Tout est inévitable

Chapitre 11

Je suis à la limite de sortir de la baignoire, j'en ai vraiment marre d'attendre. Je m'apprête à sortir mais j'entends du bruit. Il vient de revenir.

-Excuse-moi d'avoir été aussi long, me dit-il la tête baissée.
-Oh, bah non, t'es à peine parti plus d'une minute, lui lançais-je froidement.
-Je ne voulais pas revenir tant que je ne me serais pas calmé. Je voulais ne plus être en colère.

Je le regarde, il à l'air tellement triste... Je capitule :

-D'accord, je comprends. Cela ne veut pas dire pour autant que tu es pardonné. Loin de là.

Il se met à rigoler soudainement et ajoute :

-C'est toi qui est en colère, maintenant ?
-Oui. Tu m'as fait poireauter trois plombes.
-Et je suis désolé, d'accord ?

Je pense au fait que j'ai failli sortir et le laisser seul. Je lui annonce alors :

-Tu sais que tu as de la chance.
-Vraiment ?
-Humm...

Il m'interroge du regard et me demande :

-Hmm, pourquoi ?
-J'étais à la limite de sortir.
-Alors effectivement, je suis chanceux. Pourtant, je ne le mérite pas.
-Arrête, c'est bon...
-Je suis vraiment un crétin.
-Je ne vais pas te contredire là-dessus.

Il se rapproche de moi, pose ses lèvres sur les miennes, et m'implore :

-Je peux quand même venir avec toi ?
-Allez, viens.

Il se relève et met une serviette devant mes yeux.

-Qu'est-ce que tu fais ?
-Si je ne t'ai pas vu, alors ce sera pareil pour toi.
-Si tu résonnes comme ça...
-Affirmatif.
-Par contre, dépêche.
-J'en ai pour deux secondes.
-OK...

Je sens l'eau bouger et il s'installe dans la baignoire. Je ressens une main sur mon visage, et il m'enlève la serviette.

-Tu veux venir dans mes bras ? m'interroge-t-il.
-Je préfère pas.
-Et si moi, je viens ?
-C'est la même chose.

Je suis toute hésitante, mais il faut prendre des risques dans la vie. Enfin, je suppose. Alors je lui réponds :

-Tu sais quoi, d'accord. Mais à une seule condition.
-Laquelle ?
-Tu as le droit de me toucher seulement à un seul endroit. C'est-à-dire que tu mets juste tes mains autour de mon cou, et tu ne touches pas mon corps, ailleurs. Compris ?
-Tout à fait, cheffe ! Si c'est ce que tu veux...

Je lui souris et réclame :

-Allez, viens.

Il met ses bras autour de mon cou et il fait ce que je lui ai demandé. Il me lance un regard étrange.

-Quoi ?
-C'est vraiment pas pratique.
-Ne cherche pas, tu ne m'auras pas.
-Je suis sérieux, c'est super dur. De 1: niveau position c'est pas top et de 2: j'ai envi de bien plus que ça et c'est super désagréable. Tu vois ce que je veux dire ?
-Je suis pas débile, tu sais.
-Je sais.

Je l'embrasse et il glisse. Ce qui fait que ses mains se retrouvent autour de ma taille.

-Je suis désolé, j'ai glissé.
-Ça fait rien, t'en as pas fait exprès. Je comprends. A moins que tu as fais exprès de glisser.
-Je suis pas désespéré à ce point.

Il commence à retirer ses mains mais je l'arrête.

-Non, laisse-les.
-C'est trop dur, ce que tu me demandes.
-Pourquoi ?
-Tu le sais très bien.
-J'ai vraiment pas envie que tu les retires, le suppliais-je.
-J'ai pas envi de te faire mal et que tu ne me parles plus après.
-Si jamais il se passait quelque chose, je te parlerai encore car ce serait de ma faute.
-Je ne veux pas te faire souffrir.

Je retire ses mains, le fais reculer et je m'installe entre ses jambes. La mousse ne cache plus mon corps. Mais, il n'y fait pas attention, il regarde juste mon visage.

-Tu fais quoi ? se renseigna-t-il.
-J'aurai pas mal.
-Arrête de me torturer.
-Détends-toi.

Il ferme les yeux très fort et il riposta :

-Je t'ai dit que je ne voulais pas te faire mal. J'ai peur de ne pas pouvoir me contrôler.
-Contrôler quoi ?
-Tu le sais aussi bien que moi.
-Regarde-moi.

Il ouvre les yeux en les plongent dans les miens.

-Non, pas ici. Là. Je descends sa tête pour qu'il puisse regarder.
-Arrête, ça...
-Non. Regarde.

Il regarde enfin et il aperçoit ma poitrine.

-Bordel... Tu n'aurais pas dû me faire voir ça.

Il m'embrasse avec la langue.

-Tu es vraiment trop belle.
-Non, c'est toi qui l'est. Attends...
-Quoi ?
-Je vide l'eau.
-Tu veux aller là-haut ?
-Humm.

Il sort de la baignoire et me tend une serviette, puis il la met autour de moi. Il en attache une autour de sa taille et il me prend dans ses bras, comme une mariée. Je touche ses tatouages et souffle :

-Je n'ai jamais aussi bien vu tes tatouages. Je les trouve trop beau.
-Vraiment ?
-Oui. Ils représentent quoi ?
-Des épreuves, des choses que je ressentais au moment de les faire. Il faut juste savoir décrypter.
-Je ne peux pas le faire moi. Tu en as trop, tu ne peux même pas en placer un autre.
-Bien sûr que si je peux encore. Et j'aimerais que tu essaies de deviner ce qu'ils veulent dire.
-Je ne peux pas. Cela ne me parle pas.
-Tu vas y arriver, j'en suis sûr.
-Je pourrais essayer de le faire plus tard, lui dis-je en souriant et en lui faisant un clin d'œil.
-Si tu veux.

Il me porte jusqu'à sa chambre. Quand il me soulève, j'ai l'impression d'être une plume, il me prends sans difficulté.

-Comment tu peux me porter comme si je ne pesais rien ?
-Parce que tu es super légère et que j'ai des muscles.
-Te ventes pas...
-Je plaisantais.
-Je sais.

Il me pose sur son lit et m'embrasse.