Chapitre 3 - 2

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Partie 2


  Tac. Tac tac. Tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac tac.

  J'entrouvris les yeux et je pus remarquer un petit colibri multicolore taper son bec contre la tête en bois de mon nouveau lit. Il devait être approximativement midi. Je me réveillai sereine ; après tout, c'était bien mieux de se faire réveiller par de petits tapotis que par un de ces horrible vieux réveille-matin, du genre qui fait un bruit de chat agonisant à chaque fois qu'ils sonnent.

  Je sortis lentement de mon sommeil, tout en réfléchissant aux choses que l'on avait prévu pour moi cet après-midi. J'avais beau réfléchir, me creuser la tête, mais aucune idée ne parvenait à émerger de mon esprit encore tout embrumé.

  Je me levai et je décidai de changer de tenue pour quelque chose de plus décontracté, si une telle chose existait ici, bien-sûr. J'aurais tout donné pour un bon jogging, celui qu'on porte le dimanche avec un T-shirt trop large aux quelques taches un peu douteuses. Je soupirai. En ouvrant l'armoire, qui était vide la nuit précédente, je découvris une seule et unique robe. Elle était courte, faite de dentelle blanche. J'aime bien la dentelle, je trouve cela magnifique mais il y avait une chose qui me dérangeait dans cette tenue : si la jupe était constituée de tissu sur lequel était cousue la dentelle, le haut lui, ne contenait pas de tissus... Et la dentelle, et bien... C'est un tantinet transparent. Il y avait aussi en guise de manche de légers voiles transparents. Mais le haut l'était peut-être trop à mon goût.

  Je soupirai. Soit je gardais ma robe aux longs pans de tissus encombrants, soit je mettais cette robe plus légère. C'était un dilemme difficile pour moi. J'étais convaincue d'être un peu pudique, et m'exhiber comme ça ce n'était pas trop mon genre. Mais il fallait avouer que cette robe était très jolie, c'était un travail d'orfèvre. Que faire... ?

  Et puis zut, ça ne me coutait rien de l'essayer. Je l'enfilai avec précaution parce que la dentelle c'est fragile, et lorsque je me retournai pour me voir dans le miroir, je fus sous le choc : j'étais belle. Je veux dire, je n'étais pas moche en temps normal mais cette robe m'allait particulièrement bien. Et ce malgré le fait que l'on puisse apercevoir ma peau et mes seins à travers la dentelle. C'était une tenue qui faisait ressortir le côté naturel caché en moi. Et puis elle était extrêmement confortable, elle me laissait libre de tous mes mouvements ; je me sentais féminine et déterminée à devenir aussi angéliques que toutes ces Devas que j'avais rencontrées jusque-là.

  Je décidai de rester pieds nus et je descendis au pied d'Yggdrasil. Je ne savais pas trop qui m'attendait, ni où je devais aller, alors je restai simplement là. Je profitais du soleil. Il faisait beau et chaud et c'était vraiment agréable. Cela me mit immédiatement de bonne humeur. J'eux largement le temps devant pour observer la nature si particulière d'Avalon à laquelle je n'avais pas encore pu prêter grande attention. Tout était si magnifique ici, la nature elle-même rayonnait de magie. À côté de toutes ces brindilles d'herbes, de ces plantes particulières, de ces milliers de pâquerettes et fleurettes en tout genre, il y avait l'imposant Yggdrasil. C'était un arbre immense et l'on pouvait apercevoir partout ses gigantesques racines qui parsemaient les plaines, les mêmes racines que celle sur laquelle j'avais été clouée à mon arrivée.

  Je ne sais pas vraiment expliquer ce que je ressentais, mais à chaque pas dans l'herbe, un sentiment de sérénité m'envahissait, comme si je retrouvais un monde que j'avais perdu depuis un temps immémorable. Il n'y avait qu'une chose qui me dérangeait, c'étaient les révérences effectuées par les autres Devas lorsque l'une d'entre-elle me croisait. Je pouvais voir une lueur de vénération briller dans leurs yeux... C'était malaisant. Au bout d'un moment, je décidai d'aller me réfugier sous une de ces grandes racines parce qu'il m'était difficile de supporter tous ces regards. Manã vint m'y retrouver.

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