Chapitre 9

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Le son du piano raisonne dans l'appartement. Ce son est charmant, tout comme le pianiste qui joue. Je n'ai aucune idée de l'heure, peu importe, je suis totalement envoûté par cet homme et sa musique.

Ses doigts ne quittent pas les touches, il est concentré, enchaînent les notes de musique sans prononcer un mot. Du coin de l'œil j'aperçois ses yeux clos. Impressionnant, comment fait-il pour jouer ainsi ?

Je pivote vers lui, mettant une jambe de chaque côté du banc. Je me perds un instant sur son fin visage, ses joues sont un légèrement creusés, son regard est sombre, si sérieux mais incroyablement sexy. Quant à ses lèvres, elles sont fines, roses et terriblement attirantes. Je ne peux m'empêcher d'imaginer leur saveur, leur texture, l'odeur de sa bouche.

Soudain, Mika s'arrête de jouer. Ses yeux sont ouverts mais son regard est comme figé face à lui. Il semble absent.

— « C'était magnifique. C'est toi qui l'a composé ? »

Il hoche la tête simplement, toujours la tête ailleurs.

Je déglutis en constatant son silence.

— « Je l'ai composé pour une chanson l'an dernier. » Rajoute-il. « Elle s'appelle Relax, take it easy. »

— « Tu as beaucoup de talent, cette composition est incroyable. »

Sa main passe dans sa nuque puis glisse sur le devant de son cou, il tire nerveusement la peau de son cou.

— « Ça va ? »

— « Oui » Lâche-t-il froidement, avant de se lever brusquement.

Il part dans la cuisine, attrape sa bière encore présente sur le bar et l'ingurgite d'une traite. À présent de dos, j'observe son dos tendu et ses mains posées le long du bar. Mes sourcils se froncent, je peine à comprendre son changement d'humeur. Il est devenu froid, glacial.

Le long silence qui s'ensuit me refroidit un peu plus.

— « Je vais y aller, il se fait tard... » Soupiré-je lassé, me levant du banc.

Pour seul réponse, il attrape les bières vides sur le bar et les jette à la poubelle. Un bruit sourd retentit, me faisant sursauter.

— « Je te raccompagne » Me lance-il en se retournant.

Toujours déçu de cette fin de soirée, je pénètre dans le couloir sans attendre. Ma main se pose sur la poignée de la porte, mais celle-ci se bloque. Une main vient se poser sur la mienne, Mika se trouve derrière moi. Sa main appuie fermement sur la poignée, faisant entrouvrir la porte.

— « Elle se bloque parfois. C'est une vieille poignée. » M'explique-t-il.

Son souffle s'écrase contre ma nuque. En réalisant sa proximité un frisson me parcourt des pieds à la tête, j'ai la chair de poule. Je me retourne lui faisant face. Son visage est proche, très proche. Nos regards se croisent, ses yeux si doux me font oublier sa froideur.

— « Je, je... » Bégayé-je, troublé une énième fois par ses yeux.

Nos souffles se mêlent, ce que je ressens est indescriptible. Mika est un aimant qui m'attire inexorablement vers lui. Mon ventre se contracte, dans la seconde qui suit une vague de chaleur m'emporte. Je me sens rougir.

Le chemin du destin | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant