PERSONNAGES ET MANICHÉISME : COMMENT CRÉER DES PERSONNAGES ÉQUILIBRÉS ?

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Bonjour à tous ! On se retrouve cette semaine pour traiter du manichéisme et des contraintes qu'il implique. On vous dit souvent que vos personnages sont plats ? Sans profondeur ? Sans émotions ? Cherchons ensemble quelles sont les alternatives possible à ce problème !

 On vous dit souvent que vos personnages sont plats ? Sans profondeur ? Sans émotions ? Cherchons ensemble quelles sont les alternatives possible à ce problème !

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1. Le manichéisme, qu'est-ce que c'est ?

En littérature, le manichéisme est une idée qui a été développée encore et encore comme le modèle d'écriture à suivre. Il avance l'idée qu'un texte, pour être moralement acceptable, doit posséder des personnages bons, qui sont des exemples de morale et de bonne conduite, et des personnages mauvais, condamnables et qui doivent être punis à la fin pour ne pas encourager les lecteurs à reproduire leur comportement. Ce concept a été très poussé par le catholicisme, vous vous en doutez, qui a conditionné (et continue à le faire, n'en doutez pas) les pensées et la littérature jusqu'au XIXe-XXe siècle.

Sauf que, aujourd'hui, cette définition est totalement obsolète. Les littératures de genre, et notamment le policier, la fantasy et la science-fiction cherchent depuis le XXe siècle à briser les frontières du bien et du mal qui contraignaient les auteurs à faire des intrigues où les méchants sont habillés en noirs et font des trucs très méchants, et considérer les gentils de façon à ce qu'on ne puisse rien leur reprocher parce qu'ils sont beaux et forts. Si vous en voulez des exemples forts, je vous invite à vous plonger dans la littérature médiévale qui regorge d'exemple de ce type.

Aujourd'hui, à moins de le faire volontairement, on a tendance à déconseiller ce manichéisme aux jeunes auteurs, tout simplement parce que le choc entre la culture plus récente et ces prétextes de domination religieux ont fait de grosses étincelles. Si on regarde du côté de la fanfiction, par exemple, ce phénomène est à l'origine de l'explosion de ce qu'on appelle les "Mary-Sue", ces personnages féminins jeunes, inébranlables et parfaits, avec tous les pouvoirs possibles et aucune faiblesse. C'est un exemple parlant de manichéisme trop franc.

Outre le problème des Mary-Sue, le manichéisme crée aussi des personnages caricaturaux. Aujourd'hui, en fantasy, il est par exemple très difficile de prendre au sérieux un sorcier qui s'habille de noir et qui fait de la magie noire, et qui tue des gens, et qui fait des rires maléfiques, à moins d'être dans de la parodie, comme l'excellente BD Le Donjon de Naheulbeuk. Ce manichéisme tend à détruire vos intrigues en les rendant extrêmement faciles à deviner. Par exemple, dans le cas d'un élu en fantasy, il n'y a pas besoin de lire le texte pour savoir qu'il va gagner à la fin. Parce qu'un élu, en littérature, c'est comme un dieu, il est intouchable, peu importe la manière dont vous amenez l'intrigue.

C'est ce côté là qu'il faut détruire, pour former des personnages plus équilibrés. C'est ce que nous allons voir ensemble.

2. Qualités et défauts : le faux bon-plan

Parlons un peu de la conception des personnages avant toute chose ! C'est le premier point où ça pêche un peu, en général, et à cause d'un problème tout simple. Quand on dit qu'un personnage manque de profondeur ou de subtilités, beaucoup d'auteurs conseillent de choisir plus de défauts au personnage, pour contre-balancer ce phénomène. C'était vrai il y a quelques années. Aujourd'hui, c'est plus complexe que ça.

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