5- Yeah, you're stupid👏

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           ∞Léo et Shannon∞

Fin d'octobre !

— Je t'avais dit d'arrêter ton jeu, elle rétorque, je gagne toujours.

Je me sens habité par mille et une sensations, lesquelles rendent mon regard brûlant. Je n'ai jamais autant haï une personne. J'ai soudainement envie de la frapper pour qu'elle ressente ce que je peux ressentir en ce moment, mais je réprime aussitôt l'idée; ce n'est pas mon genre. Elle continue à me fixer, espérant sans doute que je lui dise quelque chose. Aucun mot ne sort de ma bouche pour autant, car si je me mettais à parler, je ne mesurerais point la portée de mes propos.

— On commence dès ce soir, elle se force à rire, une heure après les cours, tu as mon adresse, elle fait en s'en allant joyeusement.

A-t-elle conscience de sa stupidité ? Elle a osé mettre en gage quelque chose à laquelle j'accorde tant de temps et d'importance, mon avenir. Je tiens tant à cette demi bourse que j'ai pu obtenir grâce à mon ancien lycée au Brésil, et je tiens beaucoup plus à mon entrée dans l'une de ces grandes universités de ce pays.

J'ai été surpris quand M. Adler a osé me menacer pour quelque chose de si banale. Je risquais de me faire renvoyer de ce lycée juste en ne voulant pas aider cette petite sotte. Je suis perdu, brisé, déconcerté, et par dessus tout révolté par tant de corruption. Jamais au grand jamais, je ne pourrais pardonner à Shannon Walker ce qu'elle vient de faire. Moi qui m'étais détendu vis-à-vis d'elle, regarde ce qu'elle mijotait. Est-ce donc là sa manière forte? Elle vient de me montrer à quel point, elle est une garce sans scrupule, sans remords, sans coeur.

Si seulement j'avais quelqu'un qui pourrait m'aider, prendre ma défense. Je n'ai clairement pas envie de travailler avec cette fille. Et je sais déjà qu'elle va tout faire pour me pourrir l'existence si je ne le fais pas. L'argent, la fortune, la richesse, le pouvoir, merde!

Je me sens tremblé de colère, de haine, de dégoût. Progressivement, je m'avance vers la foule lycéenne. Ce n'est plus moi qui conduis mes pieds, mais plutôt l'inverse. Bientôt, ils me rapprochent de la grande façade, et, je saute, m'écrasant contre le sol. Quel délire! Ç'aurait été tout à fait con.

Toute la journée, je suis resté sans mot dire. Ce coup bas m'a pris au dépourvu et m'a ravi toute envie de vivre aujourd'hui. Je n'arrive pas à croire que mon avenir que je chérisse était en danger; non pas à cause de mauvaises notes lesquelles ne sont pas de mes habitudes, mais à cause de la stupidité phénoménale et surdimensionnée de cette Shannon.

Tempo a beaucoup insisté pour que je lui en parle sur le chemin de nos maisons, mais je ne pouvais pas encore. Je n'ai pas le courage de me rendre chez cette fille pour la voir exhiber sa fierté mal placée. Arrivé à la maison, je me balance contre mon lit, réfléchissant à comment je vais me rendre chez elle. Je n'aime pas me sentir en position d'infériorité face à des situations ou encore moins face à des personnes.

Après une bonne trentaine de minutes de réflexion, je n'irai pas. C'est ma décision. Pas avant d'avoir essayer de contourner ses plans machiavéliques.

Chose dite, chose faite. Je n'y suis pas allé.

Le lendemain au lycée, je raconte tout à Tempo, dans l'espoir qu'il m'aide à réfléchir à quoi faire. Après avoir longtemps cogité, je réussis à avoir une idée que Tempo ne met pas longtemps à réfuter :

— Mais t'es con? En parler aux proviseurs Robinson et Patterson ne ferait qu'aggraver la situation.

— Mais pourquoi? Je soupire, ils sont peut-être moins corrompus, tu ne penses pas?

Léo et Shannon ( On s'attache )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant