Regrets

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Je l'ai fait. Je l'ai souillée. Elle n'est plus pure. Je ne tire plus de réconfort dans ma pensée. Je n'arrive plus à voir l'autre. Je prends trop de place. Sans succès. Miserable. Remords. Des images grossières m'assaille. Je voudrais revenir en arrière ou me tuer. Ces actes sont impardonnables. J'ai envie de rester en retrait et prétendre que rien de tout cela ne s'est produit. Au diable ce que je ressens. Au diable mes envies. Au diable ma vie. Je suis vide et je ne ressens plus rien. Je suis amer. Mon coeur cogne fort dans ma poitrine. C'est douloureux. Je voudrais arracher mon coeur car il me fait trop mal. Ma tête est impitoyable et me fait revoir des scènes désagréables. Je voudrais remonter dans le temps et ne jamais l'avoir rencontré. Elle a changé ma vie. Je n'arrive pas à l'ignorer. Je suis jalouse. Je la veux pour moi. Mais je ne veux pas d'elle. Je la méprise. Je refuse de croire que je l'aime. On n'aime pas quelqu'un a qui on souhaite du mal et pour qui on a pas envie de faire des sacrifices. Sacrifier quelque chose pour entretenir quelque chose. Être condamné à mourir au final. Vouloir s'épanouir tout en se désagrégeant et cela, au même moment. Je n'en peux plus de vivre. C'est tellement insensé de vivre. On vit pour mourir. On meurt à chaque seconde. On a mal. On est heureux. Ça ne dure pas. On est assaillit par les regrets. On pense combattre les mauvaises décisions avec d'autres mauvaises décisions. On a pas le choix d'avancer de toute manière. Même si la vie n'a aucun sens on doit avancer. C'est dur. Ça me fait mal. Je suis perdue. Celle que je suis, je ne la reconnais plus. Je suis obnubilée par ma personne. C'est trop puissant. Je suis tellement égoïste. J'aimerais ne plus l'être. Je voudrais comprendre comment être bien dans sa peau. J'aimerais comprendre ce qui me rends heureuse. J'aimerais juste aimer et être aimée sans me poser dix millions de questions. J'aimerais que l'âge cesse d'être une barrière. Je voudrais aimer Anna. Je ne veux plus croire que les relations homosexuels sont vouées à l'échec avant même qu'elles ne naissent. Je voudrais que mon coeur cesse ses stupidités de tomber amoureux. Je pense que je crois tomber amoureuse mais que je ne suis pas amoureuse. Je me dit parfois que je pense que je ne suis.pas amoureuse alors que je le suis, mais je l'ai refoule. Je refoule tellement de choses. Anna et moi, ça a mal commencé. Ça ne devait pas continuer. Alors pourquoi? Si seulement j'avais juste cessé de vouloir continuer à garder contact. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Elle m'a rendu heureuse. Elle m'a fait pleuré tellement souvent. J'ai été tellement triste en pensant à elle. Comment une si grande tristesse et angoisse peut elle découler de l'amour ? La tristesse et l'amour. J'ai peur de ne jamais pouvoir les dissocier. Je voudrais me consoler mais je ne sais pas comment. Mon âme souffre le martyr et je pleure. Je pleure parce que je regrette. Je voulais me sentir bien. Je voulais rester amoureuse. Je voulais la regarder de loin, accepter son départ, et être reconnaissante à la vie de m'avoir permis de ressentir des belles émotions pures. J'étais bien dans ma tête. Pourquoi m'a tu invité chez toi? Pourquoi la vie à fait en sorte de briser chez moi ce qui me rendait heureuse. Des images passent en boucle. Je la revoit telle que je ne voulais justement jamais la voir. J'étais fragile, j'ai fait une erreur. Je voudrais revenir en arrière, je m'en veux tellement de l'avoir touché et vue telle que ça. Son image et la réalité. La réalité était décevante. J'ai toujours trop d'attente. Je me sens comme si j'avais besoin d'aide en permanence. Je suis fragile. Tout est toujours question de moi, de ma propre personne. Mon égoïsme me dégoûte. Je trouve que je suis une personne dégoûtante. Mais j'ai encore envie qu'on m'aime. En même temps j'aurais envie d'en finir. Angel, tu ne sais même pas qui je suis. Tu ne peux même pas voir l'abysse en moi. Tu ne réalise pas à quel point je suis mauvaise. Karine non plus. Vous pensez me connaître. Vous vous trompez. C'est un mensonge. Mon être est une pourriture. Je suis déjà morte à l'intérieur. Il n'y a plus rien de beau en moi. J'imagine que quelqu'un me vide avec un pied de bêche. Je souhaiterais pouvoir violament m'arracher la poitrine pour me venger de ne pas ressentir autant d'amour que je le souhaiterai. La haine est bien présente. L'amour lui. J'aurais aimé être une bonne personne. J'aurais aimé avoir de bonnes intentions. Malheureusement, je veux détruire Anna. Malheureusement, je me sens mal dans ma peau. Inévitablement, je devrais renoncer à Anna. Et je pleure. Je pleure parce que je ne veux pas que ça arrive. Je pleure parce que j'ai peur du vide. Je pleure parce que même si elle m'inspire de la peur, Anna, elle m'attire. Elle est véritablement pure. Moi je suis souillée. La souillure veut salir la pureté. Il n'y a rien qui me ferait plus plaisir que de la voir avoir mal. Ça serait juste de la voir souffrir puisque je souffre. Mais ça serait égoïste. Je sais que c'est égocentrique. Je ne pense qu'à moi encore une fois, et ma tendance à la négativité prends toute la place, encore une fois. Sauf que je n'ai plus 16 ans. Je sais que j'ai une alternative. Je sais que je peux souhaiter aller mieux. Je sais que je peux admirer cette personne au lieu d'avoir du mépris pour elle. Je rechigne à le réaliser, mais si je suis malheureuse, c'est de ma faute. Il fallait m'ouvrir aux autres. J'avais pas envie de m'ouvrir. J'avais peur de ce que j'allais trouver dans l'inconnu. J'avais peur de toutes ces mauvaises vibes qui gravitent autours de moi. J'avais peur de me faire percer par le mauvais. J'avais un idéal de moi même. Je croyais que j'étais une sainte et cette vision de moi même m'apaisait. C'est aussi ce qui m'a éloigné des autres, et m'a fait les regarder avec envie. Puis je réalise que quelqu'un comme Anna, c'est exactement ce que j'aurais voulu être. J'aurais voulu être gentille pour de vrai. Ça me dégoûte d'être gentille pour qu'on m'aime. Pourquoi me rabaisser à ce niveau? Mais j'aurais voulu être différente. Je ne m'aime pas. Ça date pas d'hier. Et c'est à cause de tout ce que je ressens que je souffre. J'ai même imputé la faute aux émotions d'être la cause de mon mal être. Puis j'ai pris la décision de ne plus rien ressentir. Par conséquent, j'ai commencé à avoir peur de ressentir quelque chose. J'ai mal, mais c'est une douleur lointaine. C'est comme si tout à coup plus rien n'avait d'importance et que je voulais juste quitter ce monde sans aucune forme de procès. C'est comme si je voulais essayer d'être une bonne personne juste avant de mourir. Parce que pourquoi pas. Parce que logiquement ça va de soit que c'est mieux. Parce que j'aime la logique. Parce que j'aime les mathématiques. Parce que j'aime comprendre et décortiquer ce qui se passe. J'aime avoir raison. J'aime le raisonnement intellectuel. Je veux devenir froide comme un robot. Mais je suis humaine. Je voudrais m'émanciper de ma condition d'être humain. C'est difficile. C'est vraiment un combat de chaque instant. Mais de toute manière, il faut combattre. Vivre c'est passer sa vie à combattre la mort alors qu'on sait que c'est quand même elle qui gagnera dans toutes les situations. Pourquoi lutter, pourquoi continuer, quand on a perdu d'avance ? C'est tellement irrationnel que ça me dérange. Je voudrais apprendre à accepter de perdre. Je voudrais rendre les armes et embrasser la mort. Je voudrais consciemment abandonner la vie. Je voudrais être logique et non pas irrationnelle, et continuer à croire que je pourrais braver le temps et accomplir des trucs géniaux avant de mourir. Mais je sais pas. On dirait que de penser à la mort autant me donne envie de vivre encore plus à fond. On dirait que de vouloir autant mourir me donne envie de vivre. Au final, c'est bien les forces contraires qui nous font avancer. Les hommes sont bien stupides, à courir à contre sens contre le vent, au lieu de suivre le courant et de se laisser emporter au loin avec le reste. On est obstiné, dérangé, dérangeants, et beaux parce qu'on est des héros qui bravont milles et une tempêtes pour arriver à un but finalement dérisoire comme un château de sable qui va disparaitre de toute manière, soit par érosion de l'air ou par l'érosion causé par l'eau. Peut être un mélange d'un peu de tout. Comme pour chaque personne qui a son lot personnel. Je dois admettre que c'est tellement ironique comme pensé, mais du moment qu'une pensée est logique je m'autorise mieux à l'approuver. Donc je vivrais. Je veux continuer à voir où ça me mène d'exister. Je suis plus amer que jamais, et j'ai la sensation que mon existence sur terre ne vas jamais faire autre chose que s'empirer. En somme c'est une pensée logique. Mais c'est aussi logique de se dire que parce que l'homme refuse l'inévitable, que je me rebelle profondément contre cette idée, et que je vais tout faire pour changer ça, parce que je veux renverser la done. C'est l'élan de l'âme. C'est le besoin vital de changement. C'est le rebel qui sommeille en chacun de nous et qui n'est jamais fatigué. C'est une grande force quon ne peut pas combattre qui combat pour nous sans effort de nous vers l'extérieur. C'est quelque chose qu'on ne contrôle pas qui nous anime et nous pousse vers l'avant. C'est en quelque sorte Dieu. Qui vivra verra alors regardez moi. Regardez moi qui vit ma vie. Regardez comme je suis belle, regardez comme je suis supérieure. Regardez comme je suis malade, regardez comme je suis égoïste. Regardez à quel point vous vous êtes faits avoir. Regardez comme je me sens supérieure, mais que je ne le suis pas. Regardez comment on pense. Regardez moi. Ne regardez rien d'autre. Je suis Narcisse. Que Dieu me vienne en aide. Je veux changer. Que les forces qui sont sur terre me viennent en aide. Je dois changer. C'est une question de vie ou de mort. Je dois changer pour le bien de ceux qui m'entourent. Je dois changer pour moi. Je suis Narcisse. J'ai des problémes. J'ai besoin d'aide, et je suis miserable.

Lettre à mon angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant