nine

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Kevan en média

**

Ethan

La radio en fond sonore, je prépare un petit déjeuner pour mon hôte et moi-même. Uniquement vêtu d'un débardeur et d'un short, je me balade dans la cuisine tranquillement.
La soirée d'hier s'est déroulée assez particulièrement.
Rachelle a pris une assiette de pâtes dans le frigo, l'a avalée en une dizaine de minutes puis elle s'est éclipsée dans sa chambre sans en ressortir en me soufflant un léger « bonne nuit ».
J'ai donc passé ma soirée seul devant la télé.

Je finis de préparer mon petit déjeuner et Rachelle fait son apparition dans la cuisine. Elle est alors vêtue d'un short elle aussi mais beaucoup plus court que le mien. Elle porte également un débardeur qui moule parfaitement le haut de son corps.

- Salut, me dit-elle timidement

Elle s'installe ensuite sur un des tabourets de la cuisine et croque dans une des pommes disposées sur la table.

- J'ai préparé un petit déjeuner, t'en veux ?

Elle hoche la tête et je la sers alors. Elle me remercie et commence à manger silencieusement.
Je comprends alors qu'elle est gênée par ce qu'il s'est passé hier.

- Rachelle ?
- Hm ? me dit-elle sans même relever la tête

Je me penche alors vers elle et saisit son menton afin qu'elle me regarde.

- T'es sure que ça va ?
- Ouais, ouais je suis juste un peu fatiguée
- Si c'est par rapport à hier, je suis désolé ...
- Tu t'es déjà excusé la première fois, tu te souviens quand tu m'as embrassée au sommet de la Tour Eiffel

Je ressens une pointe d'énervement dans sa voix. Je me gratte la nuque et essaie de répondre du mieux que je peux.

- Ouais ... bah je m'excuse encore une fois, je sais pas ce qu'il m'a pris et-
- Arrête, s'il te plaît ... ça se sent à mille kilomètres que tes excuses sont pas sincères alors contente toi de plus recommencer

Surpris par sa réaction, je fronce les sourcils et préfère ne pas continuer à en parler. Je grogne quand même quelques mots dans ma barbe, grincheux comme je suis

- Pourtant t'avais l'air d'aimer ça hier ...

Et comme si la situation n'était pas assez tendue comme ça, il a fallu que je parle un peu trop fort et qu'elle m'entende.

Énervée pour je ne sais quelle raison, madame se lève et s'éclipse dans sa chambre.

Rachelle

Je l'avoue, ça m'avait plu. Ça m'avait énormément plu même. Mais je ne pouvais pas, je n'avais pas le droit de lui faire ça, de me faire ça.
Dans quelques semaines, je ne serais qu'un petit souvenir pour lui, il ne sera qu'un élément de ma vie parisienne et nous ne nous reverrons jamais.
Je serais à des centaines de kilomètres de Paris alors pourquoi lui infliger ça, pourquoi rentrer dans son jeu en développant une proximité que je vais rompre sous peu.
Cela n'en vaut pas la peine.
Je n'en vaut pas la peine.
J'ai déjà brisé le cœur de Kevan, je ne veux pas en décevoir un autre.
On aurait pu dire qu'il fallait justement que je profite de mes derniers instants à Paris mais je sais pertinemment que la limite entre l'amusement et la sincérité est fine.

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