Chapitre 11.

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Le soir je me rendis à cette stupide soirée à laquelle je n'avais pas vraiment envie d'aller, et encore avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête. Jenn était là, ainsi que Blane, Kol et tout le reste de l'équipe. La soirée battait à son plein et je n'avais toujours pas reçu de messages, aucunes instructions. Je me sentais alors soulagée. La personne qui m'envoyait ces messages s'amusait simplement à me faire peur, ça ne devait être rien de sérieux, pas de quoi en faire tout un plat.


Je décidais alors de me fondre dans la masse, et de danser avec les autres invités, un verre à la main. Après tout, je devais profiter de cette soirée de liberté, puisque visiblement j'avais le droit à un instant de répit.  Mais par contre ce qui ne changeais pas était le fait que j'évitais le plus possible Kol pour ne pas éveiller les soupçons. Mais en vain, malgré mes espoirs peu fondés, vers vingt trois heures trente je recevais un sms : « Embrasse Kol et veille à ce que Blane te vois faire. Sinon... tu verras bien ! »

Non, non, et non, je ne pouvais pas faire ça ! Blane m'en voudrait à mort, c'est sûr, après il faudra que je lui explique depuis quand, enfin quand ça a commencé et là, à ce moment précis il m'en voudrait.. Je ne peux pas faire ça, je perdrais Blane, et je crois que c'était le but de cette personne : que je me retrouve seule. Je décidais de ne pas le faire. 

vingt trois heures quarante, un nouveau message : « Ding, dong, tu as juste qu'à minuit pour le faire. »

Je regardais à droite, à gauche, je scrutais chaque recoin de la chambre afin de voir si quelqu'un m'observait, m'épiait. Mais non, rien. La soirée battait à son plein et personne ne faisait attention à moi. J'allais donc dehors m'aérer l'esprit, ne plus penser à rien, je sortais une cigarette et l'allumais, la fumée entrant dans mes poumons me soulageai l'espace de quelques secondes. J'adossais ma tête contre le mur, me posant de multiples questions auxquelles je n'avais aucunes réponses.

Quelqu'un vint me perturber dans mes pensées.  Et cette personne n'était autre que Kol.

« Em, qu'est-ce que tu fais là ? »

« Je réfléchis. » dis-je en recrachant la fumée de ma bouche.

« Tu sais moi aussi j'ai réfléchi, et je ne peux pas croire que tes sentiments sont partis comme ça, en quelques mois. Pas après tout ce qu'on a vécu, je n'y crois pas une seule seconde. »

« Et si je n'avais jamais eu de sentiments pour toi ? »

« Et si ce que tu venais de dire était un mensonge ? »

« Et si tout ça, cette relation, n'avait été que du vent ? Et si je n'en avais jamais pensé un mot ?»

« Et si ? On peut encore continuer longtemps ton petit jeu tu sais. Mais maintenant, vas y, regarde moi dans les yeux et dis-moi que tu ne ressens plus rien pour moi.» 

« Je ne ressens plus rien pour toi. » lâchais-je avec hésitation.

« C'est bien trop facile ça, regardes moi dans les yeux et redis-le. »

« Arrête Kol. »

« C'est bien ce que je pensais. »

Kol s'avançais vers moi, et je ne pipais pas. Mon corps restait comme figé tandis qu'il passait une main derrière mon dos et ramenait d'un bref mouvement mon corps au sien en maintenant une petite pression tout contre moi.  C'est là qu'il m'embrassait et j'en ressentais des frissons dans tout mon corps. 

A ce moment précis Blane débarquait et applaudit.

« Bravo, vous formez un magnifique couple. Et ça dure depuis quand ? Cet été ? On me l'a dit mais j'ai pas voulu le croire, je suis stupide hein ? Merci Em, merci pour ta franchise. »

Blane partit de la même manière dont il était arrivé.

Mon portable sonnait, je faisais un bond et me détachais immédiatement de Kol.

« Ma petite Emily, ta mission a été achevée mais pas comme je le voulais, tu ne l'as pas faite de ton plein gré. Pour la peine tu en auras deux autres dans la soirée et fais les, sinon j'appliquerais la sentence. »

J'avais envie d'éclater en sanglot. Étais-ce une blague ? Ce petit jeu était à mille lieux de m'amuser. J'avais déjà perdu Blane ce soir, qui serait le prochain sur la liste ? Non, non, je ne peux pas concevoir ça... Il était hors de question que je prenne de nouveau le risque de perdre quelqu'un. Mais à quel prix ? Valait-il peut-être mieux perdre une personne pour en sauver une autre ? 

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