Chapitre XLIX : À la une chez les loups-garous

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Nous restons cois devant cette affreuse nouvelle.
Je vois Amaryllis à ma gauche qui est tout aussi pantoise que moi.
C'est un choc pour nous tous.

Les Minuit ont assassiné délibérément un membre de la famille, et meute, de ma grand-mère. Et ils le revendiquent ! La tête haute, en plus !
C'en est trop. Je sens mes nerfs lâcher comme si une soupape venait d'éclater.
Amaryllis le remarque et elle me tapote la main, serrée en poing tremblotant de haine et de colère, pour m'inviter à passer tous mes sentiments vers elle avant de déchiqueter la gorge de quelqu'un à pleines dents.

J'ouvre alors mes doigts avant de les refermer sur sa main. Je serre fort. Très fort.
J'éprouve une telle haine contre cette meute arrogante et pleine de vices, sans scrupules ni limites, que je n'arrive vraiment pas à mettre de filtre de force et je serre la main d'Amaryllis dans la mienne fort, beaucoup trop fort...
Je sens à travers ma peau son sang pulser dans ses veines, criant au supplice que je leur inflige, mais ma colère aveuglée par la haine et doublée par la rage les fait taire et les ignore.
Amaryllis ne bouge pas un sourcil. J'ai confiance en ses mains de guimauve...

-Ce n'est pas vraiment le moment, Alexis ! me tance Georges avec un regard de reproche. Vous ferez le couple plus tard !
-Laisse-les, intervient alors mon père.
Lui connaît bien les pics de colère et de rage que je peux avoir, depuis tout petit déjà je piquais des crises monstrueuses. Il sait qu'en ce moment, je me contrôle à peine et que je déverse le surplus de mes sentiments coléreux et grandissants en serrant la main d'Amaryllis. Mon grand-père le sait aussi.
Mais pas Georges...
-Alexis, que fais-tu ? La main d'Amaryllis est bleue !
C'est à moitié vrai. Le bout de ses doigts qui dépassent en bas de ma paume serrée sont légèrement bleutés. Je commence à lui couper la circulation sanguine...Pour ne pas la mettre en danger, je la lâche en tremblant, toujours de rage.
Amaryllis me regarde, surprise, secoue vigoureusement sa main qui reprend une couleur normale puis elle me la tend à nouveau.
-Tu...Je peux ? Tu es sûre ? demandais-je avec une petite voix.
Je ne gagnerais rien à la faire partir aux urgences à cause d'une circulation sanguine interrompue à cause de moi. Amaryllis hoche la tête avec un sourire, comme pour me dire de faire confiance à ses mains si insensibles à la douleur et à la pression, puis je me remets à serrer sa main fort.
-Tu fiches quoi ? me redemande Georges, n'ayant pas compris ce que je fais ni l'avertissement implicite de mon père.

Georges a beau me dépasser de presque une tête sous notre apparence humaine, je le toise avec toute la noblesse démesurée et pourtant contenue dans mon corps bien svelte et lui dis :
-Amaryllis me permet de calmer un peu mes nerfs en serrant sa main comme ça, pour éviter que je saute à la gorge de quelqu'un. Fais attention à toi si tu continues à me chercher !
Georges jette un regard à mon père puis revient sur moi. Il ne sait pas vraiment que je suis colérique mais il l'a, je pense et surtout, j'espère pour lui, deviné.

Pour faire court, mes grands-parents nous racontent le contexte de l'assassinat. La cousine de ma grand-mère, feu Lilas, était dans sa chambre en attendant patiemment que la mort vienne la faucher naturellement, comme depuis quelques temps, mais quelqu'un avait accéléré son ordre de passage sur la liste des futurs morts...Les Minuit. Ils ont décidé de la tuer pour débuter les hostilités.
Je sentais la bataille proche...Un combat entre deux meutes. Un combat gigantesque.
Mon grand-père sort un sachet en plastique de sa poche avec à l'intérieur, un papier un peu jauni et légèrement froissé.
-Je compte le faire analyser par Xavier dans le doute. Il faut être sûrs que ce sont réellement les Minuit les investigateurs de tout cela et non pas une machination aussi élaborée que sordide contre eux.
-Même vieille, elle savait se défendre, intervient Loki. Elle ne peut pas avoir été tuée par n'importe qui...
-En effet, acquiesce notre grand-père. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de déclencher une guerre de meutes à cause d'une fausse accusation. Si les Primus venaient à en faire une, les meutes qu'ils dirigent perdraient leur confiance et douteraient. Ce serait le début de la chute...
-C'est vrai, admet Loki en baissant les yeux.

Mon lycanthrope favoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant