La Délivrance des Flamants - Tome 4

Chapitre 35 : L'avenir s'ouvre à nous (Cole) (2) | TW

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Je tirai sur ma cigarette tout en sachant que ça n'arrangerait pas la situation. Je m'étais peut-être comporté comme un idiot avec Hiroshi. En fait, complètement. Je reprenais juste ce masque que j'avais l'habitude de porter à mon travail : celui d'un connard qui n'en avait jamais rien à foutre des autres.

Alors que j'étais plongé dans mes pensées, mon téléphone sonna.

Hanna.

Je n'avais pas le cœur à lui répondre, certainement pas après ce qu'elle avait dit à Heather. Elle pouvait très bien m'appeler pour tenter de me manipuler. Elle voulait que Heather et moi rompions et semblait prête à tout pour y parvenir. Je n'allais pas lui laisser cette chance. J'ignorais son appel, continuant de fumer dans cette nuit glaciale.

De nouveau, elle m'appelait. Elle était vraiment acharnée et n'allait pas me laisser tranquille. Eh bien, répondons ! Mais si elle pensait pouvoir me manipuler aussi facilement, elle se trompait.

Je décrochai avec de nombreuses appréhensions.

— Hanna, j'espère que ça sera rapide, je n'ai pas de temps à perdre...

— Cole, je ne veux pas parler de ça, m'interrompit-elle.

Je pus constater de la peine dans sa voix et aussitôt, je pensais à Dolly, craignant désormais le pire.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je.

— C'est Dolly... Elle... Elle n'a pas survécu...

Je restai figé, incapable de réagir. Avais-je vraiment bien entendu ? Ce ne pouvait pas être possible. Je venais tout juste de la voir. Elle ne méritait pas ça...

— Cole ? Tu es là ?

— Je te rappelle, articulai-je avec difficulté.

Aussitôt, je raccrochai et rangeai mon portable. Pourquoi ? Dès que j'eus fini ma cigarette, j'en entamai une seconde. Je n'arrivais vraiment pas à m'en remettre. Je ne pouvais tout simplement pas y croire.

Finissant ma deuxième clope, l'envie d'une troisième me frôla l'esprit, mais je ne devais pas. Ce serait trop en un si bref laps de temps. Quoique, je l'avais déjà fait bien des centaines de fois.

Alors que je voulus retourner à l'intérieur, Heather se pointa, me bloquant le passage. Elle remarqua immédiatement mon état et, du bout de ses doigts, elle sécha mes larmes.

— Qu'est-ce qu'il y a ? murmura-t-elle.

— Dolly...

— Merde...

Je n'avais pas besoin d'en dire davantage qu'elle avait compris. N'importe qui l'aurait compris. Je la pris fermement dans mes bras. Elle se laissa aller à la tristesse, ne pouvant contenir ses larmes.

— Comment ça se fait ? demanda-t-elle en sanglots.

— Je ne sais pas...

Dans le fond, je ne voulais même pas savoir. Peu importe. Le mal était fait, mais je n'aurais jamais cru que ça puisse arriver aussi tôt.

— Tu veux qu'on rentre ? proposa-t-elle.

— Non, Dolly n'aurait pas voulu ça. Elle aurait voulu qu'on profite, qu'on passe notre soirée tous ensemble et que juste pour un soir, on prétende que tout aille bien...

— On ne peut pas faire comme si de rien n'était.

— C'est juste honorer sa mémoire, pas la dénigrer, la corrigeai-je.