Chapitre XXII : James

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Aujourd'hui, quand Alexis arrive au gymnase comme à son habitude et que nous montons au premier étage, là où ne devons avoir notre premier cours de la journée, je vois de la résolution et une forte détermination dans son regard.
Je connais ses intentions, je sais ce qu'il projette de faire...Il veut absolument parler à James ou le faire parler, si jamais lui refuse.

-Il y a quelque chose qui me trotte dans l'esprit depuis des semaines. Depuis ma cérémonie.
-Quoi donc ? demandais-je.
Je suis surprise. Pas qu'Alexis se confie à moi, car il est déjà arrivé dans le passé qu'il me confie des choses, que parfois même sa propre famille ne savait pas encore, mais plutôt qu'il ait passé autant de temps à ruminer des pensées et des doutes sans rien me dire.
-Une odeur. Celle de Christopher, ou du moins son fond d'odeur, m'était plus ou moins familière, mais le James Maurin qui nous a été présenté ce soir-là, c'est-à-dire Stéphane, n'avait pas du tout une odeur proche de celle de Christopher. Voilà ce qui me travaille depuis des semaines. Il est impossible pour deux générations si proches d'avoir chacune une odeur aussi radicalement différente...
Je ne sais que dire. Je me contente de serrer sa main entre mes petits doigts.
-Je vais parler à James ! dit Alexis en relevant les yeux.

On était en train de discuter de ces quelques sujets peu humains quand arrivent Tina et Heiling. Peu après arrive donc le reste de notre groupe, Samuelle, Lou et Nadejda.
Sans James...
Est-ce surprenant ? Je l'ignore.
Il est de nouveau, comme beaucoup trop souvent ces temps-ci, inscrit sur la liste des abonnés absents...Je vois alors du coin de l'œil, encore tout juste dans mon champ de vision, Alexis commencer à voir rouge. Mais pas rouge clair ou rouge orangé, mais rouge bordeaux, voire même rouge sang ! Il serre ma main de guimauve dans la sienne avec toute la force de sa colère grondante qui grandit peu à peu.
Pour deux raisons. La première, il nous laisse tomber, nous, son groupe d'amis, pour aller badiner avec ce coureur de jupons et beau parleur à la noix, pour dirait Alexis lui-même pour rester poli, et la seconde, parce qu'il est déjà suffisamment agacé personnellement par James ces derniers jours de manière générale pour tout.
La sonnerie retentit à travers les couloirs et, lorsqu'on s'apprêtait à entrer dans la salle, on voit alors James débouler à toute vitesse, son sac sur l'épaule, quelques gouttes de sueur brillant sur son front rougi et ses cheveux blonds ébouriffés. Nadejda, les yeux pétillants de malice et de fourberie mêlées, le fixe alors avec insistance et lui lance, ne tenant plus :
-Alors ? Ton Rick adoré a-t-il été assez bon pour satisfaire ton vorace appétit second ?
Je souris, comme souvent quand je remarque les sous-entendus de nature douteuse de Nadejda...Alexis aussi, ça le fait beaucoup rire. Mais bon, pas vraiment en ce moment précis...Il est, disons préoccupé par autre chose. Là, je verrais presque de la fumée sortir de ses narines, ses oreilles et toutes ses pores dilatées...Je l'entends déglutir plutôt bruyamment à son échelle, extrêmement polie et bien élevée, puis nous entrons alors en classe pour notre premier cours de cette longue journée.

Aux pauses depuis quelques temps, après que j'aie photogaphié les dossiers des meutes que je dois apprendre chez moi, je m'instruis durant les dix minutes qui nous sont gracieusement offertes, accordées entre chaques cours. Je suis en train d'apprendre avec surprise quelques détails concernant la meute des Maurin. Je vois qu'ils ont toujours eu depuis des générations des soucis avec le choix de l'héritier de leur alpha, à cause de plusieurs enfants uniques par portée, comme on dirait chez les loups-garous.
Et oui, il faut bien que je m'accommode avec ces termes lupins ! D'ailleurs, soit dit en passant, Alexis aussi...
Samuelle regarde discrètement par-dessus mon épaule pendant ma lecture et quand je la remarque, elle me sourit et me demande :
-C'est quoi, ça ? Ça ressemble à des vieux parchemins anciens...
Je souris un peu bêtement. Elle continue en riant avec amusement :
-Tu mets la luminosité de ton natel bien trop bas pour que je puisse dstinguer quoi que ce soit d'autre !
Je ris avec elle pour ne pas lui montrer que j'ai manqué de faire un arrêt cardiaque...Alexis, assis à côté de moi, sourit un peu sadiquement. Lui, sait...

Mon lycanthrope favoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant