Chapitre XVII : Une idée complètement folle

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J'en reste bouche bée, bras ballants...Je crois que ma mâchoire se serait décrochée de mon crâne s'il n'y avait pas une mince couche de peau tout autour.

Qu'est-ce qu'Amaryllis vient de dire ?

Mon grand-père la regarde tout aussi interloqué, estomaqué que moi. Il s'apprête alors à dire que non et que c'est trop dangereux, je le sens bien que ça l'est, mais une fois la bouche ouverte, Amaryllis le coupe alors, avant même qu'il ne commence à produire un seul son avec ses cordes vocales :
-Si vous refusez, je reviendrai ici seule, par tous les moyens. Vous avez tout intérêt à être là tous les deux si vous voulez me garder vivante.
Je sais qu'elle a touché un point relativement sensible pour la famille de loups-garous dont je fais partie, que ce soit volontairement ou pas de sa part. Les Primus tiennent à la garder elle en vie, maintenant qu'elle a été présentée à tous les alphas et leur héritier dirigés par les Primus. Il serait mal vu d'avoir un futur alpha volage...Quelle réputation je devrai tenir tout au long de ma vie d'alpha...
Mon grand-père alors se dirige vers une sorte de tableau de bord moderne, à la pointe de la technicité, et après avoir appuyé sur quelques boutons, un tiroir secret s'ouvre. Il prend quelque chose qui cliquète à l'intérieur et lance l'objet à Amaryllis qui le rattrape à deux mains.

Les clés.
Les clés qui ouvrent les menottes...

Amaryllis sourit alors comme pour remercier mon grand-père. Ce dernier lève alors toutes les cages, de verre ou de métal, autour du loup-garou artificiel.
Quand je vois ma petite amie faire un pas en avant, je me précipite vers elle et la retient. Mais elle me met dans les mains mon haut qu'elle a gardé tout ce temps et pose sa paume froide au milieu de mon torse nu comme pour me dire de ne pas la retenir.
-Amaryllis...je murmure avec peur dans la voix.
-Tout ira bien, me chuchote-t-elle en souriant gaiement, comme à son habitude.

Je l'aime tellement, j'ai tant de confiance en elle que je ne peux pas ne pas croire en elle...
Mais c'est aussi pour les mêmes raisons que je tiens à elle et que je ne veux pas la perdre, de quelque manière que ce soit.

-Si jamais, tu es là pour me protéger, n'est-ce pas, mon loup à moi ? me dit-elle avec un clin d'œil avant de me tourner le dos et se diriger vers le loup-garou artificiel au centre de la pièce.
Je me transforme alors immédiatement en loup bipède moche en lâchant mon haut qui tombe sur le sol, pour voler au plus vite à son secours en cas de problème. Je suis rejoint par mon grand-père, qui lui, est toujours sous son apparence humaine. Elle ne me surnomme pratiquement jamais en faisant référence à ma nature de loup-garou. Est-ce là un adieu au cas où cela tournerait mal ?

Amaryllis approche alors Edward qui commence à s'agiter, comprenant alors que plus rien ne l'entoure et que seules ces foutus menottes et collier l'entravent dans ses mouvements, encore restreints pour le moment.
Je vois alors, la peur au ventre et l'effroi me tordant l'estomac, sentant ma terreur au plus profond de mes entrailles, ma chère et tendre petite amie commencer à ouvrir une des menottes au pied d'Edward. Puis la seconde. Ce dernier ne bouge pas. Il suit du regard, un regard bien trop neutre à mon goût, Amaryllis qui lui tourne autour en cherchant les diverses serrures dans le métal. Elle se hisse sur la pointe de ses pieds pour pouvoir glisser la clé dans le trou prévu à cet effet pour ouvrir le collier du loup-garou artificiel. Quand le lourd étau tombe sur le sol carrelé de blanc dans un bruit fracassant, il ne réagit nullement et ça m'inquiète...Puis Amaryllis termine avec les deux menottes des poignets. Elle recule de quelques pas pour lui montrer qu'elle ne lui veut aucun mal.

Soudain, Edward, libéré de ses horribles liens, bondit de toute la force qui lui reste et se dirige droit sur Amaryllis. Je fais un pas en avant pour voler au secours de ma tendre petite humaine mais mon grand-père met un bras devant moi, m'intimant du regard, m'ordonnant presque, de ne pas y aller. Je suis alors contraint de regarder la scène de loin...
Celle-ci ne dure que quelques fractions de secondes mais pourtant, elle semble se passer au ralenti à mes yeux, qui tiennent fortement à leur prunelle, qui se trouve être Amaryllis.
Je vois la patte puissante d'Edward s'abattre avec rapidité et force sur la jeune humaine qu'est ma petite amie...J'ai peur, je crains le pire...

Mon lycanthrope favoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant