Chapitre 2 : partie 2

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Je sortis rapidement de ma chambre afin de rejoindre Lisa dans la cuisine. Dès que je rentrai  dans cette pièce, une délicieuse odeur de pain grillé chatouilla mes narines.

-J'espère que tu aimes le pain perdu? Me demanda brusquement Lisa en se retourna vers moi, un sourire aux lèvres et une spatule en bois à la main.

-Beaucoup ne vous en faites pas, la rassurai-je.

-Je connais tes allergies, c'était marqué dans ton dossier mais as-tu des aliments dont tu ne supportes pas l'odeur ou que tu n'aimes pas du tout?

Je réfléchis puis lui avouai-je:

-Hum... Il n'y a pas longtemps j'ai mangé des endives au jambon et j'ai détesté.

-Franck a horreur de ce légume également donc aucun problème, quoi d'autre?

-Mon père m'a souvent répétée depuis toute petite que lorsque l'on est invité chez des gens, nous n'avons pas le droit d'être difficile. Si nous n'aimons pas quelque chose, on le mange sans rechigner, cela s'appelle la politesse, disait-il.

-Il a entièrement raison, mais toi tu as tort sur un point : tu n'es pas une invitée ici, je sais que tu ne te sens, pour l'instant du moins, pas à ta place dans cette maison. Ce qui est tout à fait normal, mais dis-le-moi lorsque tu n'apprécies pas quelque chose, cela m'évitera d'en refaire toutes les semaines.

Alors qu'elle alla chercher un ingrédient pour sa recette, elle me raconta :

-Franck est assureur, je ne sais pas si tu l'as retenu, et moi je suis assistante familiale, enfin depuis peu puisque tu es le premier enfant à ma charge. C'est pour cela que dès que tu as besoin de moi, tu m'appelles et je viens, je serai disponible.

-Votre mari travaille beaucoup ?

-Euh...oui il est souvent au travail ces derniers temps...

Elle se mit à réfléchir, puis déclara, avec un air triste plaqué sur le visage:

-Depuis un an en fait. Il bosse dur pour que l'on ne manque de rien.

-C'est vous que je verrai le plus alors?

-Sûrement oui...enfin il ne passe pas sa vie à travailler ne t'en fais pas, tu auras un équilibre stable.

-Je ne m'inquiète pas, j'ai eu une vie assez tourmentée ces derniers mois alors ceci ne peut pas la mouvementer plus que ce que j'ai déjà atteint comme seuil.

Elle sembla attendre que je poursuivre sur ce qui m'était arrivé mais je préférai me murer dans le silence et déviai alors le regard sur les tableaux accrochés aux murs du salon.

-C'est le père de mon mari qui peint. Il aime peindre des portraits, des personnes pratiquant le sport, ou des paysages. Il est très doué.

-Ils habitent loin ?

- A quelques kilomètres d'ici mais la relation que Franck et son père ont, est assez...hum...disons que moins de temps ils passeront ensemble mieux ce sera pour tout le monde.

-Et la mère ?

-Tu sais, ils sont de la vieille école, c'est la mère de Franck qui s'est occupée de son éducation, de sa scolarité... Robert ne s'est préoccupé de son fils que de rares fois, et ces occasions là c'était pour l'enguirlander et non le féliciter des excellentes capacités qu'avait son fils à l'école.

-Il a vécu une enfance difficile alors ?

-Ce n'est pas à moi de t'en parler, mais je ne pense pas que l'on puisse dire qu'il ait vécu une enfance difficile, il s'entend très bien avec Sophie, sa maman. C'est simplement avec son père que ça coince.

TOME 2: DANSER...A EN PERDRE LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant