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Quelques jours plus tard.

J'apprécie de le voir venir vers moi, sourire, détourner légèrement le regard puis se concentrer sur ma personne et me demander une simple chose. Comment je vais.

J'apprécie ses questions. J'ai l'impression de compter. Comme si ma réponse importait vraiment. Cela ne fait que la troisième fois que je le rencontre mais je sens une sorte d'alchimie entre nous, et même s'il ne vient que pour l'addition, j'ai ce sentiment qu'il vient un peu pour moi. Pour mes conseils peut-être, ou pour mon Au plaisir de vous revoir bien placé chaque fois.

« Vous allez bien ?

_ Bien et vous-même ? »

Il sourit, regarde autour de lui et répond.

« Oui jusqu'ici tout va bien. Quand je vais rentré je sais pas. »

Il semble joueur sur la dernière partie de sa phrase, comme pour reprocher à son petit ami, non présent puisque déjà dans la voiture j'imagine, les futures emmerdes qu'il lui promet.

Je regarde l'addition.

Un verre de vin et un autre de coca.

Deux entrecôtes, l'une accompagnée de frites, l'autre de riz.

Pas de desserts. Ni de sauces en supplément.

Je relève ma tête vers lui qui patiente sagement.

« J'aurais une question indiscrète. »

Il me tend sa carte et me fait signe de la poser.

« Pourquoi est-ce toujours vous qui venez payer ? »

Il me fait alors de gros yeux et attend que je lui rende sa carte.

« Parce qu'à chaque fois que je n'ai pas le courage de lui demander de m'épouser, je me sens coupable. Alors je viens et.. je paye. »

Je fais un léger hm et me concentre sur je ne sais pas quoi devant moi. Je l'entends ricaner doucement.

« Ça vous dérange ? »

Je le regarde alors et fronce les sourcils, pour qu'il se concentre la dessus et non mes rougeurs.

« Absolument pas. J'aime bien vous parler. »

J'aime bien vous parler.

J'aime bien vous parler.

Mais qu'est ce que je suis allé dire.

« Moi aussi. »

Mon cœur fait un léger bon.

Je lui souris.

« Au plaisir de vous revoir. »

Il sourit de toutes ses dents, c'est la première fois qu'il fait ça. Je vois ses dents entières et le début de ses gencives et mon cœur lui-même rougit.

« Voilà, je pouvais pas partir sans ça. »

Il se tourne alors et quitte le restaurant.

l'addition NGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant