La Délivrance des Flamants - Tome 4

Chapitre 10 : Les sous-entendus de l'affaire (Hanna) | TW

[TW : Violence physique]

Je n'avais toujours pas de nouvelles de l'avancée de ma plainte. Après tout, une semaine n'était même pas passée. Mais était-ce normal de ne pas avoir reçu la moindre confirmation ? Il me semblait qu'on aurait dû me prévenir s'ils la prenaient en compte ou non. Je n'aurais peut-être pas dû croire Cole... Cet enfoiré pouvait très bien retourner sa veste. Dans le fond, c'était bien son genre.

Devais-je vraiment aller le voir et me plaindre ? L'accuser ? Je n'avais toujours pas la moindre confiance en lui. Il était capable du pire. Ce mec ne m'inspirait rien de bon et je le voyais bien capable de redéconner. C'était bien son genre. Jamais je ne comprendrais Heather. Marié ou non, gosse ou non, on pouvait toujours trouver un moyen de quitter un mec.

Sérieusement, il fallait vraiment que je le voie. J'avais pris ma voiture jusqu'à chez lui, me retrouvant à quelques pas de sa maison. Étrangement, je croisai Mitt. Que faisait-il ici ?

Mon instinct me disait de fuir et me cacher, mais je n'écoutais jamais mon instinct et je n'étais pas ce genre de personne froussarde.

— Comme on se retrouve petite conne, et ta gueule est encore défigurée, bien fait, lâcha-t-il accompagné d'un rire amusé.

— Tu es allé voir Cole ? demandai-je, assez étonnée de le voir dans les parages.

— Ça ne t'intéresse pas, ce ne sont pas tes affaires, rétorqua-t-il avec dédain.

Il ne se gênait pas pour me montrer toute la haine qu'il avait pour moi. Et tout ça, parce que je sortais avec Dolly. Il n'aurait pas dû la tromper et cette situation ne serait jamais arrivée.

— Bien sûr que ça m'intéresse, ripostai-je d'un ton assez élevé. Tu m'as quand même agressée et tu as menacé Cole. Je suis concernée quoi qu'il arrive. Je ne vois pas pourquoi je devrais faire comme si de rien n'était.

— Et maintenant c'est moi le coupable ? C'est vraiment du n'importe quoi ! Je ne suis qu'une victime dans cette histoire ! tenta-t-il de se défendre.

Comment pouvait-il penser que j'allais croire un mensonge aussi stupide ? Personne ne pouvait le croire. N'importe qui verrait à quel point il était dangereux et manipulateur. Et dire que ce genre de personne faisait partie des amis de Cole. Combien en avait-il des amis comme ça, aussi timbrés ? Sûrement des centaines. Les gens bien ne devaient pas faire partie de son entourage.

— Laisse-moi rire ! ironisai-je, ne le prenant pas au sérieux.

Il s'offusqua aussitôt, je le vis par le froncement brusque de ses sourcils. Maintenant, j'allais sûrement regretter mon arrogance et il allait s'acharner sur moi parce que cet abruti était incapable d'avoir une discussion civilisée.

— À ta place, j'éviterais de jouer les salopes, me menaça-t-il.

Son regard s'assombrit soudainement et avant même que j'aie le temps de réagir, il me frappa au visage et profita de mon inattention pour me jeter au sol.

— Espèce de connasse !

— Mitt ! Je t'ordonne de dégager de chez moi !

Le concerné s'arrêta subitement et lorsque j'entrouvris légèrement les yeux, mon regard croisa celui de Cole. Il était venu à mon secours. Je ne saurais dire ce que je préfère parce que Cole n'était absolument pas l'archétype du prince charmant, au contraire.

— Tu te crois encore capable de t'opposer face à moi ? lança-t-il d'un air méprisant à Cole.

Le concerné se tut, mais ne cessa pas pour autant de lui lancer un regard meurtrier. Quelque chose m'échappait. Qu'avait Mitt de plus pour contrer Cole ? Ça sentait le chantage à plein nez... Bien évidemment.