Chapitre 17 : Ce Cœur Surmené ~

728 43 3
                                    

Le coach et Tetsu me fixent tandis que je reste immobile, les dizaines de feuilles noircies aux pieds.

Coach : Momoi-San ?

La voix du coach pourtant si bourru ne me fit pas bouger d'un iota, je n'arrive pas à me contrôler, mon corps est endoloris comme si l'on venait de me frapper à multiples reprises. Pire, mon cœur semblait fatigué de tout ce bruit. Mais quel bruit ? Un silence platonique vivait dans la salle. Ce bruit, c'était les battements de mon coeur, il me martèle la poitrine qui semble prête à exploser. Je ne pus me retenir de porter mes mains à ma gorge pour vérifier ma respiration. Je ne la sens pas, j'ai des fourmis dans les mains qui me démange. C'est quoi ce délire ? Qu'est-ce qu'il m'arrive à la fin ? J'ai pourtant réussi à supporter leurs changements et le fait qu'ils ne soient plus ceux que j'admirais...
Alors pourquoi seulement cette annonce me détruit autant de l'intérieur ? C'est parce-que j'ai trop refoulé ? Que j'ai enfoui mes sentiments si profondément que maintenant que je les libèrent ils m'explosent en pleine figure ? C'est la goutte qui fait déborder le vase, elle le brise même, en milles morceaux nacrés et brillants.
Bon sang... Reprend toi. Tu n'as pas encore atteint ta limite, je sais que tu es plus forte que ça.

Non... Je n'y arrive plus, même si ces derniers jours j'avais pu croire à un minime espoir.
Aujourd'hui je plonge dans les ténèbres.

"Tetsu espèce de crétin."

***

"Toc toc toc"

J'entends toquer à ma porte. J'aimerais dire d'entrer mais je suis trop fatiguée pour. La porte de ma chambre s'entrouvre tandis que je fis un petit geste pour faire approcher mon invité. Elle s'approche de mon lit puis s'assoit sur les genoux près de moi. Sa mine inquiète m'attriste, mais que puis-je y faire, comment l'origine de son inquiétude pourrait l'aider contre son inquiétude. Ridicule.

Nono : Ça va mieux depuis hier ?... Demanda t-elle avec plus de douceur que nécessaire.

Je répondis par un sourire qui se voulait sincère. Je n'aime pas la voir ainsi.

Momoi : Ne t'en fait pas... Arriculais-je avec difficulté.

Elle se contenta de me rendre un pareil sourire. Puis elle alluma la télé restant à mes côtés en me caressant gentiment la tête.

Cette explosion de sentiments m'avait fait tomber dans les pommes aux pieds de Tetsu. Après ça j'ai été emmené à l'hôpital même si je trouve ça un peu exagéré. On m'a diagnostiqué comme surmenée et un peu anémique. Après ça, comme si la fatigue avait décidé d'accaparer ma vie, j'ai perdu tout mouvement de mon corps. D'après les médecins ce n'est que temporaire et qu'au bout de deux petits jours tout rentrerait dans l'ordre à ce niveau là.
J'ai des douleurs dans l'estomac et au niveau de ma gorge, ce qui explique mon débit de parole niveau cadavre. Ça serait du à une fièvre refoulée, un cas apparemment commun aux lycéens exposés au stress quotidiennement.

Quelques heures plus tard, Nono me quitta me promettant de vite revenir. Elle est vraiment gentille, je suis contente de l'avoir pour amie...
Je ferme les yeux un instant, essayant tant bien que mal de contrôler ma respiration. Au bout de quelques minutes seule, je commence à sérieusement m'ennuyer.

Momoi : On ne m'a pas interdit de sortir de la chambre n'est-ce pas ? Me questionnais-je à moi même.

Avec cette pensée en tête, j'essaya de me lever tant bien que mal. Finalement j'y arriva avec facilité.
J'enfila une blouse blanche et les chaussons assortis, et fini par quitter la pièce.

Je referma la porte discrètement, il devait être au alentour de 21h car les couloirs étaient tous silencieux. La nuit était tombée et seules les lumières des chambres éclairaient ma vision.
J'entendais de brefs chuchotement venant des infirmiers et infirmières qui venaient de chambres en chambres.
Soudain la voix d'une des infirmière se trouvant dans une chambre proche de moi m'interpella.

Infirmière : Mais quelle tête de mule celle là !

Je m'approcha de la chambre et j'y jeta un coup d'oeil.
Vide. La chambre était vide.

Infirmière : Saleté de gamine, elle à même arraché ses perfusions ! Aaaargh ! Si je la retrouve elle va passer un sale quart d'heure !

L'infirmière se retourna vivement vers l'entrée l'air énervé, je me retrouva dans son champ de vision.

Infirmière : Quoi ?! Encore une patiente qui essaie de se faire la malle ?! Hurla t-elle dans ma direction

Momoi : H-Hein ?! Non, non, non vous vous méprenez...

Infirmière : Que fais tu debout à cette heure alors ? Reprena t-elle plus calmement.

Momoi : J'avais besoin de prendre un peu l'air... Est-ce qu'il y a quelque chose qui ne va pas ici ?... Tentais je de demander.

L'infirmière sembla hésiter puis lâcha un gros soupir.

Infirmière : La patiente de cette chambre... C'est la troisième fois qu'elle s'enfuit de sa chambre en pleine nuit. C'est vraiment une gamine instable ! Pesta l'infirmière.

Momoi : Vraiment ? Et vous savez où elle part comme ça ?

Infirmière : Oui. Elle se rend toujours au même endroit.

Momoi : Ou ça...?

Infirmière : ... Au terrain de basket.

À Suivre...

KisekiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant