Le chemin du destin | Tome 1

Chapitre 2

Une intense luminosité inonde ma chambre. Pas de doute c'est le matin. Le réveil est difficile, très difficile.

J'entrouvre les yeux avec beaucoup de difficulté. Je soupire longuement et referme les yeux. Camoufler dans ma couette j'abandonne l'idée de les rouvrir. Ce soleil est trop éblouissant pour mes pauvres petits yeux. Je ne veux pas devenir aveugle.

Tandis que je replonge dans le sommeil, des rires venant d'en bas, m'interromps sur ma lancée.

Agacé, je décale légèrement la couette pour laisser apparaître mes yeux. Je fronce les sourcils et entrouvre les paupières. Instantanément, le soleil provenant de la fenêtre, me brûle les yeux. Ça y est, cette fois je vais devenir aveugle. Foutu soleil.

Un rire se fait encore entendre en bas.

Mais à qui appartient ce rire ?

D'un bond, je sors du lit, bien décidé à trouver le coupable qui m'empêche de me rendormir.

À peine sorti, je me précipite vers l'escalier face à ma chambre. Soudain, alors que je commence à descendre les marches, je m'arrête net en reconnaissant la voix de ma grand-mère. Elle semble être au pied de l'escalier.

— « C'est inacceptable Mary ! À son âge je t'aurais déjà sortie du lit un coup de pied aux fesses ! »

D'abord surpris d'entendre ma grand-mère, je mets un instant à me rappeler que nous sommes dimanche. Ce midi une partie de ma famille est réunie pour célébrer l'anniversaire de ma grand-mère, et bien sûr l'idiot que je suis a complètement oublié. Quel nul ! Ça va être ma fête.

La conversation de ma mère et de ma grand-mère me coupe dans mes pensées.

— « Maman, s'il te plaît ne t'en mêle pas ! » dit ma mère, sur un ton agacé.

— « Laisse-moi vous aider un peu. » Lui propose ma grand-mère, « c'est évidant que vous êtes dépassés par ce gosse... »

— « Nous ne sommes pas dépassés... »

Ma grand-mère l'a coupe.

— « ... vous êtes dépassés ! Comme à l'époque où Alexandra était en pleine crise d'adolescence. Vous ne saviez pas quoi faire pour l'aider à se trouver. »

— « C'est vrai que nous avons vécus une
mauvaise phase avec elle, mais on s'en est très bien sorti. » Se défend ma mère.

— « Ah, tu trouves ? Elle est lesbienne je te rappelle. »

Agacé par les propos de ma grand-mère, je décide de remonter à l'étage.

Je déteste les réflexions homophobes de ma grand-mère. Je ne supporte pas ce genre de propos, encore moins lorsqu'ils visent ma sœur.

Je me dirige vers la salle de bain qui est située au fond du couloir, juste à côté de la chambre de mes parents. Je ferme la porte derrière moi et retire mon caleçon.

J'entre dans la cabine de douche. Le jet de la douche à fond je me repasse en boucle la conversation de ma mère et de ma grand-mère. Suis-je devenu comme ma sœur ? Un problème, une chose pommée, un nouveau fardeau pour ma famille ? J'ai pourtant réussi mes études, j'ai fait ce que je voulais même si mes parents n'ont jamais été très emballés par mes choix. On m'avait dit que ça n'allait pas être facile de trouver du boulot après mon diplôme, mais je n'aurais jamais cru que ça aurait été à ce point. Que faire maintenant ? Renoncer à mes rêves ? Reprendre des études pour faire plaisir à ma famille ? Ou persévérer ? Ma grand-mère a raison, je suis dépassé, complètement perdu.