Amour sucré Les cinq sucrettes

Chapitre 3, un coup de foudre ?

Le lendemain matin, un mardi, j'arrivai de bonne heure. Grâce au sport, j'avais oublié cette histoire de Ken. Je vis certaines personnes de ma classe dans la cours. Je décidai d'aller mieux les connaître.
-Bonjour les garçons.
-Bonjour la nouvelle, me salua en souriant un garçon de couleur noire, avec des dreads locks. Il y a un bal organisé aujourd'hui ?
Il était vrai que par rapports aux autres jours, j'étais vraiment bien habillée là. Robe longue et bleu marine, légèrement pailletée, chaussures talons et collier assortis et collant bleu ciel, on aurait vraiment cru que je m'étais préparée pour une fête.
-Bonjour, me salua un garçon aux cheveux vert clair.
-Ah ah, non hélas mais j'aurais bien aimé, lui répondis-je. Je sais que ma tenue peut surprendre, mais je m'habille régulièrement comme ça dans la vie de tous les jours.
-Et bien, tu aimes être élégante, me sourit l'autre garçon. Ça change des autres filles. J'aime quand on ne se ressemble pas tous les uns les autres.
-Merci, ce genre de remarque est très gentil, le remerciai-je. Je n'ai pas eu l'occasion de vous parler hier, alors je me rattrape aujourd'hui, me justifiai-je en souriant. Vous vous appelez comment ?
-Moi, c'est Dajan, se présenta le premier. Je suis le chef du club de sport. Je ne sais pas quel club tu vas prendre, mais tu sais qui voir si c'est le sport.
-Super, je retiens, Dajan, merci.
-Moi, c'est Jade, se présenta l'autre jeune homme. Je suis le chef du club de jardinage.
-D'accord. Enchanté vous deux, leur souris-je.
-C'est quoi ton nom déjà ? me demanda le sportif. Je n'ai pas l'habitude des prénoms japonais.
-C'est Miyuki.
-Ah oui, c'est vrai, fit Jade. Très joli comme prénom, je trouve. Ça sonne bien.
-Merci, fis-je en m'inclinant.
On se mit à papoter de tout et de rien. A un moment, je réalisai que je n'avais pas aidé Nathaniel. Je m'excusai et fonçai le voir. Il était en train de travailler, avec Melody. Je m'excusai aussitôt. Quand ils m'avaient aperçue, au début, ils étaient surpris. J'avais remarqué pendant que je m'excusai que la jeune fille fronçait les sourcils, mécontente, et que le jeune homme rougissait en déviant le regard. J'expliquai ensuite mon retard et les rejoignis.

La journée de cour se passa bien, bien que Ken ne me quittât plus d'une semelle. Il semblait encore plus amoureux qu'avant. J'avais eu l'occasion de parler avec le reste de la classe durant mes pauses. En partie, ils semblaient tous gentils, sauf la bande à Ambre et une certaine Capucine qui était amie avec elle et qui m'en voulait de les avoir fait expulser quelques jours de l'école.

J'étais une fois de plus avec Nathaniel et Melody. Lui qui disait qu'elle ne l'aidait pas souvent, depuis que j'étais là, elle était toujours là. Ça m'embêtait un peu, car j'aimais bien parfois être juste avec un ami. On ne pouvait pas toujours parler des mêmes sujets selon les personnes.
Ayant fini mon travail avant eux, je leur annonçai partir me promener dans l'école. En marchant vers la cage d'escalier, je crus entendre du bruit. Je m'approchai et vis une porte derrière les escaliers. Je toquai et le bruit cessa. Mais personne ne vint. Perturbée, je retoquai en demandant s'il y avait quelqu'un. Après encore de longues secondes, on finit par m'ouvrir. C'était le grand de la classe, le garçon aux yeux vairons, qui était assis à côté de Castiel durant les cours. L'un des seuls camarades à qui je n'avais pas encore eu l'occasion de parler.
-Je... je t'ai dérangé ? lui demandai-je timidement.
Je me sentis toute petite face à lui et toute bizarre aussi.
-Pas vraiment. J'étais en train de répéter notre chanson, avec Castiel. J'avais peur de tomber sur une personne problématique. Mais c'est toi heureusement. Tu ne sembles pas être le genre de personne à poser problème.
-Poser problème ?
-Certaines personnes pourraient aller nous dénoncer qu'on fait de la musique ici alors qu'on n'a pas le droit.
-Ah, je vois. Non, je ne dirais rien. Vous ne faites de mal à personne. Mais dis donc, vous faites de la musique ? m'étonnai-je. Je... je peux assister s'il te plaît ?
Je me sentis rougir en lui faisant cette demande.
-Viens, on va demander à Castiel.
Il se retourna et descendit les escaliers. Je le suivis en fermant la porte, toute contente. Il avait une voix très agréable à écouter.
-Au fait, je me demandais, poursuivit-il. On a fait du bruit ?
-Oui, c'est pour ça que je suis venue, ça m'intriguait.
-Je vois, on va devoir faire attention. Mais normalement, à cette heure-ci, il n'y a personne, à part Nathaniel qui est au courant.
J'aperçus Castiel, une guitare à la main. Il sourit, étonné.
-Madame la troisième déléguée justicière va nous punir ?
-Bien sûr que non, je venais par curiosité. Puis-je vous regarder jouer ?
-On a là une déléguée pas sage, rigola-t-il.
-Une déléguée n'a pas besoin d'être stricte. Faire le travail et s'amuser sont deux choses différentes. Et puis je ne suis pas officiellement déléguée, lui rappelai-je.
-C'est pareil. Nathaniel devrait prendre exemple sur toi, il serait moins coincé.
-Je ne le trouve pas coincé. Il est juste bosseur. Ce n'est pas quelque chose de mal.
-Si tu le dis, miss déléguée.
-J'ai un prénom, cher guitariste.
-Excuse-moi de ne pas parler le chinois, je retiens pas ce genre de nom.
-Ah ah... Je ne suis pas Chinoise, mais bon, je suppose que tu le sais déjà. Donc ? Puis-je vous regarder jouer ?
-Moi, je n'y vois pas d'inconvénient, m'annonça le grand jeune homme.
-Ça marche pour moi aussi. Ne fais juste pas de bruit.
-Super merci ! leur souris-je, toute excitée.
D'habitude, c'était moi qu'on regardait jouer d'un instrument. Inverser les rôles pour une fois me faisait plaisir.
-Ah, juste, je n'avais pas eu le temps de finir hier à cause de M. Faraize qui m'a interrompu, reprit le guitariste. Je voulais te dire que ça fait plaisir de voir quelqu'un remettre Ambre à sa place, depuis le temps. Surtout que tu viens à peine d'arriver. Chapeau.
-Je trouve triste que personne ne réagisse à ce genre d'agression. On ne devrait pas fermer les yeux sur ça.
-Je suis d'accord avec toi, m'avoua le jeune homme habillé en noir. Si j'avais été là, j'aurais fait pareil que toi.
-Moi, je ne me mêle pas des affaires des autres, sourit Castiel.
J'ignorai sa remarque. Je m'en doutais, de toute façon, que c'était ce genre de garçon. Il semblait être quelqu'un de rebelle, solitaire et égoïste, mais je me doutais que c'était une couverture. Je décidai d'aller m'installer sur un carton et de les regarder. Le garçon qui chantait avait un style victorien qui le rendait particulier, mais intéressant. Habillé de noir, avec un tourne-cou vert, il était très élégant. Son œil gauche était vert et le droit jaune. Ça le rendait encore plus particulier, tape à l'œil. Mais moi, j'aimais que les gens fussent différents les uns des autres, ça les rendait uniques. Ses cheveux gris ressortaient bien. J'avais de la peine à le quitter du regard. Il dégageait une aura rassurante, bienveillante. Les paroles qu'il chantait étaient si belles. Je sentis mes joues s'enflammer. Je secouai la tête. « Mais qu'est-ce qui me prend ? Je n'ai pas à réagir comme ça... Et ce n'est pas la première fois que je le vois.», pensai-je. Certes, je l'avais vu hier et aujourd'hui, mais il était toujours assis au fond de la classe, avec Castiel. Là, j'avais pu le voir de près. Et je pouvais en plus l'entendre chanter. Sa voix semblait si douce. Je commençai à avoir drôlement chaud. Ne pouvant plus le supporter, je me levai en m'inclinant, désolée. Ils se stoppèrent aussitôt.
-Un problème ? demanda ce dernier.
-Je... j'ai un peu chaud... alors je vais sortir prendre de l'air frais... On... on se revoit demain ! Bye bye !
Je partis en courant. Une fois en haut des escaliers, je me tapai les joues. Diable, pourquoi avais-je agi comme ça ? Ils aillent sûrement mal le prendre ! « Mais je devais partir... ». Mon cœur battait la chamade à cause de ma course dans les marches. Je ne comprenais pas pourquoi ce jeune homme dont j'avais oublié le nom me faisait autant d'effet. « Ce doit être les hormones. Il ne faut pas les écouter. » Je retournai dans la salle des délégués. Nathaniel me regarda entrer, surpris.
-On ne toque plus ?
-Oh euh... Pardon, j'ai oublié...
-Tu es bien rouge, ça va ?
-Hé ? fis-je, prise au dépourvue.
Melody me regarda à son tour, tout en souriant.
-Tu as croisé quelqu'un ? me demanda-t-elle.
-Eto...
Je me sentis stressée. Je ne comprenais rien de ce qui m'arrivait.
-Vu que j'ai fini de travailler, je peux déjà rentrer ?
-J'aurais bien voulu qu'on rentre ensemble, se confia le blond, déçu.
-D'a... d'accord mais je t'attends sur le banc. J'ai besoin d'air.
-Ok..., fit-il, septique.
Je m'en allai aussitôt. L'air de fin d'après-midi m'accueillit. Ça me fit du bien. Même s'il allait bientôt faire nuit. Je m'assis sur le premier banc venu. Je peinai à me comprendre. Qu'est-ce que j'avais ? Je repensai à ce garçon. Il attirait vraiment l'œil. C'était la première fois que je le regardais avec intention. Il... il était vraiment séduisant. J'aimerais bien y retourner, mais je n'oserais pas, pas dans cet état. Je soupirai. Je n'arrivai pas à remettre du calme dans mon esprit. J'eus soudain l'idée de lire un livre. Ça me ferait du bien, et ça me ferait oublier ce jeune homme.

Je sentis soudain une présence s'asseoir à côté de moi. Je sursautai en me tournant vers cette dernière. Ce fut Nathaniel. J'ignorai pourquoi, mais je me sentis déçue.
-Oh, Nathaniel, tu m'as fait peur. J'étais tellement plongée dans mon roman que je ne t'avais pas entendu.
-Désolé, ce n'était pas mon intention. Alors toi aussi, tu aimes lire ?
-Oui, ça fait parti de mes nombreux passe-temps.
-Je commence à me demander quels sont tes points négatifs. Tu as l'air trop parfaite.
-Parfaite, moi ? Nooon ! rigolai-je. J'essaie juste de m'entendre avec tout le monde, de respecter les goûts de tous et de m'intéresser à un maximum de chose.
-Oui, mais tu aimes pleins de trucs, tu sais bien parler, tu sais protéger ceux que tu aimes. Je trouve que ça suffit pour dire que t'es parfaite... Enfin, je pense que tout le monde pense pareil..., se corrigea-t-il en rougissant, tout en détourant le regard.
Je le trouvai " kawaii " à ce moment, et je me sentis sourire.
-Je te remercie pour tous ces compliments. Tu es très gentil.
-Je ne dis pas ça pour être gentil. Je le dis car je le pense, sourit-il.
Je me sentis rougir. « Ah, mais faut que j'arrête aujourd'hui ! »
-Au fait, il t'arrivait quoi avant ? Tu étais toute bizarre.
-Ah euh...
« Je ne peux pas lui dire qu'un garçon dont j'ai oublié le nom me fait de l'effet. Je ne suis pas encore assez proche pour lui raconter ce genre de truc.»
-Je... je ne sais pas trop en fait...
-Mais il a dû se passer quelque chose pour que tu sois comme ça.
-Mmmm, je ne sais pas trop...
-Tu es allée où ?
-Vers le fond du lycée.
-Vers la cage d'escalier ?
-Oui...
-Tu as dû voir Castiel alors. Il ne t'a rien fait de mal ?
-Hé ? Pourquoi tu dis ça ?
-Castiel n'est pas toujours correct avec tout le monde. Il t'a peut-être dit un truc qui t'a choqué.
-Non non, pas du tout ! Il m'a laissé regarder sa répétition.
-Oh...
Il semblait mécontent.
-Tu as aimé ?
En me rappelant du garçon inconnu, je rougis.
-Ne me dis pas que c'est Castiel qui te fait rougir !? paniqua-t-il, blanc comme un linge.
-Mais non voyons ! Il n'a aucune raison de me faire rougir ! Et puis même si c'était le cas, pourquoi tu réagis comme ça ?
-Castiel et moi, on ne peut pas se voir. Si tu rougissais pour lui, ça voudrait dire qu'il te plaît. Alors j'aurais été déçu de voir quelqu'un comme toi tomber dans ses bras. C'est vraiment quelqu'un de pas fréquentable. Il pourrait te blesser.
-Je vois... Il me semblait bien que quand il avait parlé de toi, il ne t'aimait pas trop. Je trouve ça triste de détester comme ça les gens. Il s'est passé quoi pour justifier cette haine ? Oh pardon, ça ne me regarde pas. Gomenasai...
-Gomen... ?
-Ça veut dire pardon. Je suis vraiment perturbée aujourd'hui pour me tromper de langue, ris-je pour détendre l'atmosphère.
-Je n'ai pas trop envie de te dire ce qui s'est passé, car c'est une histoire vraiment moche, que j'aimerais oublier. Et peut-être même que tu ne me croirais pas...
-Je comprends, je t'ai dit que c'était bon. Ça ne me regarde pas. Bon, je pense qu'on va rentrer.
-Attends, fit-il en me tenant le bras. Tu n'es donc pas attirée par Castiel ?
-Pas du tout. Je ne suis pas fan des gens rebelles, même si c'est une carapace.
-Mais alors, pourquoi tu étais comme ça ?
-Nathaniel, l'appelai-je en le fixant dans les yeux, désolée. Ça ne fait que trois jours qu'on se connaît. C'est encore trop tôt pour que je puisse tout te raconter. Tu comprends ?
-Oh... Je comprends... Désolé d'avoir été intrusif.
Il semblait triste et gêné.
-Je..., commença-t-il. Je pense que tu as raison, on doit rentrer, finit-il par dire, ayant sûrement changé ce qu'il voulait dire.
-Oui, allons-y.
Sur le chemin du retour, ce fut un vrai silence de mort. Personne ne parla. J'avais dû l'avoir blessé. Je voyais bien qu'il était triste. Mais je m'étais déjà expliquée avant. Je ne pouvais rien rajouter de plus. Et tant que je ne dirais rien sur ce jeune homme, ça ne servirait à rien, à part le blesser encore plus. Quand ce fut le moment de se séparer, je lui lançai un petit sourire gêné. Il me sourit à son tour, malgré tout.
-Passe une bonne soirée Miyuki. A demain.
-A demain Nathaniel.

Je rentrai alors, perdue dans mes pensées. Je ne comprenais pas pourquoi ça m'arrivait. Je ne connaissais pas ce garçon, mais pourtant, impossible de le chasser de mon esprit. C'était agaçant. « Ok, il est beau et semble sympa, mais Nathaniel l'est tout autant, et je ne pense pas tant que ça à lui. Alors que je le connais mieux en plus. J'espère que ce n'est pas ce qu'on appelle un coup de foudre. Ça m'embêterait vraiment. Je dois avant tout réviser. Et puis, je ne veux pas aimer quelqu'un à cause d'un coup de foudre. C'est beaucoup trop hasardeux. », pensai-je.
En rentrant, je décidai de ne pas en parler à ma mère. Ce n'était pas encore sûr, et puis je ne voulais pas qu'elle se réjouît pour moi, si moi, je n'en avais pas envie. Après avoir raconté une partie de ma journée en buvant le thé, je décidai d'aller faire mes devoirs. Mais ce fut dur pour moi de me concentrer. Je pensais beaucoup à ce garçon. Ces sensations, je ne les avais jamais ressentis. Ça ne pouvait pas être rien. Dégoûtée d'être tombée potentiellement amoureuse, je me vautrai sur mon bureau en soupirant. Il me fallut plus de temps que d'habitude pour finir mes devoirs. Quand le souper arriva, je fis comme si de rien n'était en présence de mes parents. Je ne voulais pas qu'ils s'inquiétassent pour moi. Je passai le reste de la soirée à lire, tentant de fuir ce nouveau problème.

La nuit fut compliquée. Je ne pensais qu'à ce garçon. Il ne voulait pas sortir de ma tête. J'avais dû mal à croire que le voir une seule fois, et échanger à peine quelques phrases pût autant me hanter. Quand la fatigue fut trop forte, je finis par m'endormir.