S'il avait su que quelques mois plus tard, il vivrait seul.

-Hé !

Il m'offre une pichenette sur le nez.

- Aï !

Il place ses mains derrière mon dos et me rapproche de lui.

- Bon sérieusement, pourquoi t'as dormis chez l'autre imbécile ?

- Je t'ai dit que je t'expliquerais ce soir.

- Non s'il te plaît, maintenant.

Je baisse la tête lentement devant sa mine dur. Je prends une inspiration et commence.

- Il se passe quelque chose avec Nathaniel.

Il me lâche, l'air furieux.

- quoi ? Tu te fous de moi ? Lui ? Heureusement que tu m'as dit de te faire confiance !

Je repasse ma phrase dans ma tête et je comprends immédiatement l'interprétation qu'il a dut se faire.

- Non ce n'est pas ça du tout. Je me suis mal exprimé. il arrive quelque chose à Nath !

Je rigole nerveusement. Et lui soupir longuement.

- Putain, tu m'as fait tellement flipper...

Il s'appuie dos au mur et passe une main sur son visage. Il est toujours contracté. Je m'approche doucement et le prends dans mes bras.

-Excuse moi. Je ne voulais pas te faire peur.

Je sens ses doigts dégager une mèche de mon visage.

- Alors raconte moi ? Il arrive quoi à l'autre coincé.

- Quelque chose d'affreux. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider.

Il m'écoute attentivement sans m'interrompre.

-Nathaniel se fait battre par son père.

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