Chapitre 6 : Une vie de problèmes (Hanna) | TW

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[TW : Violence physique]


Dolly m'avait demandé d'acheter quelques trucs pour Reese. J'avais refusé au premier abord. On avait de quoi tenir et je pouvais toujours y aller le lendemain. Il était bien trop tard pour sortir. Enfin, j'avais surtout la flemme.

À contrecœur, j'avais fini par accepter puisqu'après tout, l'épicerie se trouvait à quelques mètres seulement et que je pouvais y aller à pied. J'adorais m'occuper de Reese, mais pourquoi un gosse ne pouvait-il pas être autonome dès sa naissance ? Il fallait vraiment tout apprendre à tout le monde, même à des adultes des fois...

Malgré mon long manteau et mes bottes, je n'étais pas complètement protégée contre cette brusque fraîcheur. Je pensais que le temps serait mon seul ennemi. Je compris que j'avais tort lorsque je tombai sur Mitt. Je ne m'attendais vraiment pas à le voir ici, mais bon, le loup savait surgir de l'obscurité à la perfection.

— Hé toi ! Briseuse de couple !

Je l'ignorai et continuai mon chemin. Je n'avais pas à m'arrêter pour ce mec qui puait l'alcool.

— Ne m'ignore pas salope !

Il me rattrapa, me prenant soudainement par mon bras. Je me débattis aussitôt pour m'échapper de son étreinte, mais celle-ci était bien trop forte pour que je puisse m'en délivrer. Ce n'était pas pour autant que j'abandonnais. Jamais je ne me laissais faire ! Certainement pas face à ce genre de merdeux !

— C'est toi qui as tout brisé ! Espèce de connasse !

— Tu n'avais qu'à te comporter correctement avec ta femme et ton gosse ! l'accusai-je d'un air méprisant. Espèce de connard ! C'était trop dur d'agir comme un homme ? de t'occuper de ta famille comme il fallait ?

— Je n'arrive pas à croire qu'une salope comme toi ait réussi. Une gouine.

— Alors déjà, je suis pansexuelle. Donc certainement pas gouine.

Cet abruti resserra son étreinte, il ne voulait vraiment pas me laisser partir. Mais il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même ! Je n'étais pas une briseuse de couple, juste une personne comme une autre qui se retrouvait encore une fois dans une situation délicate.

De nouveau, je tentai de trouver un moyen de m'échapper du mieux que je pouvais. J'aurais vraiment dû prendre des cours de self-défense quand je le pouvais au lieu de me dire "la flemme". Ça aurait vraiment pu m'être utile !

Bien évidemment, si je le frappais, je serais l'unique personne inculpée. On dirait même que je l'aurais cherché. On m'avait déjà fait le coup, et pas qu'une fois.

Dans une dernière tentative, je tentai de tirer sur mon bras. Il finit par me lâcher, mais me frappa violemment au visage puis me jeta au sol. Il me roua de coups dans le ventre. Je voulais crier à l'aide, mais aucun son ne sortit.

Il s'arrêta bien rapidement et me regarda de haut, comme si la violence lui avait donné de l'importance. Au contraire, ce n'était qu'un moyen de plus pour se dénigrer lui-même.

— Tu n'es qu'une salope ! Je t'ai à l'œil !

Sans même me laisser le temps de répliquer, il s'en alla, me laissant seule sur le bord de la route. En m'appuyant sur le mur de briques, je me relevai avec difficulté. Je n'avais aucune idée de qui je devais prévenir en priorité. L'entourage, c'était mort. C'était soit l'hôpital, soit le commissariat. Le mieux était de passer porter plainte.

*

Arrivée au commissariat, j'ignorais comment j'allais formuler ma plainte. J'allais devoir tout raconter, toute l'agression. Et encore une fois, on allait me dire que c'était systématique chez moi, que je cherchais la merde. Des coups, j'en avais subi de nombreux. C'était loin d'être la première fois. Un jour, je devrais vraiment adopter une vie plus saine...

La Délivrance des Flamants - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant