J'ai l'impression d'émerger d'un long rêve bizarre. Des images sans queue ni tête flotte encore dans mon esprit, lorsqu'un vacarme assourdissant me réveille. Il me faut quelques minutes pour me rappeler ma soirée. Et surtout dans la pitoyable situation dans laquelle je suis désormais.
Merde. Je me suis endormi hier soir. Je rougis en repensant à la nuit d'hier, cette nuit où j'ai franchi la ligne avec Oliver. Mais qu'est-ce qu'il doit penser maintenant ? Je n'ai pas le temps de réfléchir plus précisément à la question, un nouveau bruit dans la chambre me force à me retourner.
Vêtu d'un tee shirt gris et d'un jean, Oliver se tient debout près de son bureau, le nez dans un bouquin.
Je me redresse doucement.
Il relève lentement la tête de son bouquin, et m'observe un sourire en coin.
— « Bonjour la belle au bois dormant... »
Ce surnom me donne des envies de meurtre. Je me frotte les yeux et le fixe d'un regard brumeux.
— « Quelle heure est-il ? »
— « 10h15 » Dit-il, après vérification.
Mon cœur bondit.
— « Quoi ? » Je lui crie en bondissant hors du lit, nu comme un ver. « Mais pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? »
J'attrape mes vêtements, qui jonchent encore le sol de la chambre.
— « Bah, tu sais, t'es plutôt agréable à regarder quand tu dors, et je... »
Je l'interromps.
— « Tais-toi ! J'ai pas le temps pour tes conneries. »
Je m'habille en quatrième vitesse. Sans ajouter un mot, je tourne les talons et quitte la pièce à grands pas. Je traverse le couloir, descends l'escalier et j'ai la délicatesse de claquer la porte avant de m'enfuir de cette maison.
***
Par chance, la route est fluide en ce samedi matin. Mon portable vibre dans ma poche, m'informant d'un nouvel appel. C'est bon je suis en route, pas la peine de s'exciter, maman. Ça fait une semaine que mes parents m'harcèlent pour ne pas que j'oublie d'aller chercher Yaya, ma grand-mère, à l'aéroport pour 10h30. Si ils découvrent que je suis en retard, je serai un homme mort.
Les paysages défilent rapidement, j'ignore ma vitesse, il ne vaut mieux pas que je regarde. Dans la précipitation, je grille quelques feux, heureusement que les routes sont désertes. Lorsque l'aéroport commence à pointer le bout de son nez, je ralentis et freine sec devant la première place de parking que je trouve. Je sors de la voiture et fonce à l'intérieur du terminal nord de l'aéroport.
Je traverse en courant le hall du terminal et prends la direction des arrivés. J'emprunte un escalator que je monte trois marches à la fois. Tandis que je m'apprête à me remettre à courir en haut de l'escalator, je suis percuté par un homme qui arrive sur ma gauche. Le choc est si violent que je suis projeté à terre, atterrissant sur les fesses. Une douleur vive remonte le long de ma colonne vertébrale.
Avec un gémissement, j'essaye de me relever.
— « Désolé... » Je souffle, en essayant toujours de me relever, mais la douleur dans le dos me complique la tâche.
— « Andy ?!!! »
Mes yeux remontent le long d'une paire de jambes vêtu d'un jean slim rouge se tenant devant moi. En découvrant qu'elles appartiennent à nul autre que Mika, je sens tout mon corps se figer. Lorsque je croise son regard, la mine inquiète du grand bouclé me fait oublier la douleur dans mon coccyx.
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Le chemin du destin | Tome 1
RomanceLorsque j'étais enfant, j'ai souvent imaginé mon avenir. Je me voyais grand réalisateur de film, marier, père de deux enfants, deux garçons de préférence. Et puis j'ai grandi. J'ai appris que jamais rien ne se passe comme on l'avait prévu. Non, vrai...