Éris, désormais seule, attendait le retour de ce monsieur « Haschot ». Ses yeux se promenaient sur les diverses vitrines disposées de-ci de-là et scrutaient avec attention chaque flacon qui s'y trouvait, se demandant à quoi tous ces produits pouvaient bien servir. Ils n'étaient rangés ni par taille ni par couleur (ce qui aurait été beaucoup plus amusant), mais par ordre alphabétique, chacun ayant été soigneusement étiqueté avec, sur la première ligne, le nom de la substance, suivi de sa formule et, finalement, du nom du gymnase.
Comment s'appelait le poison déjà ? Elle essayait de s'en souvenir, mais, bien qu'elle réfléchît si intensément à s'en donner une migraine, elle n'y réussit pas et fut contrainte de sortir son calepin. « Hydroxyde de baryum », avec une appellation pareille, se dit-elle, elle aurait pu y réfléchir encore des années durant, qu'elle ne s'en serait point rappelée. Quel genre de laboratoire pouvait bien abriter de telles matières, capable de causer la mort ? C'est entre l'hydroxyde d'argent et celui de calcium qu'elle trouva, ou plutôt ne trouva pas ledit produit. Au lieu de cela, il n'y avait qu'un espace entre eux.
Éris commençait à s'impatienter. Le poison provenait d'ici, cela ne faisait désormais plus aucun doute. Le meurtrier avait arraché l'étiquette de la fiole pour empêcher que l'on ne remonte jusqu'à lui. De plus, la personne qui avait commis ces atrocités n'était pas n'importe qui, car, pour éviter que ce genre de produit ne tombe entre de mauvaises mains, les vitrines étaient fermées à double tour. Quelle ironie ! Mais celui qui possédait les clefs, le professeur de chimie, n'était toujours pas là, et ne viendrait d'ailleurs jamais.
La détective se hâta hors du local, grimpa les marches quatre à quatre et entra sans toquer dans la salle pauvrement meublée du directeur. Sans plus de politesses, elle s'empressa de lui demander des informations concernant monsieur Haschot. Il accepta sans dire un mot. Son regard s'était transformé et un sourire quelque peu honteux s'y dessinait. Il saisit un gros classeur et en sortit un dossier sur laquelle figuraient entre autres le nom et la photo de l'individu incriminé. Éris s'empara des feuilles et rejoingnit son auto au pas de course.
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Le Deux de Coeur
Misterio / SuspensoLorsqu'un proche est retrouvé mort, le doute plane et l'on se met à suspecter tout le monde. Mais le coupable n'est pas toujours celui auquel on pense. Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à commettre un acte aussi horrible que d'ôter la vie à autru...