Chapitre LIX : Proximités

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Le lendemain, je me suis réveillée main dans la main avec Amaryllis. Normalement, je bouge tout le temps dans mon sommeil, c'est étonnant.
Je me contortionne dans mon lit pour ne pas réveiller ma copine ni lâcher sa main. Alexander est toujours dans son lit, il dort avec un air neutre. Il me semble tellement antipathique, ce garçon...Il peut bien ne pas être très social, comme moi quelque peu, mais il n'a pas besoin d'être impoli non plus.
Quand Amaryllis se réveille quelques minutes après moi, je la serre fort dans mes bras. Elle comprend mon amour et mon manque d'affection et elle me rend mon étreinte avec chaleur et passion. Je l'embrasse plusieurs fois en dix secondes, comme une avalanche matinale de baisers, et nous nous levons pour nous habiller. Elle me regarde avec insistance, je sais qu'elle veut retirer mon haut...Je souris, soupire et la laisse faire en levant les bras pour faire passer mon haut au-dessus de ma tête. Elle peine un peu avec ses quelques centimètres en moins que moi et je la nargue avec le fait qu'elle n'arrive pas à me retirer mon vêtement parfaitement jusqu'en haut de mes bras. Je lui retire ensuite le sien aussi en retour, après qu'elle m'ait donné un petit coup de coude, et elle me sourit, espiègle. Je souris en retour et nous finissons de nous habiller chacun de notre côté en nous jetant des regards furtifs de tous les côtés.

Nous descendons pour déjeuner et retrouvons alors mon grand-père et l'alpha des Eberhardt, Hans-Peter. Ils nous saluent tous les deux avant de nous fixer avec un air intrigué et imposant, presque troublant voire dérangeant. Je lève les bras et leur balance de but en blanc :
-Non, rien à signaler. Alexander est en haut en train d'émerger et cette nuit, tout s'est bien passé.
-Heureusement, lâche Hans-Peter avec son accent allemand.
-Tant mieux, ajoute mon grand-père en soupirant.
Nous nous asseyons à table et mangeons un morceau de pain tartiné de confiture d'abricots et de beurre.

-Ist die Marmelade gut ? demande Ann, en allemand, moins à l'aise que son mari, l'alpha de la meute, en français. Ich habe sie selbst gemacht.
-Schön ! lâcha Amaryllis d'un coup, de manière très spontanée, comme si pour elle l'allemand était la chose la plus simple du monde. Ja, deine Marmelade schmeckt sehr gut !
-Ja...je dis timidement. Ich bin einverstanden mit Amaryllis...
-Ich bin froh ! nous dit alors Ann en souriant gentiment.

Alexander descend alors de sa chambre et nous salue, assez amicalement par rapport à hier où il semblait nous bouder, voire même nous haïr et nous maudire par la même occasion...Il parle un moment avec son alpha, mais je n'écoute pas sa comversation, ça ne me concerne en rien et ne m'intéresse pas plus, mais il attire mon attention et mon instinct protecteur de loup quand il s'approche d'Amaryllis. Elle lui parle gentiment et lui demande comment il va. De ce que je comprends, ils parlent de musique mais je n'ai pas saisi de quel instrument...
Quand il va s'asseoir à l'autre bout de la table, je donne un petit coup de coude à Amaryllis et elle se tourne vers moi avant de lui demander à voix assez basse :
-Depuis quand tu es aussi proche de ce type ?
Elle me regarde, surprise, et elle sourit un peu tristement. Elle me répond en chuchotant :
-Je t'explique quand on aura fini de manger, c'est un peu long. Ce n'est pas poli de faire des messes basses à table chez des hôtes. C'était cette nuit, on a discuté.
J'ai eu un petit sursaut de frayeur quand Amaryllis a cité la partie de la journée pendant laquelle ça s'est passé, bien évidemment pile quand je dormais, mais je lui fais confiance et elle n'aime pas la trahison. Quelque chose d'essentiel chez les loups comme les loups-garous qui sont assez, voire très, possessifs et protecteurs envers leur conjoint ou conjointe. J'ai bien hérité de cette caractéristique lupine, je suis assez jaloux de nature et je n'aime pas la trahison non plus.
J'aime tellement cette fille...Elle est unique...N'est-ce pas, Amaryllis ?

Quand j'ai terminé ma tartine couverte de confiture orangée et que nous sommes montés à l'étage pour faire notre toilette matinale, Alexander s'est levé de table en même temps que nous après s'être essuyé les lèvres avec sa serviette et nous a suivis. Il s'approche d'Amaryllis et lui pose la main sur l'épaule avec une familiarité assez étonnante comparée à son hostilité d'hier...

Mon lycanthrope favoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant