Chapitre 7

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Rien à dire, le tramway à Bordeaux sentait la rose face au métro de Paris. Un mélange de transpiration, d'essence et de mauvaise haleine. Je regrettais de ne pas avoir accepté la proposition de Lisa qui voulait nous emmener, Martin et moi, au centre de Paris.

Mais à la place nous nous retrouvions là, debout à la barre centrale, dans ce métro bondé qui puait. Nous avions juste avec nous nos sacs de danse puisque juste après notre entraînement nous avions filé prendre le « fameux » transport parisien.

Ce ne fut que lorsque que je mis un pas sur la terre ferme que je débouchai mon nez.

-T'es bizarre... me lança Martin

-Euh tu peux parler! Sérieusement sentir des odeurs de transpi, de pétrole et de mauvaise haleine, je sais pas comment tu as pu respirer !

-J'ai l'habitude... me dit il me transmettant un regard entendu.

Je le foudroyai du regard tandis qu'il riait à gorge déployé. Vexée, je commençai à marcher tout droit ne sachant absolument pas où j'allai.

-Roh je déconne ! Sérieusement fais pas la gueule pour de la merde comme ça ! C'était une simple blague, disait-il toujours en rigolant.

-J'avais oublié à quel point tu étais drôle...disais-je sarcastique.

-Bah l'oublie plus ! me répondit-il en passant son bras par-dessus mes épaules.

Alors que je continuai de marcher toujours tout droit me répétant inlassablement la phrase de ma mère « quand tu es perdue continue tout droit», Martin tourna brusquement me tirant au passage.

-Qu'est-ce que tu fais ? Lui demandai-je.

-Tu ne connais absolument pas Paris et je n'ai pas envie de rester toute la nuit ici, donc tu me suis, me répliqua-t-il.

En empruntant cette rue, nous nous mîmes à parler de nos binômes respectifs. Lui avec une jeune fille de sa classe et moi avec Antoine.

Je ne savais plus comment nous en étions arrivés à parler de mon voisin de classe, mais ce fut à partir de ce moment-là que le ton commença à monter :

-On peut dire qu'il a un melon énorme ce gars, commenta Martin.

-Ce n'est pas comme ci il était lourd, en plus il a de l'humour... lui répondis-je.

-« Pas comme-ci il était lourd »? Attends tu déconnes ? Vu ce que tu m'as raconté, si, il est vachement lourd, affirma Martin.

-Tu aurais été à ma place tu aurais ri aussi, et puis passer cette journée à côté de lui m'a permis d'oublier mon stress de la rentrée tu vois...

J'avais dit cette phrase en repensant à ma rentrée de l'année dernière. Une rentrée que personne n'aurait voulu vivre et que je n'aurai pas souhaité refaire. Je pensais que ma phrase allait adoucir Martin mais il ne put s'empêcher d'enfoncer le couteau dans la plaie, encore et malheureusement, béante :

-Je ne pense pas que tu puisses oublier ce stress Ju', tu as vécu une rentrée que personne n'aurait souhaité vivre et ce gars-là serait bien capable de te faire vivre la même chose... enfin selon moi!

-Tu ne le connais même pas! m'emportai-je.

-Toi non plus! Tu l'as vu une journée et tu crois qu'il est gentil tout plein! Tu vas te faire encore une fois berner par ta naïveté! On est dans un....

-...Monde de requin oui je sais! le coupai-je, je ne suis pas naïve Martin, je suis gentille et je donne une chance aux gens pour qu'on devienne amis, ce n'est pas pareil !

TOME 2: DANSER...A EN PERDRE LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant