Chapitre 10

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Qu'était-ce que les courbatures pour un sportif ? Le fruit des efforts ? Une récompense ? C'était-ce que tous disaient pour se donner bonne conscience et pour montrer aux autres à quel point ils aimaient ce qu'ils pratiquaient. Mais il fallait appeler un chat, un chat: cela faisait un mal de chien bordel.

Tout le week-end, j'avais bossé dans le cabanon de Frank et Lisa. Toujours sans nouvelles de Martin et ma mère. J'étais fatiguée, évidemment. Tous les soirs, se coucher à plus de vingt-trois heures pour s'acharner sur un rameur, c'était crevant. Exténuant. Mais j'étais plus que motivée. Le mental. Voilà la véritable force d'un sportif. Tout sport confondu.

Avec le réveil fixé en principe à six heure et demie, ce lundi, je fus cependant réveillée une heure avant. Je ne sus pas ce qui me poussa à me réveiller si tôt. Courbatures ? Ou le soleil à travers ma baie vitrée ? J'avais en effet, zappé de fermer les volets, et puisqu'à cette époque-là de l'année le soleil se lève tôt, le réveil fut donc sympathique...
Mais puisque se rendormir pour seulement une heure ne servait à rien, autant que le temps qu'il me restait m'en soit bénéfique.

Je sortis donc mon tapis de yoga sur lequel j'eus effectué mes exercices de sport avant d'avoir les clés du cabanon puis me mis à exécuter des étirements afin de soulager mes douleurs aux muscles. Une fois ceci fait, je pris mes clés et sortis par ma baie vitrée afin de rejoindre le cabanon. J'attrapai ma corde à sauter et réalisai une gymnastique conseillée par de nombreux sites internet que j'eus trouvé vendredi soir. Je fus d'ailleurs la première étonnée à découvrir autant de site permettant à atteindre mon objectif: changer mes cuisses. Mais pourquoi ne faire que des exercices sur cette partie du corps quand on pouvait muscler bien plus que cela ? C'était pour cela, que j'eus étendus mon entraînement à tout mon corps et non, seulement, à une partie.

Un saut.
Puis deux.
Trois.
On ne m'arrêtait plus.
J'étais lancée.
C'était le mental.
Tout fut dans le mental.
Les courbatures n'existaient pas.
Elles ne faisait qu'acte de présence seulement pour me féliciter du travail effectué.

Mon réveil sonna. Une heure avait passé. Une heure durant laquelle je m'étais entraînée comme une folle pour ensuite finir sous la douche. La sueur dès le matin peut dégoûter une personne, mais bizarrement, cela ne me rendait que plus fière.

J'avais pris de bonnes résolutions et je comptais les tenir. Ma mère comptait sur moi. Antoine comptait sur moi. Mon père comptait sur moi. Mon avenir reposait sur mes épaules.
C'était peut-être un trop lourd poids pour une jeune fille de dix-sept ans. Mais je n'étais pas n'importe quelle fille. J'avais perdu mon père à l'âge de onze ans. Je ne vis pratiquement pas ma mère de toutes mes années collège et dus faire mon deuil à ma manière, en me réfugiant dans la danse. J'étais une danseuse qui pouvait devenir professionnelle si je travaillais assez dur. Si j'arrêtais maintenant, je me retrouverais sans rien.

J'éteignis le réveil, vêtue de mon peignoir et d'une serviette dans les cheveux, je m'habillais enfin puis filai dans la cuisine afin de déjeuner. J'y trouvais Franck a qui je souris poliment, puis allai m'asseoir en face de lui.

-Tu t'es réveillée tôt aujourd'hui non ? me demanda-t-il.

-Oui. J'ai fait du sport ce matin. Comment tu...

-J'ai entendu la douche, me coupa-t-il avant d'ajouter, tu t'habitues au cabanon?

-Oui. J'aime beaucoup.

Tandis qu'il me parlait, je me servis un verre de jus d'orange et quelques tartines de Nutella:

-Lisa souhaite rajouter une barre pour que tu t'entraînes et un grand miroir. Tu souhaites enlever des équipements ?

TOME 2: DANSER...A EN PERDRE LA RAISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant