La Délivrance des Flamants - Tome 4

Chapitre 17 : Les manipulateurs sont partout (Hanna)

Finalement, les symptômes de Dolly s'étaient accentués et étaient en train de m'inquiéter, ce pourquoi je l'avais forcée à passer quelques analyses à l'hôpital. Elle avait été réticente aux premiers abords puis avait finalement cédé. Désormais plus qu'inquiète pour sa santé, j'attendais les résultats avec impatience. Les médecins prévoyaient quelques heures pour s'assurer que tout allait bien. Et pendant ce temps, j'angoissais, espérant qu'elle n'ait vraiment rien et que je me sois bien trop inquiétée...

Après tout, la situation n'aidait absolument pas. En particulier à cause de Mitt qui avait décidé de refoutre sa vie en l'air et tout bousculer. Elle avait énormément souffert de leur rupture et j'avais passé des soirées entières à l'épauler, éponger ses larmes, tentant de lui remonter le moral du mieux que je pouvais. D'une certaine manière, ceci nous avait rapprochées, elle savait qu'elle pouvait se confier à moi et que jamais je ne la jugerais.

Voilà pourquoi j'angoissais terriblement. Je tenais à elle et pour la première fois de ma vie, je voyais cette relation bien plus qu'une simple distraction. Et tous mes tourments me hantèrent soudainement, me rappelant ma honte et ma prochaine humiliation. Je n'avais jamais eu de relation stable et j'allais bientôt en payer le prix fort...

Soudainement, je fus tirée de mes pensées par un bref message de Cole pour m'annoncer qu'il avait quelques nouvelles à propos de Mitt et qu'il voulait qu'on se voie. Aussitôt, je lui donnai rendez-vous à l'hôpital. Je n'allais certainement pas me déplacer.

Je le rejoignis dans la cafétéria. Chacun se servit un café à la machine et nous nous installâmes à une modeste table posée dans un coin.

— Alors, qu'as-tu trouvé ? demandai-je, impatiente.

— En fait, j'ai peu d'informations sur ce message, lâcha-t-il entre quelques gorgées.

— C'était bien la peine de venir, soupirai-je.

— Autrement dit, il a utilisé un portable jetable. C'est au contraire très révélateur. Il fait tout pour qu'on ne l'attrape pas.

Pour un connard, je devais reconnaître qu'il était assez malin, malheureusement. Après tout, il était évident qu'il connaisse à la perfection les manipulateurs puisqu'en étant lui-même un.

— En gros, tu veux sous-entendre qu'on ne pourra jamais vraiment l'arrêter et qu'il continuera de nous pourrir la vie ? résumai-je, excédée.

— Il fera une erreur un jour ou l'autre, répliqua-t-il, sûr de lui. Les personnes comme lui commettent toujours une erreur et à partir de ce moment, plus rien ne le protégera.

— Tu es vraiment cinglé, lui fis-je remarquer.

— J'ai connu beaucoup de personnes cinglées, ce qui aide pour en apprendre davantage, tenta-t-il de se défendre.

Mon regard devait sûrement lui faire comprendre que je n'étais absolument pas convaincu par ses propos. Il n'était qu'un enfoiré à mes yeux, un enfoiré que devait absolument quitter Heather. J'étais persuadée qu'il pourrait l'abandonner au moindre dérapage.

— Je crois que tout a été dit, conclut-il.

Il se leva, mais je n'allais pas le laisser partir aussi facilement. Avant même que je prenne le dessus, il m'adressa la parole une dernière fois :

— Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Mitt s'en est pris à toi physiquement ? m'interrogea-t-il.

— Dolly passe des analyses.

De toute manière, il le saurait bien un jour ou l'autre. Dolly lui en aurait sûrement parlé puisqu'ils étaient assez proches tous les deux.

— J'espère que ce n'est rien de grave, s'inquiéta-t-il d'un ton faible.