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Chapitre XXX : Infiltration

Je viens de me séparer d'Alexis et sa famille. Je suis dans mon buisson, à l'abri des regards.
Une fois quelques minutes écoulées, je me dirige alors doucement vers la maison des Minuit par le jardin, en essayant de varier les endroits où je me mets pour me cacher des regards qui pourraient être jetés depuis les fenêtres de la grande bâtisse, qui par ailleurs, est assez massive et imposante.
Je finis par arriver près d'une fenêtre au pied de la maison, camouflée à moitié par des branches d'arbre feuillues, poussiéreuse et oubliée de tous, dont les carreaux sont presque opaques tant ils sont sales. Je pousse doucement la vitre pour l'ouvrir. Une nuée de poussière tombe dans la cave à moitié enterrée puis s'élève en nuage quand elle atteint le sol.
Je me laisse glisser dans le cadre de la fenêtre ouverte et tombe sur le sol avec un bruit de choc étouffé par une fine couche de poussière qui se trouve là depuis apparemment des lustres. C'est une cave normale avec des vivres et divers objets dont certains sont recouverts de draps. J'en soulève quelques-uns au hasard mais je ne trouve rien d'anormal pour une cave, à part une vieille machine qui a l'air tellement rouillée qu'elle ne doit plus servir à grand-chose.
Je me remémore le plan de la maison avec précision et trouve la porte en bois, ma sortie, après avoir jeté un coup d'œil autour de moi, aux aguets. Je ne tiens pas à me faire déchiqueter par quelqu'un ni par une mystérieuse créature sortie de nulle part comme dans les films ou les séries, aussi, tous mes sens sont en éveil.

Je sors de cette sorte d'entrepôt délaissé puis explore les différentes pièces de la cave. Rien de bien extraordinaire...Il y a du vin de luxe, de victuailles magnifiques et très chères et plein d'autres choses qu'on trouve habituellement dans des caves. Seule cette vieille machine dans la première pièce m'intrigue mais je la sors de mon esprit pour pouvoir continuer en toute quiétude. Quoique, quiétude ne soit peut-être pas le mot approprié à cet endroit précis à ce moment exactement.
Je monte un petit escalier de bois avec une simple rambarde sur le côté que je ne touche pas. J'essaie, malgré mes gants, de laisser le moins possible de traces, et surtout d'odeur, de mon passage. Yegram et Alexis m'ont beaucoup prévenue et mise en garde pour cela. J'ouvre une porte en tournant la poignée.
J'arrive au rez-de-chaussée de la maison des Minuit. Le décor est sombre, pesant, et me donne l'impression de m'étouffer. C'est une décoration lourde de sens et de fioritures, je ne me sens pas totalement à l'aise.
Je sais dans quelle salle se trouvent Alexis et les autres, Yegram savait d'avance dans laquelle Fabrizia les mènerait pour discuter affaires. Je vais essayer d'éviter au maximum cette zone de la maison.
J'explore plusieurs pièces sans rien trouver d'anormal. Pour le moment, cette demeure ne semble rien cacher de spécial ou anormal.

Je vois alors en sortant d'une chambre la fille de Fabrizia, Anna, passer. Je me cache dans la pièce où je me trouve en attendant qu'elle passe.
Si elle se promène dans la maison, je cours encore plus de risques de me faire prendre...Elle semble revenir de la zone où se trouve Alexis et le reste des personnes de la maison, et il me semble avoir vu sa chambre il y a quelques minutes en passant dans le couloir, j'espère qu'elle va y rester à partir de maintenant...
J'entends ses pas s'éloigner et après quelques minutes, une fois assurée que la jeune Anna ne traîne plus dans les parages, je continue ma recherche.

Quand je tombe sur une porte entrouverte et qui donne sur une pièce semblant être le bureau de Fabrizia, je ne peux m'empêcher de sourire d'une manière machiavélique. Dans le bureau de l'alpha de la meute la plus sombre que dirigent les Primus, il doit forcément se cacher quelque chose...
Reste à savoir quoi...
J'entre avec prudence mais sans hésitation. J'explore alors la paperasse de Fabrizia. Il y a tous les documents officiels de la meute, ceux qu'elle présente aux Primus quand ils les contrôlent. Je ne vois à nouveau rien de compromettant. Tout doit être caché à quelque part, si comme on suppose, les Minuit sont impliqués dans une affaire sordide et inconnue, mais où ?