Chapitre 10

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Sur le chemin du retour, tout me revient en tête comme une bande magnétique en boucle : ses yeux noisette hypnotisant, la douceur de sa peau, la finesse de son corps et le goût de sa bouche sur la mienne.

Je l'ai tant désiré.

Puis, après avoir pris mon pied, j'ai attendu patiemment qu'il s'endorme et j'ai fuis précipitamment. Oui, comme un putain de lâche.

Il n'est pas loin de 6h30 lorsque je franchis le seuil de la maison. Les problèmes d'hier me reviennent en mémoire: La dispute avec ma mère et son chantage. Désormais ma colère s'est apaisée, mais l'ultimatum de ma mère me reste en travers de la gorge. Ça ne peut plus continuer ainsi, il faut que je réagisse.

Épuisé par ma nuit blanche, je prie intérieurement pour ne pas la croiser en allant me coucher. Etant infirmière à l'hôpital, il n'est pas rare qu'elle prenne sa garde très tôt le matin. Je n'ai aucune envie de subir encore l'un de ces sermons, mon esprit est reposé et mon corps détendu, que les ondes négatives se tiennent éloignés de moi.

Tandis que je monte à l'étage, lentement, en prenant soin de ne pas faire craquer les marches en bois, un bruit suspect me fait m'arrêter. Le parquet de l'étage a craqué. Ma mère m'attend de pied ferme, j'en suis désormais persuadé.

Je déglutis difficilement. La colère et la fatigue ne vont pas faire bon ménage, dois-je fuir ou aller l'affronter ?

— « Andreas ! » S'impatiente-elle.

Cette fois je suis cuit. C'est parti pour un énième sermon.

Je monte les dernières marches, très lentement. Ma mère ne tarde pas à me faire face. Nous nous jaugeons pendant plusieurs secondes sans qu'aucun ne baisse les yeux puis, lassé, et surtout fatigué par cette confrontation inutile, je poursuis mon chemin.

— « C'est comme ça que tu veux trouver du boulot, en enchaînant les nuits blanches ?! » Tente-elle de me demander, alors que je me dirige vers la salle de bain.

Exténué, je n'ai aucune force pour lui répondre. Mon corps est comme vidé de toute énergie, ses disputes me pèsent, je n'ai plus le courage de me défendre.

Le jet de la douche n'a pas vraiment aider a apaisé mon esprit. Mon cerveau est en ébullition, un tas de pensées et d'interrogations traversent mon esprit. Peut-elle me forcer à aller dans cette université ? Et quand bien même j'irai, qu'est-ce que j'y ferai ? Aucun autre métier ne m'attire.

Dans mon lit, les yeux clos, sous ma couette moelleuse je tente encore de calmer mon esprit. Des images de ma fin de soirée me reviennent en mémoire. Cet homme m'a fait un bien fou, j'en ai presque oublié tous mes problèmes. Est-ce le sexe ou la fatigue qui me procure cet effet détendu dans mon corps ? Épuisé par trop de question, mon esprit tombe peu à peu dans les bras de Morphée.

...

« Driiiiing-Driiiiiiing »

Le réveil est brutal. La sonnerie de la porte d'entrée me sort d'un rêve merveilleux.

Les souvenirs de ce rêve sont assez flous, mais ce que j'ai ressenti me revient en mémoire, un sentiment de paix et de liberté m'ont envahis. Dans ce rêve, curieusement, j'étais accompagné de deux chiens. Étrange, je n'ai jamais eu de chien dans ma vie. Et pourquoi deux chiens ? Qu'est-ce que cela signifie ? L'interprétation des rêves est parfois très complexe.

« Driiiiiing-Driiiiiing »

La seconde sonnerie retentit, me faisant définitivement sortir de mon sommeil. J'attrape un oreiller et le colle sur mon visage.

Le chemin du destin | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant