Mon lycanthrope favori

Chapitre LXXIII : Agréable sérénité

Je me sens bien...
Tellement bien...

Cela fait plus de six mois que toute l'histoire avec les Minuit est terminée. Je pense encore à Anna de temps en temps avec amerture, mais le temps a effacé un peu notre tristesse vis-à-vis de sa mort.
Amaryllis est toujours ma petite amie, elle est toujours à mes côtés. Elle ne m'a jamais quitté et je lui en suis tellement reconnaissant. Pour ça, elle est la meilleure ! Elle n'a jamais émis la moindre plainte égoïste sur le fait qu'elle a dû entrer dans ce dur monde de lycanthropes.
Qu'est-ce que je tiens à elle...
Qu'est-ce que je donnerais pour elle...

-Ça va, Alexis ?
Je sursaute quand je sens une main se poser subitement sur mon épaule.
-C'est toi, Lou...
-Oui. Ça va ? répète-t-elle avec un air insistant.
-Oui, oui...dis-je en souriant. Je songeais juste à ce qui s'est passé il y a quelques mois.
-Quoi donc ? demande James avec un grand sourire bien sous-entendu.
C'est le seul qui sait. Bien évidemment, vu que c'est un loup-garou. Environ une semaine après la mort de Fabrizia Minuit, les journaux du monde des lycathropes avaient pris mon grand-père d'assaut.
-De quoi vous parlez ? demande Stéphane.
Nous sommes dans un parc avec tout notre groupe d'amis et le petit ami de Lou aussi, qui est aussi la doublure de James bien que les autres ne le sachent pas.
-Rien, rien ! lui répond James en lui faisant un clin d'œil clairement connoté lycanthrope.

Les Primus ont regagné toute la confiance que les autres meutes leur vouaient avant les fragilisations qu'avaient apporté les Minuit. Tout va pour le mieux depuis ces quelques mois et moi, je suis bien content.
J'ai vécu une entrée dans le monde des lycanthropes fracassante, mais malgré tout, inoubliable. J'ai également pu voir mieux que jamais les liens qu'Amaryllis et moi avons et surtout, son amour infiniment grand pour moi, chose que je n'aurais peut-être jamais vu aussi bien en restant un simple humain. Les liens qui nous unissent maintenant sont tellement forts que si jamais un jour il craquaient, je serais le premier surpris. Et désespéré...
Elle me témoigne toujours autant d'affection et d'amour, j'aime ça et j'essaie de lui rendre la pareille mais je ne sais pas vraiment si j'y arrive bien. En tout cas, elle a l'air comblé et c'est le principal.

Nous sommes invités chez ms grands-paremts ce soir, nous irons ensemble.
Depuis peu, les parents d'Amaryllis savent de quoi il en retourne avec moi. Mon grand-père l'a autorisée à leur dire sous condition de ne pas le révéler plus loin mais dans cette famille, la confiance est tellement présente qu'elle me piquerait presque parfois les yeux.
J'étais avec elle ce soir-là. Ils l'ont plutôt bien pris et accepté sans discuter ni faire un quelconque commentaire. Depuis, ils la laissent encore plus facilement venir chez moi ou autres. Ils savent que c'est important pour nous deux.
Ils l'ont néanmoins mise en garde et demandé de toujours agir avec prudence dans un monde qui ne leur est pas familier. Amaryllis les avait rassurés en disant que tout avait été bien jusque-là et que tout irait bien à l'avenir.

Nous formons un couple serein, aimant et lié par des liens que personne ne peut entièrement comprendre.

-Sinon ça se passe à ce niveau-là ? demande soudainement Nadejda avec un sourire de grosse fourbe.
-Ça suffit ! m'exclamais-je, indigné.
-Pourquoi tu réagis ainsi ? me dit-elle avec son fameux sourire en coin.
-Mais parce que ! C'est normal !
-Ne te débats pas avec elle, Alexis ! dit Lou en souriant avec de la compassion pour moi dans la voix. Tu risques surtout de t'enfoncer encore plus...
-C'est Stéphane qui risque de s'enfoncer, si on parle de toi ! lui répond Nadejda avec ce regard que nous connaissons si bien.
Stéphane prend une couleur rouge pivoine et Lou une teinte rosée. Nadejda part dans un éclat de rire en même temps que James et Tina et nous suivons tous alors que Lou et son petit ami se débattent dans la toile que Nadejda dresse et dans laquelle elle jette amis comme ennemis.
Nous avons un si bon groupe d'amis et de la chance de les avoir. Nous sommes heureux avec eux alors pourquoi changer ?