L'Alchimiste des Douleurs

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(Comme je travaille toute la journée demain, vous avez le - petit - chapitre de la semaine avec un jour d'avance ! ;D ) (peut-être que la semaine prochaine, le chapitre sera plus long, à voir... xD)

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Il était une fois un monde : Arcania.

Terre façonnée par la magie, que l'on croyait endormie, mais qui finit par s'immiscer dans les veines de ceux qui l'avaient peuplée.

De simples humains, certains devinrent alchimistes. Tous ne furent pas dotés, mais au fil du temps, devinrent sinon une majorité, une catégorie de personnes acceptée et honorée. Il y eut ceux aptes à changer le plomb en or, la pierre en eau, le métal en nourriture, et tant d'autres variantes qu'il me faudrait toute une nuit pour les énumérer. Parmi eux, une poignée de guérisseurs savaient apposer les mains pour soigner, transformant le mal en santé. On les recherchait et les estimait.

Pourtant, Arcania, en veillant discrètement sur ses protégés, s'aperçut que l'alchimie ne pouvait pas tout améliorer. Si ces merveilleuses capacités rendaient la vie plus enchantée, plus facile parfois, les cœurs, eux, pouvaient toujours se fermer et s'empoisonner. Et cela ne faillit pas : il y eut l'orgueil, le mépris, la haine, la violence, la guerre, et tous leurs enfants. La terre, à l'image de bon nombre de ses habitants, en fut cruellement blessée. Si elle avait possédé un cœur de chair, il se serrait plus d'une fois comprimé.

L'Alchimie ne pouvait pas empêcher.

Dans pareilles conditions, l'Alchimie ne pouvait pas rayonner. Son réconfort était contrebalancé par l'utilisation détournée qu'en faisaient certains, directement, ou sous la contrainte.

En conséquence... l'Alchimie était incomplète.

Bien que meurtri, l'esprit d'Arcania décida de façonner. Elle travailla un don unique, dans le mystère le plus caché, en réponse à la cruauté qu'elle devait observer, supporter.

Elle ne pourrait jamais créer un Alchimiste des cœurs, qui transformerait la malignité en bonté, sans retirer en même temps la liberté de ses habitants. Elle ne contraindrait pas ceux qu'elle tâchait d'aider. En revanche, elle pouvait modeler un Alchimiste de la Douleur, pour panser les plaies de tous les blessés, pour permettre à une nouvelle aube de se lever. Elle ne changerait pas le monde, elle lui apporterait juste un peu de lumière.

Et ce fut ce qu'elle fit. Longtemps, patiemment, délicatement. Puis elle tenta de déceler, de choisir celui ou celle qui pourrait le mieux convenir.

Ainsi fut désignée Aurore, avant même qu'elle ne fût née.