Chapitre 13 : Le danger

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L'homme a toujours voulu savoir vers quoi il avancer, pour se rassurer, faisant souvent fit du danger.

Lisandre et Laura avaient repris leur marche effrénée. Laura était beaucoup plus motivée à marcher rapidement cette fois-ci nourrit de l'espoir d'enfin pouvoir retrouver les siens, d'enfin pouvoir rentrer chez elle. Lisandre lui s'interrogeait sur le bien-fondé de se rendre à la tour du conseil des sages comme-çà. Dans son monde Lisandre avait appris à parler et à chanter jusqu'à l'âge de raison qui n'était pas fixé à un âge en particulier mais plutôt au cas par cas attribué à chaque enfant quand ses derniers rentraient dans l'adolescence. Pour lui l'interdiction de parler avait été prononcé un peu avant ses 12 ans. Il l'avait accepté, il savait depuis son plus jeune âge que cela allait arriver comme cela est arrivé avant lui à ses camarades. Petit il se rappelait du sourire de sa mère au-dessus de son berceau, qui lui parlait d'une voix mal assurée mais douce. Les mères ont l'autorisation de parler leur bébé pour leur apprendre le langage mais uniquement à l'écart des autres. Dans son monde, les adultes et jeunes adultes n'avaient plus accès à la parole, il a été élevé et éduqué à l'école libre de son village, où les sages de la tour viennent apprendre le stricte nécessaire aux enfants pour acquérir déjà une appréciation de ce qui est bien et de ce qui est mal. La majorité des apprentissages qui son libre portent sur la morale, et l'apprentissage de la langue, des calculs majoritairement. Puis plus tard, les enfants suivent les apprentissages qu'ils souhaitent dans différents domaines : agriculture, tissage, reconnaissance des baies et fleurs comestibles, construction, ... tout un tas de domaine utile pour la vie d'adulte. Il c'était toujours demandé pourquoi on leur apprenait le langage si ce n'était que pour plus tard l'interdire, curieux, Lisandre avait plusieurs fois poser la questions à son professeur, qui lassé par son entêtement avait fini par le prendre à part et lui expliquer que l'être humain devait nécessairement connaitre le langage pour être instruit comme lui-même le faisait avec lui, c'est ce qui fait la différence entre les animaux et les hommes. Lisandre se rappelait également les doctrines qui ont bercée son enfance, ces doctrines inlassablement répété par son professeur : La parole est destructrice, elle-même le monde au chaos, les mots blessent, permettent de comploter, de médire, c'est pour cela que la parole est interdite aux adultes, seuls les sages ont acquis assez de sagesse pour pouvoir l'utiliser. Lisandre n'avait jamais ressenti le besoin de parler aux autres, après son interdiction, il avait d'ailleurs décidé de vivre à l'écart d'un village, seul, il se complaisait à observer la nature dans sa grande splendeur, à profiter du silence, pour réfléchir. Lisandre avait paradoxalement toujours souhaiter devenir membre du conseil des sages mais il ne voulait pas être maitre d'apprentissage auprès des enfants, il souhaitait être maître de l'harmonie terrestre. Cela lui tenait à cœur de préserver cette beauté de la nature, et de participer au maintien de la bienveillance entre les animaux et les hommes. Son peuple n'avait pas de connaissance sur leur passé, aussi loin qu'il pouvait remonter dans le passé, son peuple avait toujours vécu ainsi. Il se posait beaucoup de question sur l'existence propres de tout homme, sur le but de l'humanité, sur son rôle sur cette terre et tous un tas d'autre question sur les origines de l'homme. Etre seul face à soi-même n'était pas à dissiper ses interrogations au contraire, elle avait toujours eu tendance à revenir inlassablement en tête. Lisandre avait projeté d'aller postuler dans quelques années, lorsqu'il se serait estimé prêt, pour un poste de Maître de l'harmonie terrestre. Il n'avait jamais envisagé de trouver une femme pour vivre avec, il était tellement bien seul qu'il ne descendait que très rarement au village, il appréciait peu la présence d'autre humain, mais pourtant il n'avait pas hésité une seconde à secourir Laura lorsqu'il l'avait vu allongé face contre terre au milieu de cette prairie. Il s'était dit que cela ne devait pas être le hasard qu'il y avait surement une raison céleste ou autre qui avait placé Laura sur son chemin. Lisandre n'était pas du tout prêt à se rendre à la tour du conseil des sages, il s'était imaginé faire se trajet avec quelques dizaines d'années de plus et surtout seul. Il se retourna pour voir si Laura la suivait. Laura acquiesça pour dire que tout était OK pour elle, elle arrivait à suivre bien décidé à arriver au plus vite. La nuit arriva finalement rapidement, Lisandre trouva un endroit adéquat pour installer les deux hamacs pour la nuit, il fit un feu pour leur tenir chaud, il savait qu'aucune population n'habitait à moins de deux jours de marche de leur campement. Il y avait que très peu de chance qu'ils croisent quelqu'un dans ce bois de nuit. Laura et Lisandre préférèrent consommer les denrées donnés au village que celle de la planète de Laura, bien plus gouteuses et savoureuses. Lisandre éplucha les légumes, et les fit bouillir dans la casserole dans de l'eau frémissante au-dessus du feu. Laura humait avec délectation l'odeur si appétissante de ses légumes qui bouillaient. Après les avoir écrasés soigneusement, tous les deux ne se firent pas prier pour les engloutir. Lasse de leur journée, ils décidèrent de ce coucher afin de reprendre leur route dès les premières lueurs du soleil. Laura regardait le ciel allongé dans son hamac, elle observait ses multitudes d'étoiles et de constellations autant de mystère que d'émerveillement s'offrait à elle à travers ses petits points lumineux. Elle se mit à penser que peut être que l'une d'elle représentait sa mère, qui veillait sur elle du ciel, enfin tout du moins de celui-ci. Elle se demandait s'il y avait toujours des étoiles dans son ciel, des aussi belles, chez elle, elle y avait pensé avec temps d'émotion que son désir devint un ordre pour la terrible machine de son cerveau et de nouveau le catalogue de données se mis à se parcourir tout seul avant d'afficher la réponse. Il s'afficha une carte de constellation devant ses yeux, une multitude d'étoiles reliées par des lignes imaginaires formant des animaux, des dieux, des objets... Elle avait du mal à supporter cette intrusion dans son cortex cérébral, même si cela était utile pour elle, elle avait l'impression de ne pas contrôler sa tête et que quelqu'un si était insidieusement introduit sans permission et passait son temps à essayer de répondre à toutes ses questions. Laura n'avait pas envie qu'à chacune de ses pensées les feuilles du catalogue d'information défilent devant elle. Effectivement il y a des données que l'on ne souhaite pas connaitre, des questions que l'on se pose à soit même et sur lequel nous aimons chercher une réponse, notre réponse. Après tout aucune machine ne pourrait répondre à une question tel que qu'elle est le but que nous souhaitons atteindre dans notre vie ? Les buts, les envies, changent, on murit, on a des enfants et les priorités changes, un être cher disparait, l'on fait une rencontre et nos priorités, nos buts changent. L'on reste bloqué sur une planète, par exemple, et les priorités changent. Laura n'arrivait pas à dormir, ses pensées allaient d'une idée à une autre, du passé au présent, de sa vie d'avant à celle d'aujourd'hui, de Kylio à Lisandre. Laura revint sur le dossier confidentiel, qu'elle n'avait pas pu ouvrir concernant la nourriture, elle voulut consulter un autre dossier qui lui tenait à cœur, elle interrogea son propre cerveau avec force et conviction concernant les animaux sur sa planète, après tout elle savait qu'il avait bien exister car elle avait lu à plusieurs reprises leur description, leur mode de vie, dans de nombreux libres qu'elle avait emprunter frauduleusement. Elle reçue de nouveau une fois une fin de non-recevoir. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n'avait pas un accès illimité aux données, surtout à ses données, elle n'avait surement obtenu du téléchargement que très peu de données et finalement que le stricte minimum obligatoire pour sortir de là. Laura fut déçue, elle qui avait temps soif de connaissance, finalement, le catalogue avait l'air bien trop épais des avis des seules informations qu'il pouvait détenir. Certes, toute relativisation faite, il n'y avait aucun intérêt à connaitre la composition de la nourriture ou encore si les animaux étaient encore en vie sur le monde du dessus, mais pourquoi dans ce cas ne pas se contenter d'un « aucune donnée sur le sujet » plutôt que de « dossier confidentiel : donnée interdite », ces mots raisonnaient dans sa tête comme autant de mystère qui nécessitait de rechercher. Laura avait toujours eu le gout à se poser tout un tas de questions jugées inutiles par son père, et rebelles par sa mère. Après tout elle s'était toujours demandé si tous ce que son gouvernement avançait et réclamait haut et fort était la stricte vérité. Elle n'était pas de celle à croire aveuglément tout ce qui pouvait être dit. Elle avait lu beaucoup de chose sur le monde avant la guerre nucléaire mais aucun récit ou livre n'avait été fait sur la guerre en question, qui en était responsable ? Qui avait lancé la première bombe atomique et sur quel pays ? Comment c'était passé la reconstruction souterraine d'après la guerre ? Rien, elle avait eu accès à la bibliothèque du secteur 2 exclusivement et n'avait rien lu à ses sujets. Dans la multitude d'ouvrages qu'elle a eu la chance de lire, malgré qu'elle ne possédait pas l'autorisation, le fameux « pass » qui était que très peu distribué pour cet accès et encore qu'aux castes supérieures. Elle avait eu la chance que son père gardien des lieux, l'y conduise lors des mises en quarantaines suite à des épidémies, depuis toutes petites. Elle aimait s'asseoir au sol entre deux étagères de livres et prenait plaisirs à sentir l'odeur des vieux livres. Elle avait toujours ressenti l'immense richesse de ses ouvrages et aimait les feuilletés avec précaution pour ne pas les endommagés. Bien sûre, son père, un homme droit, qui aimait particulièrement respecter les lois du gouvernement et surtout ne supportait pas qu'on puisse les enfreindre n'avait jamais su que sa fille lisait ses œuvres littéraires loin de son regard. Laura se rappelait qu'elle était dès le plus jeune âge, assez habile dans l'art de dissimuler son activité pour ne pas se faire prendre. A chaque fois que son père venait vérifier que tout allait bien pour elle, elle faisait semblant d'écrire, tout en regardant son père avec son plus beau sourire. Ainsi le charme opérait et son père aveuglé par son amour pour sa fille, posait un regard bienveillant et plein de sentiment à son cher enfant, ne voyant plus du tout ce qu'il pouvait se passer à côté. Se souvenir fit sourire Laura, qui fut sortie de ses souvenirs par la fraicheur de la soirée. Elle se leva pour regarder le feu et fut surprise de constater qu'il était éteint. Lisandre arriva promptement derrière elle et lui mis une main sur la bouche en signe de se taire. Laura eu très peur et tout naturellement elle s'agenouilla comme pour se cacher. Il fait nuit noir et seul les étoiles faisaient faiblement office de lumière, la lune était absente. On ne voyait pas franchement grand-chose dans cette nuit noire. Le silence permis à Laura d'entendre des voix, elle pensa tout de suite qu'il s'agissait de son peuple qui avait finalement fini par trouver un moyen de revenir la chercher, après tout, le peuple de Lisandre avait interdiction de parler. Laura voulu se lever pour manifester sa présence, mais Lisandre la retint par le bras et resserra sur elle son étreinte. Il voulait peut être s'assurer qu'il s'agissait bien de personne bienveillants à son égard, Laura n'était plus à deux minutes près et attendit sagement. Les hommes qu'elle discerna portaient des bâtons à la main et des toges, elle comprit que ce n'était pas son équipe de secours. Pas le temps de détacher et remballer les hamacs, Lisandre attrapa les deux sacs à dos et ils s'éloignèrent de leur campement. Ils observèrent de loin ce qu'il se passait autour du foyer ou en début de nuit leur feu les avaient réchauffé. Lisandre fit signe à Laura de se tapir à plat ventre le plus possible et de surtout se taire. Il lui dit à l'oreille :

GénésieWhere stories live. Discover now