Chapitre LXXII : Le bonheur d'un scientifique

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-Magnifique machine !
La voix de Xavier résonne dans la maison vide et presque irréelle des Minuit.
Toute cette boucherie mécanique a laissé ses traces mais les Primus vont s'occuper de tout vider et remettre une nouvelle maison sur ce terrain.
Ça nous paraît tellement lointain alors que pourtant, c'était seulement hier, il y a à peine quelques heures...

Alexis et moi faisons bande à part.
-Je suis heureuse de vous avoir connus...
-Ne dis pas ça comme si tu étais condamnée ! je dis, triste.
-Malheureusement, Xavier ne peut rien faire pour moi. Il a essayé. Mais mon corps est plutôt expérimental vu que j'ai été un des premiers cobayes réussis de...Fabrizia.
Anna est face à nous mais ne bouge pas. Seule sa tête est encore xapable de bouger et parler.
-Alexis...Je suis contente que tu n'aies rien et que tu aies survécu...
-Merci, Anna, dit Alexis avec un petit sourire triste. Mais j'aurais aimé que tu vives aussi, avec nous...
Anna nous sourit. Elle paraît si mature, ainsi. Xavier nous rejoint.
-Je suis sincèrement navré, Alexis...Amaryllis, surtout. Je n'arrive pas à accorder son corps aux plans que j'ai trouvés dans le bureau de Fabrizia...Vraiment désolé !
-Ça ne fait rien ! dit Anna, ne nous laissant pas parler. C'est le cycle de la vie, de toute façon...S'il vous plaît...
Elle a un regard suppliant.
-Détruisez mon système central...Je veux m'en aller auprès de mes seuls amis...Alexis...Et surtout toi, Amaryllis...
Je lui prends une main, les larmes aux yeux.
-Je suis ravie d'avoir été ton amie...Anna ! Anna Mitror, c'est ça ?
-Oui...me dit-elle avec un sourire. Il y a une machine au sous-sol avec mon nom dessus. C'est celle qui a servi à me modifier...
-Je vois...je lui réponds. Ça a été un honneur d'être ton amie !
-Merci...
-Je t'ai moins connue mais tu es une fille courageuse...dit Alexis avec un regard un peu atristé.
-Merci...
Après ces adieux déchirants, Xavier finit par détruire complètement le système central d'Anna qui s'éteint, qui meurt, le sourire aux lèvres. Je pleure. Pourquoi les bonnes personnes doivent-elles toujours mourir ? Alexis a aussi une larme à l'œil.

Avec Xavier, nous lui montrons la machine dont vient de nous parler Anna. Quand nous arrivons, il retire entièrement la bâche et effleure la surface métallique de la machine, vieille et un peu rouillée. Il déclare avec un air un peu attendri :
-C'est une telle machine...Mais utilisée à de si mauvaises fins...
Nous regardons encore Xavier examiner la machine.
Après de nombreuses minutes, nous remontons à l'étage. Il demande à d'autres loups-garous d'aller chercher cette machine pour la ramener chez mon grand-père. Il ramène bien quelques huit ou neuf machines différentes...
À cause de Fabrizia et ses horribles expériences, la technologie va encore avancer. Xavier, seul, va sans nul doute réussir à dompter cette technologie pour en faire quelque chose de bien. Nous avons confiance en lui pour tout ça.

Avec Alexis, nous sortons un moment dans le jardin touffu, seuls. Nous nous promenons, main dans la main, sans parler ni savoir où nous allons.
Nous nous asseyons sous un arbre, dans son ombre, pour nous reposer et discuter. Nous rions ensemble et tout est comme si rien n'était jamais arrivé.
Nous sommes si bien, ensemble, tous les deux...
Soudain, Alexis me prend dans ses bras et me tire vers lui avec douceur. J'entends sa respiration régulière directement dans mes oreilles. Il ne dit rien. J'entends juste son souffle aussi bien que je le sens sur la peau sensible de mon cou et ma nuque...
Soudain, il me mordille le lobe et je me mets à rire.
-Alexis ! lui dis-je comme un reproche que je ne lui ferai en réalité pas.
Je le sens sourire contre ma peau, je ne vois que ses cheveux courts et tout doux dans mon champ de vision.

Puis il se met à parler tout doucement :
-Si tu savais comme je t'aime, Amaryllis...
Je tourne ma tête tant bien que mal.
-Je sais que tu m'aimes, Alexis, comme tu sais que moi, je t'aime aussi.
-Oui...souffle-t-il avec un autre sourire. Mais tu ne sais pas combien...
-Pourquoi me dis-tu ça maintenant ? Ce n'est pas dans ton habitude de faire de grandes déclarations là où tout le monde pourrait nous entendre...
J'essaie de me dégager de son étreinte mais il me serre encore plus fort contre lui et me dire :
-Non, ne bouge pas...C'est plus facile pour moi de le dire si tu ne me vois pas...
Je suis surprise mais accepte ça sans discuter. Je sais à quel point dire les choses en face peuvent être effrayantes...
-D'accord, lui murmurais-je, me voulant rassurante.
Alexis commence alors à parler :
-Je m'en suis rendu spécialement compte hier soir et aussi ce matin...Tu sais que tu...

Mon lycanthrope favoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant