La Délivrance des Flamants - Tome 4

Chapitre 20 : Promesse d'un jour nouveau (Cole) | TW

TW : Abus sexuel

Ses mots raisonnèrent dans mon esprit. Même s'ils étaient assez vagues, je savais pertinemment ce qu'ils sous-entendaient et l'ampleur du désastre qu'était devenue la vie d'Asra en compagnie de Diane.

J'hésitais à lui poser des questions bien précises pour pouvoir comprendre à quel point sa mère avait pu la blesser. Je ne voulais pas l'embarrasser en l'obligeant à raconter quelque chose qu'elle n'était pas encore prête à assumer.

Elle éclata soudainement en sanglots, étant désormais incapable d'articuler le moindre mot, et ne laissa échapper que quelques cris étouffés.

L'horreur, c'était ce qu'elle avait vécu jusqu'à présent. L'horreur que j'avais également vécue. Tout ça, perpétué par les personnes qui auraient dû nous aimer et nous protéger des atrocités du monde extérieur, par des personnes ayant abusé de nos repères. Ils avaient ébranlé notre innocence pour assouvir leurs pulsions malsaines.

Mais j'étais son père et je pouvais lui permettre de s'échapper de cet enfer. Je n'étais pas obligé de poursuivre ce que mes parents m'avaient fait subir ainsi que ce que Diane avait entrepris, je pouvais m'en détacher et c'était l'occasion de le prouver.

Aussitôt, je pris mon téléphone, prêt à appeler mon avocate pour mettre les choses au clair.

— Que... Tu fais quoi ? me demanda-t-elle d'une voix atone.

— J'appelle mon avocate, répondis-je d'un ton déterminé. Je vais demander la garde exclusive et je vais interdire à ta mère de t'approcher.

Son visage avait beau être figé par la surprise, je pouvais apercevoir une lueur d'espoir dans ses prunelles qui me confirmèrent que j'étais en train de faire le bon choix.

— Ça ne marchera pas, riposta-t-elle en pleurs.

— Asra, j'ai suffisamment d'argent et de pouvoir pour le faire. Si je veux, je peux même expédier Diane dans un autre pays...

Sa respiration s'alourdit et s'intensifia. Elle semblait assez soulagée de trouver enfin une solution à ses problèmes. À sa place, j'aurais ressenti la même chose, malheureusement je n'avais pas eu cette chance. Mes deux parents étaient des monstres et j'allais éviter de lui infliger ça.

Prue décrocha après quelques sonneries et je lui expliquai rapidement la situation, lui demandant de trouver un moyen pour que j'aie la garde exclusive d'Asra ainsi qu'obtenir une ordonnance de restriction pour Diane. D'ailleurs, je n'hésitai pas à lui dire que celle-ci était dangereuse pour le bien-être d'Asra. Prue semblait perdue. Après tout, elle venait tout juste d'apprendre que j'avais une fille. Mais je ne lui laissais pas le temps de digérer l'information. Je ne voulais pas faire traîner cette affaire.

Dès que je raccrochai, je pus apercevoir un léger enthousiasme qui commençait à se dessiner sur le visage d'Asra et j'avais l'impression qu'elle m'accorderait sa confiance mieux que jamais.

— Tu as dit que Diane n'était pas seule, qui est l'autre personne ? m'enquis-je d'une voix assez hésitante, ne voulant pas la brusquer.

— Les autres plutôt, marmonna-t-elle.

Je tentais de retenir mon effroi. Les autres. J'en avais la gorge serrée. Ils étaient donc plusieurs. Mais qui étaient-ils ? Qui étaient les personnes qui avaient osé abuser de ma fille ?

Je pris ses mains dans les miennes. Je voulais vraiment en savoir davantage, comprendre qui avait pu lui faire autant de mal et me rapprocher d'elle. Pourtant, je ne pouvais pas l'obliger à en parler. Elle n'était sûrement pas prête à franchir ce pas.