CHAPITRE 4: Petite imprudente

14 4 0
                                    

- Ma mère me disait toujours: Jérémie tu rentreras dans la police.

- Elle avait raison à voir ce que vous êtes devenu. Cathy but une gorgée de sa bière. Le flic et la jeune femme étaient assis au comptoir du restaurant de Mémé. Ils discutaient depuis près d'une demi-heure, s'attardant sur les différents points de la vie du blond. C'était quelqu'un de gentil, Cathy commençait à ressentir une pointe de culpabilité de se servir de lui aussi impunément.

- On devrait peut-être se tutoyer. Sourit-il. La blonde hocha la tête.

- Je suis d'accord. Alors... Dis-moi, ça fait longtemps que tu travailles avec Laval ? Jérémie avala une gorgée de sa pinte avant de hocher la tête.

- Cinq ans. Les premiers temps ça été dur. Laval est...

- Imbuvable ? Il rit.

- Exactement. Il me faisait peur certaines fois. On ne sait jamais sur quel pied danser avec lui.

- C'était quoi ce que tu voulais me dire la première fois qu'on s'est vus ? Tu n'as pas eu le temps, ton chef t'en a empêché. Le restaurant commençait à être bondé, le brouhaha faisait un bruit de fond pas désagréable.

- Oh, ça. Bien, il y a un an et demi, Laval a perdu sa plus jeune soeur dans un tragique accident. Elle est tombée d'une falaise dans la forêt, elle a atterrit dans le cours d'eau et s'est brisée les cervicales. Laval est devenu encore plus morose, il a décidé de travailler de nuit et s'est mis à faire du télétravail. Lui, le drogué du boulot.

Étrange. Pensa Cathy. après avoir entre-ouvert la bouche, elle ne s'attendait pas à ce Laval cache un secret comme celui-là.

- Il y avait une raison particulière pour qu'il ait changé de rythme de travail ? Elle finit sa bière et en recommanda une autre.

- Sa soeur travaillait dans le commissariat. C'était... C'était ma coéquipière. Cathy se figea, une tristesse profonde envahissait les yeux de Jérémie avant qu'il ne détourne la tête. Elle posa sa main sur son avant-bras dans un geste de soutien.

- Je suis désolée, je ne savais pas... Tout devenait plus clair. Laval avait changé d'horaire parce que cela lui rappelait certainement sa jeune soeur.

- Tu ne pouvais pas savoir. Voilà qu'elle éprouvait un peu plus de sympathie pour le Lieutenant, même si elle était encore considérablement en pétard pour le coup des archives. Je vais rentrer, je suis fatigué. Tu veux que je te ramène ?

- En fait, si tu pouvais me déposer quelque part, ça m'arrangerait.


La Clio de Jérémie s'éloigna, Cathy lui fit un signe de main avant de se retourner vers l'entrée d'une propriété privée. Contrairement à Meredith, Laval habitait dans une partie de la forêt. Cathy poussa les grilles pour entrer, malheureusement elles étaient verrouillées. Le peu d'alcool dans ses veines lui donnait un courage inédit, si ce n'était courir à sa perte. Elle escalada  le muret et passa par dessus, elle retomba tant bien que mal sur ses jambes. Cathy observa le ciel avec pour seule amie, la pleine lune. Les réverbères éclairaient l'allée de la propriété dans laquelle elle s'engouffra. La maison était toute en longueur avec une petite dépendance et un grand garage à quelques mètres d'elle. Cathy ne discernait aucune lumière de la porte d'entrée. Les volets étaient clos, son intuition lui hurla de déguerpir. Croyez-vous qu'elle l'écouta ?

Elle frappa contre la porte et attendit une quelconque réponse. Rien ne venait, elle se retourna, le 4x4 de Laval était dans la cour. Soit il dormait, ce qui paraissait peu probable pour un acharné du boulot, soit il lui était arrivé quelque chose, soit il ne voulais pas qu'on le trouve...

Ce ne sont pas tes affaires, retourne au couvent...

Elle fit taire sa maudite pensée, elle était bien déterminée à fourrer son nez partout. Cathy sortit de sa poche un nécessaire à crocheter les serrures. La porte d'entrée céda, la blonde entra, ses yeux s'habituèrent rapidement à l'obscurité. Elle fit le tour de la maison sans rien trouver, par mesure de précaution, elle attrapa une lampe torche dans un des tiroirs de Laval. Quelque chose clochait, elle le sentait, tant qu'elle n'aurait pas mis le doigt dessus, elle ne repartirait pas. Cathy fit également le tour du garage et de la dépendance, cela se révéla infructueux. Son regard se porta sur les hectares de forêt qui appartenaient  au Lieutenant. Avec le peu de courage qui lui restait, elle s'aventura dedans, lampe torche allumée. Elle s'enfonça profondément entre les arbres, son coeur battait à une allure folle, tandis que les chouettes hululaient.

La lampe éclaira bientôt quelque chose de peu commun. Une crypte se dressait devant la jeune femme. Un frisson désagréable la parcourut. Elle n'hésita pourtant pas longtemps et força la porte, un escalier descendait vers ce qui semblait être un caveau familial. Sa bouche se tordit de dégoût. Elle fit le tour de la pièce exigüe et sombre, elle soupira.

- Qu'est-ce que je fais là... Pensa-t-elle à voix haute. Elle s'était engagée dans une violation de domicile uniquement pour faire quoi ? Engueuler Laval à propos d'un mensonge. Il y avait quelque chose d'autre qui la forçait à aller vers lui, une sorte de... De sentiment d'appartenance. Un truc qui commençait à l'oppresser, à l'obséder. Bon dieu... Souffla-t-elle en s'adossant contre un pan de mur de la crypte. Elle se retourna avec vivacité quand celui-ci se mouva pour qu'elle découvre  l'entrée secrète de la crypte.

- Putaindemerde. Laissa-t-elle échapper. Ça devenait de plus en plus flippant.

Tu l'as voulu, alors maintenant vas-y. Interdit de se dégonfler.

Elle grogna et emprunta l'escalier qui descendait vers ce qui semblait être une grille cadenassée. Sa vision ne la trompa pas, comme pour les portes de Laval, elle crocheta le cadenas et passa les grilles, elle braqua sa lampe torche devant elle, s'avançant lentement. Cathy crut entendre un grognement et comme un bruit de chaîne, elle abaissa doucement sa lampe.

- Laval ? Sa voix s'étrangla. Elle tenta de reprendre un peu plus de contenance. Caël, c'est Ca...

Avant qu'elle n'ait terminé, elle fut projetée en l'air, sa tête heurta violemment un mur. Elle retomba sur le sol avec le soufflé coupé. Elle resta allongée, Cathy passa une main derrière sa tête, un liquide chaud lui coulait entre les doigts et comme pour rajouter une note effrayante, la lampe torche avait été brisée en mille morceaux par quelqu'un ou quelque chose...

Elle sentait la chose se rapprocher, un grognement qui devint plus insistant, un souffle qui lui chatouilla le visage, dans le noir complet et à deux doigts de s'évanouir à cause du choc, Cathy croyait délirer. Elle hurla de douleur lorsque des griffes aiguisées percèrent son ventre. La douleur et le sang furent tels qu'elle tomba dans les méandres peu de temps après.

________________________________________________________________________________

On avance lentement mais sûrement hihi. Mais qu'est-il arrivé à Cathyyyyyy ??!

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire de ce que vous pensez, vos avis sont importants !

Besos, AVM.

SincèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant