Chapitre 3 (Obscurite)

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Cette nuit, j'ai rêvé d'un combat à mort avec une créature fantastique et terriblement repoussante. Les coups d'épées et de haches fusaient dans tout les coins, les stratégies d'attaques et de défenses se faisaient plus coriace au fil des minutes et le sang coulait telle un torrent. J'avais blessé mon adversaire au flanc d'un coup d'épée aiguisé, l'affaiblissant, mais malgré sa faiblesse le monstre réussit à m'ouvrir le visage d'une balafre à vif, le sang coulait abondamment, m'obstruant la vue. Je peinais à combattre, aveuglée par mon propre sang. Je me demandais quand même pourquoi le Moi du rêve voulait toujours combattre vaillamment et réussir, car je savais très bien qu'elle serait l'issue de ce combat.

Ma propre mort.

Et c'est ce qui se passa. Mon sang, encore chaud et gluant, colla mes cils et se fut impossible pour moi d'ouvrir les yeux. La créature ne se fit pas prier et d'un coup de hache, m'acheva.




Le soleil baignait ma chambre d'une douce chaleur tandis que je me réveillais. Mes yeux s'ouvraient petit à petit le temps de m'habituer à la lumière du jour. Je me levai du lit et entrepris d'ouvrir le volet. La lumière pénétra dans ma chambre aussi violemment qu'une tornade et m'aveugla (pour pas changer). Malgré ce cauchemar, je sentais que cette journée allait être très bonne. Je devais rejoindre Sam en ville cette après midi, c'était notre dernier jour tranquille avant la reprise de l'école qui avait lieu demain.

Une fois prête, je sortais dehors avec une certaine témérité, pour une fois, je voulais montrer à Sam que je pouvais être féminine et moi aussi, être jolie, alors j'avais opté pour une jolie robe à bretelle, fluide, bleue marine avec un motif de millier de petite fleur rose et beige. J'adorai cette robe, et j'espérai qu'elle serai au goût de Sam, j'avais même fait l'effort de bouclé légèrement mes cheveux brun et de me maquiller, bien sûr, j'avais juste maquillé mes sourcils et mes cils très légèrement, et mis du gloss sur mes lèvres. La chaleur du soleil caressait mes bras nus, des arômes fruitiers et florales envahissaient mes narines et les gens me paraissaient plus joyeux qu'à l'habitude, où alors ma bonne humeur touchait tout mes sens. Je marchais vers notre lieu de rendez-vous, mes jambes tremblaient d'impatience de voir Sam, même si ça ne faisait que deux jours que nous ne nous étions pas vu, il me manquait autant qu'un mois séparé l'un de l'autre.
Une fois arrivée en ville, je pressai le pas pour me rendre le plus vite possible au petit café où nous nous étions donnés rendez-vous. J'ouvris la porte et commençai à chercher Sam des yeux dans la pièce. Les tables étaient toutes remplies de couples se tenant la main ou se regardant avec douceur, et dire que j'étais aussi la pour un rendez-vous en amoureux me remplie encore plus de joie. Je reconnu les cheveux blonds de Sam et fis un pas dans sa direction. Il était penché en avant et bloqué ma vie de ce qui pouvait être devant lui. Quand mon point de vue changea, je vis une autre fille devant lui, une fille vraiment très jolie, très mince, très gracieuse, très... féminine. Je baissai le regard et remarquai que sa main tripotait la main raffiné de la fille, lui caressant le dos de la main avec son pouce, un geste réservé d'habitude à ma main. Je continuai à les observer, statique, dans l'impossible de bouger, de faire le moindre mouvement tellement cette scène m'obnubilait.
Je regardai la scène, impuissante et anéantie. Mon coeur se contorsionnait sur lui même petit à petit, mes jambes tremblaient et mes points étaient serrés à m'en rendre les phalanges blanches. Tout mon corps était emprisonné d'un sentiment d'abandon et de trahison. Mon cœur battait la chamade, ses battements puissants retentissaient jusque dans mes tempes, un voile noire se déposa devant mes yeux, ma mâchoire se crispa et je commença à lever une lèvre tel un chien enragé. La rage m'avait fait sienne, je regrettai amèrement les monstres de mes cauchemars, auxquels j'aurai ordonné de déchiqueter cette poule gloussante sur le champs, répandant son sang sur le sol où Sam et moi avions eu notre premier rendez-vous amoureux, notre premier fou rire de couple, nos premières tendresses, MON Sam, pas le SIEN !

J'étais là, seule, debout en plein milieu du café, en train de regarder haineusement ce qui, aux yeux de tous, serait un couple, alors que cette fille aurait du être moi, irradiant d'une rage sourde mais envahissante. Une main se posa sur mon épaule, me ramenant à la réalité, m'arrachant le regard de ces traîtres.

- Excusez-Moi mademoiselle, vous devriez rentrer chez vous, vous n'avez pas l'air d'aller bien.

Je me retournai et vis le gérant du petit café. Ses yeux étaient brillant de tristesse et de compassion pour moi, ça faisait longtemps qu'il nous avait comme client, il a été un spectateur de notre histoire d'amour naissante, et de sa fin... une fin tragique.

J'esquissai un petit sourire avant de serrer sa main pour le remercier, seul moyen pour moi de lui témoigner ma gratitude étant donné que si j'ouvrai la bouche, je m'effondrerai sur place. Je respirai une grande goulée d'air pour reprendre contenance, relevai la tête et marchai droit vers la sortie, sans me retourner, mon cœur brisé en mille morceaux à la place où je me tenais précédemment.

J'avais réussi à ne pas pleurer durant le trajet en bus, je ne voulais pas me donner en spectacle devant tout ces inconnus alors j'avais ravalé mes larmes et ma haine et m'étais perdu dans le paysage qui défilait sous les yeux, ce paysage que je connaissait maintenant par cœur, ce paysage qui avait été témoin de nombreuse fois de nos volés au fond du bus, de nos sourires, de nos discussions... tout me rappelait Sam, a en devenir étouffant mais je n'arrivai pas à tempérer ma tristesse et ma nostalgie nouvelle, je n'arrivai pas à ne pas y penser, a penser à autre chose, car toute ma vie reposait sur lui ! Le rugby où il m'offrait son soutient continuel et une rage de gagner contagieuse, me relevant à chaque échec, la lecture où beaucoup de mes livres ont été offert par lui, j'avais même réussi à lui faire aimer ça et on lisait beaucoup de livres ensemble, en lecture commune et toutes nos discutions nocturnes à parler de ces bouquins.. l'école où il m'aidait dans les matières scientifiques... toute ma vie se ramenait à lui.

C'est à ce moment là que je compris que j'étais devenue complètement indépendante de lui.

Le ciel s'était couvert de nuages gris, l'air était sec et un vent soufflait dans les rues. Un éclair explosa dans le ciel et une trombe d'eau s'abattit sur moi, me trempant jusqu'aux os. Cependant je restai la, debout fasse à la route où se tenait le bus quelques instants plus tôt, les vêtements trempés, des gouttes d'eau ruisselant sur mes bras, mes jambes, mon cou et mes joues. Les cheveux lâchés étaient maintenant trempaient et faisait comme une clôture brune autour de mon visage, me dissimulant au reste du monde. Mes bras ballant le long de mon corps, je commençai à avancer d'un pas quand mon coeur fut pris d'une adrénaline soudaine, comme si l'éclaire l'avait frappait de toutes ces forces, lui insufflant une force, une énergie hors du commun. Tous mes muscles me brûlaient, remplis d'une énergie nouvelle et violente, n'attendant plus qu'à être libérer, et d'un coup, en une seconde, je laissai cette énergie sortir.
Là, sous la pluie stridente, je me mis à courir à toute allure, le plus vite que je pouvais, écartant de plus en plus mes jambes pour parcourir une plus grande distance en un seul pas. Les muscles de mes jambes étaient en feu, douleureux, tirés mais cette sensation me faisait l'effet d'un bain relaxant, j'en demandais encore, et encore, et encore plus. Ma robe me collait aux cuisses et le tissu alourdit par l'eau me ralentissé, mais ma témérité n'en fut pas entravé et je poussa un crie de rage pour me redonner un gain d'énergie et recommençai à courir de plus belle. Je courais le long des maison aux volets fermés et des jardins aux fleurs déterrées et aux poubelles renversées. La rue allait bientôt se terminer mais je ne voulais pas m'arrêter de sitôt, alors entre deux maisons, j'empruntais le chemin qui mené tout droit à la forêt interdite, ignorant mon cœur qui tambourine ma cage thoracique, mes muscles hurlant de douleurs et mon halètement.

Cette forêt n'avait rien de magique, on l'appellait "La forêt interdite" car c'était une forêt réservée à la chasse, alors si vous n'aviez pas envie de finir tué sous le coup d'une balle ou mangé, attaqué par les différents animaux sauvages qui peuplent cette forêt, mieux vaux s'en tenir éloigner. De plus, tout décès dans cette forêt ne recevaient aucune enquête de la police étant donné qu'il faut avoir un passe pour y accéder, tout ceux qui enfreignaient les règles le payerai de leur vie...

Peut être que c'était fou d'entrer dans cette forêt, juste parce que je voulais faire sortir cette rage qui animait mon corps du à cette trahison, peut être que c'était complément idiot de risquer ma vie dans cette forêt a cause de Sam, mais mon esprit n'arrivait plus à différencié le bien du mal, la raison de l'irraisonnable, alors je courais tout droit vers ce qui pourrait être ma propre mort.

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