Chapitre 2 (obscurite)

88 1 0
                                    

Je me réveille en ouvrant de grands yeux, je suis là, couchée dans mon lit, il fait nuit noire, il doit être tard, j'ai un drap léger qui recouvre mon corps et H est là aussi, collé à moi, mais cette fois-ci il n'est plus lové contre mes côtes comme quand je me suis endormie mais allongé entre mes deux jambes, il dort profondément, j'entends sa respiration calme dans le silence total de ma chambre. Il n'y a rien, même pas le tic tac de mon réveil, ni des cris ou des rires de mes voisins en cette nuit de grandes vacances provenant de dehors, ni de fibres de lumières des lampadaires de la rue qui se serait glissées dans les petits trou de mes volets, il n'y a que la respiration de H, et la mienne, plus discrète, craignant que les créatures de mon rêve ne surgissent des ténèbres, guidées par mon souffle.

Ce n'est pas la premières fois que je fais ce genre de rêves peuplés de créatures imaginaires, de guerres, de combats (et bien sûr il y a toujours un beau garçon là-dedans pour me soutenir, je suis vraiment beaucoup trop fleure bleue), mais cette fois-ci était différente de toutes les autres, j'avais vraiment l'impression d'y être en chair et en os, de sentir toute la pression qu'un général pourrait ressentir avant le lancement officiel de la guerre, le poids de mes armes sur moi, je sentais mon poignée droit endolori à force de tenir mon épée en fer, bien trop lourde pour moi, la peur des soldats derrière moi, la soif de sang de mes ennemis, le vent soufflant dans mes cheveux, emmenant l'odeur putride des horribles créatures que nous devrons affronter jusque dans mes narines, je sentais même le contenu de mon estomac remonté dû à cette odeur insoutenable. Non, ce rêve si était particulier.

Mes parents disent que les rêves ne se réalisent jamais, en tout cas ils parlaient de ce que notre subconscient crée pendant que nous dormons, ceux dont nous ne nous souvenons généralement pas au réveille. D'après eux, ils ne se réalisent pas mais ils signifient quelque chose, alors j'essaye de réfléchir à la potentielle signification de ce rêve de guerre. Peut être suis-je en colère au point de déclarer la guerre contre cette personne, chose, événement, je ne sais pas. Peut être ai-je envie de sauver des personnes ou de secourir des personnes, comme la jeune fille que j'ai incarné et qui a aidé l'armée à dépasser en nombre et en force l'armée du mal, ou alors ai-je envie de me racheter auprès de quelqu'un parce que je lui ai  fait du mal, sauf que là, c'est dans un rêve que je me rachète, et peut être pas à la bonne personne et pas dans la vie réelle qui plus est, mes pensées vont beaucoup trop loin là.

Mais plus je trouve d'hypothèses, plus j'embrouille mon esprit. Je me fais beaucoup trop de soucis pour un simple rêve rempli de choses irréelles et qui ne se réaliseront jamais, car ça ne sera pas demain que je verrai un dragon voler au dessus de ma tête ou une personne étant capable de faire voler l'eau de mon verre grâce à de quelconques pouvoirs magiques, même si ça ne me déplairais pas de voir le bon côté de mes rêves se réaliser.

Si les gens pouvaient voir ce dont je rêve, je pense sincèrement qu'ils les auraient classés dans la case cauchemar ou rêve étrange. J'ai toujours fait des rêves étranges, peuplés de choses imaginaires autant monstrueuses, aux caractères et aux physiques terrifiants, autant belles et amical, aux ambitions nobles et à la gentillesse inégalée.

À un an déjà, je rêvais de dragons qui calcinaient des villages entiers, des cris des personnes à l'agonie, criant et hurlant de douleur sous leur chair brûlantes à vif, de la fumée qui s'échappait des maison en feu, du scintillement des écailles de la bête, je pense que ma mère n'aurait jamais dû me laisser regarder Elliot le Dragon aussi tôt . Normalement, tout enfant de douze mois au mental stable se serait réveillé en pleurant de peur, car rêvait de mort, de feu et de dragon à un an, ce n'est pas de tout repos, ni facile à digérer, et je ne dérogeais pas à la règle bien sûr. Cette nuit là, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai hurlé tel un girofard, je me souviens encore de ma mère en panique qui se précipite au dessus de mon berceau et qui me prend dans ses bras, rejointe par mon père, tout aussi affolé que ma mère. Ils me berçaient tout les deux dans l'espoir de me calmer et de calmer leurs propres battements de cœurs affolés. Ma mère me berçait dans ses bras de gauche à droite tout en chantonnant une petite chanson avec mon père et quelques minutes plus tard, je me suis endormie. Ma mère m'a raconté que cette nuit là a été l'une des pires en tant que mère, que je l'avais faite paniqué comme pas permis puisqu'en général j'étais un bébé calme, qui faisait ses nuits et qui ne détruisait pas le sommeil de ses parents, mais quand mes parents m'ont entendu hurler de la chambre voisine et non du babyphone, ils ont commencé à paniquer en ce demandant si quelque chose d'horrible c'était passé et combien de temps j'avais pleuré puisque que le babyphone ne marchait plus. Ils ont ensuite déboulé dans ma chambre de bébé comme des furies et se sont précipités sur mon berceau et m'ont directement réconfortés. Ça, c'est le souvenir que mes parents ont de cette nuit, moi j'en ai un bien différent du leur, et je m'en souviens encore, même 15 ans après. Je me souviens encore très bien de ce rêve-ci, encore même aujourd'hui, il est resté encré dans ma mémoire comme mon prénom. Après ce rêve, je me suis réveillée en ouvrant de grands yeux, j'ai arrêté de respirer pendant un instant, craignant que le dragon n'apparaisse, puis après quelques minutes, je me suis mise à pleurer et à hurler de terreur jusqu'à que les ténèbres et le silence se dissipent à la venue des mes parents, et j'avais un an quand j'ai fait ça pour la première fois.

ImaginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant