Bonjour ! Il y a une notion sur ce blog que nous n'avons pas encore abordé alors qu'elle est indispensable à tout auteur : la vraisemblance. Élément obligatoire de tout bon récit, elle est souvent martyrisée par les "ouais mais c'est de la fiction, on s'en fiche". Je vais vous expliquer brièvement pourquoi, non, on s'en fiche pas. Je vous préviens aussi que cet article a été écrit avec 40 de fièvre et le cerveau shooté aux médicaments. Vous comprendrez vite pourquoi je note ça.
1. La vraisemblance, c'est un nouveau Pokémon ?
Pas vraiment, elle est même là depuis la nuit des temps. La vraisemblance, à ne pas confondre avec le réalisme, est ce sentiment, quand vous lisez un livre, que ce qu'il s'y passe est crédible, qu'on y croit. Cela ne veut pas dire que le monde doit être réel, sinon il n'y aurait pas d'écrits relevant de mondes inconnus, mais qu'il doit être suffisamment travaillé pour qu'on le sente comme si on y était.
C'est notamment cette vraisemblance qui permet l'immersion dans un texte, dans un univers. Plus on y croit, plus on vit le scénario, plus il y a de chances que votre livre remporte un grand succès. La vraie récompense, pour un auteur, c'est que son lecteur ressente tout ce que l'auteur a ressenti à l'écriture du texte.
Je vais donc vous lister dans cet article quelques points à travailler pour améliorer la vraisemblance de votre texte.
2. Avant toute chose, de la cohérence !
Nous en parlions dans un article précédent à propos de la cohérence en fantasy, il est bon de faire un rappel pour tous les genres. La cohérence, c'est un assemblage d'éléments logiques et explicables qui permettent de rendre un univers, une situation crédible.
En fantasy et en science-fiction, qui exploitent souvent des mondes bien à part, celle-ci est indispensable. Par exemple, si vos dragons volent et que vous décidez au bout de vingt pages qu'au final, ils sont incapables de voler, ce n'est pas cohérent. De même, si votre monde est entièrement médiéval, il ne vous viendrait pas à l'esprit que le Roi Arthur sorte un téléphone portable pour appeler ses potos (gay) à la rescousse pour récupérer le Saint Graal retenu en otage par un thug bad-boy intelligent de la téci en train de monter son cheval et sa femme. Ce genre de choses. Pour ceux qui s'interrogent, la dernière partie de la phrase était un zeugma.
Si dans les genres de l'imaginaire, la notion de cohérence s'applique au final assez facilement, c'est beaucoup plus difficile dans des textes tirés de notre monde. La cohérence ne touche plus vraiment le décor, mais les situations en elles-même. Prenons une situation type, que je suis sûre que beaucoup de Wattpadiens connaissent : une fille tombe par hasard sur un mec qu'elle aime beaucoup. Elle lui déclare sa flamme ET LA PAF ! CA FAIT DES CHOCAPICS ! Ils se tombent dans les bras, se marient le lendemain et ont un enfant le surlendemain par la magie de l'immaculée conception. Le principal problème de ces auteurs est la rapidité avec laquelle ils cherchent à mettre en place des relations, à enchaîner des situations. A tout cela, une solution : faites place aux descriptions ! Ce seront vos meilleures alliées si plusieurs lecteurs vous notent ce problème.
De même, la cohérence ne se situe pas seulement dans le fond mais aussi dans la forme. Une bonne orthographe, une syntaxe correcte et des phrases bien construites renforcent l'immersion dans le récit.
3. Les mondes parfaits, c'est casse-pied !
L'autre problème qui cause l'invraisemblance, c'est l'esprit bisounours de certains auteurs. On dit souvent que la littérature embellit notre monde et le montre sous ses meilleurs aspects... Mais il ne faut pas non plus oublier que ce même monde a des côtés sombres.
C'est simple, à part s'il s'agit de contes, le manichéisme, c'est à dire d'un côté le bien et de l'autre le mal est à bannir. Personne n'est 100% gentil, ni 100% méchant. On a tous des désirs, des jours où l'on est moins bien que d'autres, des jalousies, de la colère, c'est normal ! C'est la même chose pour vos personnages et plus généralement vos univers. Pour reprendre Wattpad, on a tous cette image de la blonde, première de sa classe, qui ne mange pas, ne boit pas, ne fume pas, ne pète pas, ne dort pas non plus, est toujours de bonne humeur et n'a jamais de soucis autre que "OMG, mon copain regarde ma voisine de table." Assumez vos personnages ! Faites les péter, manger, dormir, râler, pleurer, mourir même, c'est humain. Des personnages avec des nuances sont bien plus intéressant à suivre que des personnages dont on sait pertinemment que tout ira bien pour eux. De même, les méchants ne naissent pas méchants, ils ne sont pas toujours de mauvaise humeur et ils ont tout à fait le droit de prendre une pause cinéma entre deux plans machiavéliques. Vous avez déjà essayé de travailler des mois sans rien faire d'autre que comploter ?
Pour les décors, c'est la même chose. Beaucoup de textes mettent en avant la richesse, le luxe, la beauté des lieux. Mais les lieux riches, il y en a même pas 5% sur la planète ! Quelle honte y a t-il à montrer que les étudiants galèrent économiquement ? Que certaines familles ne peuvent pas tout se payer, y compris le médecin ? Qu'il y a des décharges, des usines, des lieux moins beaux que les centre villes. Diversifiez vos univers, montrez qu'il n'y a pas que des riches partout. Les auteurs les plus connus aujourd'hui sont ceux qui présentent les pires aspects de notre monde. N'ayez pas peur de les montrer, ça ne rendra vos textes que plus humains.
4. Les relations entre personnages, la clé de la vraisemblance
Notre dernier point s'intéresse aux relations entre les personnages, ici aussi, un gros problème pour de nombreux auteurs. Je ne peux que vous conseiller de retourner lire mon article pour établir des relations avec votre personnage de manière réaliste. C'est la base pour faire un pas vers la vraisemblance.
Ce que vous devez vraiment travailler, dans les relations, c'est l'état dans lesquelles elles avancent. Tout se passe au niveau des réactions de vos personnages et beaucoup minimisent tout ça. Chose toute simple : on ne tombe pas amoureux en deux minutes, on ne fait pas aveuglément confiance à la première personne qu'on croise dans la rue, on est pas heureux quand un inconnu nous prend en filature dans la rue, on reste pas de marbre quand quelqu'un vous annonce yeux dans les yeux qu'il se tape votre meilleur ami sans pincettes. Pour améliorer vos relations, étudiez les relations que vous entretenez avec vos amis et ennemis, étudiez les comportements des autres. Quand on prend le temps de regarder, il est facile de s'apercevoir que chaque être humain a des réactions uniques. C'est ce sentiment d'être unique que vous devez transposer dans vos récits. Votre personnage, il est à votre image, il est forgé à partir de vos expériences et pas de celles de votre voisin.
Toujours dans les réactions minimisées, il y a d'autres sujets types qui sont vraiment mal traités sur les plateformes d'écriture. Imaginez, vous voyez quelqu'un mourir devant vous, là, comme ça. Vous seriez capable de simplement détourner le regard et reprendre vos occupations comme si de rien n'était ? Le meurtre, c'est pas un geste anodin, on en voit pas tous les jours, et vos personnages doivent réagir en conséquence. Quand bien même c'est votre ennemi, quelqu'un est mort ! De même, vous ne pouvez juste pas considérer le viol, la violence, le harcèlement comme des choses banales dans vos textes. Ce sont des sujets graves, en les considérant comme normaux, vous encouragez vos lecteurs inconsciemment à les considérer comme normaux. Vous êtes moralement responsables de vos écrits, attention aux messages que vous véhiculez.
C'est tout pour cet article, désolée s'il paraît un peu confus, il n'a pas été écrit dans des conditions optimales. J'espère qu'il vous a plu malgré tout et à très vite pour de nouveaux articles !
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RandomL'écriture est une grande plaine vide où il est parfois compliqué de s'aventurer. Pourtant, il suffit parfois de tendre la main pour être aidé. C'est l'objectif de ce guide d'écriture. Lancé en 2017, À la page est une main tendue à tous les auteurs...