Chapitre 4

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La matinée avait été longue. L'intrus avait tenté de me parler en ayant évidemment abordé à chaque fois cette voix grave et si sensuelle qui me donnait envie de changer de place. Quand il eut compris que je ne répondrais pas à ces questions et que je ne lui parlerai pas, il fut très content lorsque le professeur nous demanda de se présenter à notre voisin et que ce dernier nous présente à la classe à notre place. Génial... en plus que ce soit un jeu pour faire connaissance complètement immature, je devais parler à mon voisin se croyant être un être exceptionnel.

Il se tourna vers moi et sourit:

-Tu t'appelles Justine Couri, et tu fais de la danse...classique ? Dit-il avec une moue incertaine sur le dernier mot.

-Oui c'est ça, un problème avec le classique ?

-Aucun. A ton tour! répondit-il sèchement.

-Julien je ne sais quoi... attends comment tu connais mon nom de famille?

-C'est marqué au dos de ton cahier de dessin, poursuis!

- Julien, apparemment beau gosse mais ça reste encore à confirmer.

-J'aime bien mais si tu dis ça, c'est toi que tu ridiculises et non le contraire donc tu dis mon nom de famille Lartel, que je suis là pour cause exceptionnelle, et le fait que je vive à Paris. C'est tout ce que ces danseurs hypocrites doivent savoir.

-On dirait que tu as la haine contre tous ces élèves qu'on ne connaît pas encore.

-Vous n'êtes pas de simples élèves...

Il ne me laissa pas le temps de répliquer sur le fait qu'il devait argumenter ses mots car le professeur interrompit ce moment «d'échange» afin que nous présentions celui ou celle d'à côté de nous aux autres.
J'appris donc que la grande fille blonde devant nous en plus de s'appeler Lila et ayant comme spécialité danse contemporaine, elle venait de Lille. Puis quand ce fut au tour de Julien de me présenter il dit simplement: « Justine Couri, danse classique. ». J'en fus stupéfaite, le ton avec lequel il avait prononcé ces paroles non seulement brèves mais également froides était véritablement surprenant et même fortement agaçant. On parlait de mon image, des élèves dans la classe qui devaient me connaitre, c'était la première impression que l'on avait d'une personne, et lui, il avait dit ces mots comme quand lorsque l'on commandait un sandwich « jambon beurre ».
Le professeur dut être également étonné de cette réponse mais ne chercha pas à en savoir plus sur moi comme si cela ne l'intéressait pas. Alors quand ce fut à mon tour j'annonçai seulement son prénom, son nom et le lieu où il vivait.

Durant cette courte et étrange présentation, Julien n'avait pas posé les yeux sur moi ne serait-ce qu'une seule seconde. Je voulais qu'il sache que j'étais en colère après lui alors lorsque j'eus finis de le présenter je m'assis et posai mes yeux droit devant moi sans jamais le regarder. Un geste inutile puisqu'il ne savait pas que cette expression lui était destinée et ne connaissait pas sa signification.

Quand le professeur nous annonça que l'on pouvait maintenant aller prendre une pause je pris alors mon téléphone et m'apprêtai à sortir. Mon voisin, quant à lui était parti en vitesse dès qu'il eut entendit le mot « pause ».

Je soufflai d'exaspération avant de quitter la pièce à mon tour. Lila me rejoignit quelques secondes plus tard me voyant seule sur mon téléphone et encore dans le couloir.

-Tu ne vas pas dehors? Me dit elle

-Nous avons combien de temps?

-Il nous a dit l'heure du déjeuner mais nous savons tous que ce prof va d'abord: aller aux toilettes, fumer une cigarette, aller manger, discuter, encore fumer une clope puis boire un café pour ensuite prendre un chewing-gum à la menthe fraîche.

TOME 2: DANSER...A EN PERDRE LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant