Chapitre 4 (Obscurite)

131 3 0
                                        

J'avais l'impression que plus je courais, plus la pluie redoublait. Je ne savais pas depuis combien de temps je courais, tout ce que je voyais c'était les arbres, la verdure, les plantes, les fleurs défilaient devant moi à toute allure. Tout était flou, l'eau brouillait ma vue, alors j'avançais à corps perdue dans le cœur de la forêt, la boue m'éclaboussant a chacun de mes pas. Mes cuisses étaient brunes de boues, mes bras recouvert d'égratignures d'épines, mes joues étaient rougies par le froid de la pluie et mes yeux gonflés par les larmes salées.

J'étais complètement perdue, je le savais, j'aurais dû m'arrêter de courir pour reprendre mon souffle et trouver une sortie, mais je sentais que si j'arrêtais de courir, c'était comme si le monde s'arrêtait de tourner, ça serait un désastre.    De plus, mon coeur était toujours emplit de cette énergie destructrice et si délicieuse à la fois, et je savais que je ne m'arrêterai qu'une fois cette énergie pompée jusqu'à la dernière goute.

Je regardai droit devant moi quand une chose étrange attira mon attention, plus loin devant moi. On aurait dit une sorte de sculpture faite de branches, un soleil de branches. En effet, plus je me rapprochais et plus je la distinguais nettement, les branches étaient agencées de telle manière à former un immense cercle vide en son milieu, on aurait dit la représentation d'un soleil, c'était vraiment magnifique, et je courais, droit devant lui, à toute allure. Si je ne m'arrêtais pas sur le champ, j'allais entrer en collision avec le soleil de bois et je sentais que ça allait faire beaucoup plus mal que les quelques écorchure qui recouvrait mes bras et mes joues.

J'essayai de faire appelle à toute la force mental dont je disposais encore pour obliger mes jambes à lâcher prise, mais rien, rien ne se produisit. Je courais tout droit au désastre. Je regardai le soleil devant moi avec effroi, me préparant au pire, alors pour encaisser le choc, je fermai mes yeux, me préparant mentalement à la douleur, peut être équivaudra-t-elle à la douleur que j'ai ressenti quand j'ai vu Sam me tromper avec cette pimbêche.

Les yeux fermés, j'attendais mon heure. D'un coup, mes pieds se mirent en position de saut et propulsèrent mon corps dans les airs, la seconde d'après, mon corps chuta brutalement au sol, coupant ma respiration et fracassant mes os. J'étais passée au travers du cercle.

En une fraction de seconde, toute la douleur que j'aurais du ressentir il y a bien longtemps, avant que je ne me mette à courir, explosa au grand jour, tel un éclair, me faisant souffrir l'agonie. Mes jambes m'élançaient atrocement, la douleur était intense une fois l'adrénaline partie, j'avais l'impression que tout mes muscles avaient claqués en même temps, mes écorchures à vif me brûlait la peau, infectées par la boue, j'avais l'impression de sentir le sang de mon coeur qui saignait coulé dans mon corps, le poids de la trahison me cloua au sol, impossible pour moi de bouger, ma gorge sèche et gonflée à force de courir et de pleurer ne me permit que de faibles gémissement de douleur. La panique me prit, et si jamais des loups me trouvaient la, je ne peux même pas crier à l'aide, et ma paralysie ne me permet même pas de fuir.

J'étais coincée.

De plus, la fatigue commença à se diffuser dans mon être et mon âme, j'étais épuisée dans tout les sens du terme. A quoi bon résister à l'appel de Morphée étant donné que j'étais paralysée et dans l'incapacité de bouger pour sortir de cette forêt. J'essayai de me calmer, je respirai profondément, calmant les battements de mon cœur et mon esprit tourmenté. J'entendais pour la première fois les sons qui m'entouraient : des oiseaux gazouillaient, des branches bougeaient sous le poids d'un oiseau qui sautait pour s'envoler, provoquant un jolie bruit de friction de feuilles, je percevais le son des abeilles qui butinaient, d'une brise, de la cacophonie de la forêt. Cette douce mélodie berçait mes oreilles et mes paupières battaient telles des papillons et la dernière chose que je vis avant de sombrer dans le sommeil fut de beaux cheveux roux.

ImaginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant