Chapitre 25, confidence.

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J'étais fatiguée et stressée. Je n'avais pas envie d'aller en cours. Mais bon, je ne pouvais pas tout sécher sinon j'aurais des problèmes... Je rentrai dans la cour et vis la rousse naïve me foncer dessus. Je paniquai l'espace d'un instant, me demandant si elle était au courant.
-Coucou Nemesis ! me lança-t-elle. Ça va ?
-Oh euh... Mouaip et toi ?
-Eumh, ça pourrait aller mieux, sourit-elle, gênée.
-Pourquoi donc ? m'inquiétai-je.
« Est-ce qu'on le lui aurait déjà dit ? », ne pus-je m'empêcher de psychoter.
-Eh bien, Miyuki est vraiment déprimée ce matin. Elle me fait beaucoup de peine.
Je lançai un regard curieux vers le groupe qu'Iris avait quitté. Il était vrai que la princesse tirait la tronche. « Tu m'étonnes. Princesse est donc bien déjà au courant. Elle sait peut-être déjà pour moi... Mais ça va, Iris, elle, semble pas au courant. A moins que princesse a juste encore rien dit. Enfin, mieux vaut rester méfiant.», pensai-je en me remémorant hier.
-Oh, c'est que ça, soupirai-je, rassuré.
-Que ça ?! sembla vexée Iris.
-Ah mais non, je parlais pour moi désolé ! Mais c'est étonnant pour une princesse, repris-je, voulant jouer le jeu de l'ignorance. Que peut-elle vivre d'aussi affreux pour perdre son éternel sourire ? Elle s'est cassé un ongle ? ris-je, moqueuse.
-Non, ça a l'air grave, répondit la jeune fille sans sourire à ma blague. Elle ne veut pas dévoiler le secret de Nathaniel par respect, donc nous ne savons pas ce qui lui arrive.
Je ne répondis pas tout de suite, pensive. J'avais envie de comprendre ce qui se passait, mais mon instinct me disait de ne vraiment pas m'emmêler.
-La princesse et le prince ont donc des problèmes, en concluai-je. Qui l'aurait cru ? Pauvre petits bourgeois.
-On peut tous avoir des problèmes, lui répondit tristement Iris.
Je la regardai, perplexe. A mes yeux, les autres avaient la belle vie. Et peu importe leur problème, je ne les prenais jamais au sérieux. Pour moi, ils ne vivaient jamais l'invivable. Même si pour le cas du délégué, j'avais des doutes.
-T'as p't-être raison. Enfin bref, ça ne me regarde pas.
-Tu sais, Miyuki tente de t'aider alors que ça la regarde pas.
-Ce n'est pas parce qu'elle m'aide que je dois rendre la pareille. De plus, c'est plus toi dans l'histoire qui vient vers moi donc bon.
-C'est vrai mais...
-Allez, cessons de parler de ça.
-D'accord. Tu as passé un bon week-end ?
-Comme d'hab.
-Ça veut dire ?
Je me mordis la lèvre. Trop curieuse cette fille, vraiment.
-Sans plus. Bref, on se les caille. Je vais à l'intérieur.
-L'air frais fait du bien, me rappela-t-elle gentiment.
-Je l'ai respiré en venant ici, ça me suffit.
-Très bien. Je viens avec toi alors.
Je la regardai, perdue. Elle voulait vraiment être mon amie ? Pourquoi j'avais toujours cette impression que c'était faux ? Peut-être car je pensais cela impossible. En rentrant, je me calai contre un casier et elle fit de même. Elle perdit son sourire, songeuse.
-Tu penses encore à miss barbie ? lui lançai-je. C'est pas ton problème son problème. Oublie. Ça sert à rien de s'inquiéter pour les autres.
-Je ne pense pas, me répondit-elle franchement en se tournant vers moi. Si personne s'inquiète pour les autres, alors ceux qui ont des problèmes doivent se sentir seuls...
Je fis un bruit de bouche, agacée.
-Elle le sait la blondinette que t'es mal pour elle ? Et si elle le sait, tu penses pas que ça va encore plus l'attrister ? Si tu peux pas l'aider, alors ça sert à rien de t'inquiéter. Laisse-la gérer. Elle a dit que c'était un secret alors tu peux rien faire. Vis pour toi. T'enfiches des autres.
Elle me regarda, perplexe.
-Nemesis, tu dis ça car les autres font ça avec toi alors tu fais pareil ?
-Ta gueule, laissai-je échapper.
-Oh euh... Désolée, bredouilla-t-elle, encore plus dépitée.
Je soupirai.
-Scuse-moi. Je... Je sais pas être gentille... T'as raison, j'agis comme ça car ça a toujours été comme ça pour moi. Tout le monde s'en foutait de mes problèmes, de qui j'étais. Jamais personne n'a été inquiet pour moi. Du moins, jusqu'à toi et l'autre princesse. Et bizarrement, ça me plaît pas trop. J'aime pas qu'on fouille dans ma vie, pour comprendre.
-Tu ne veux pas être aidée ?
-Nope. Dans mon cas, on peut pas m'aider alors à quoi bon ? J'essaie juste d'oublier et vous me rappelez toujours ce qui faut pas.
-Je suis désolée, s'excusa Iris. Ce n'était pas méchant. On veut juste apprendre à te connaître. Tu as l'air si seule...
-Ça te fait si chier de me voir seule ?
-Un peu oui. Beaucoup même. Je n'ai pas toujours eu une bande d'ami comme aujourd'hui, alors je sais ce que c'est d'être seule. Ce n'est pas agréable. Alors maintenant que j'ai ma bande, je veux que tu aies la tienne aussi. Tu le mérites.
-Je le mérite ? Avec mon caractère de merde ? Avec ma façon d'agir ?
-Bien sûr ! Je sais bien que t'essaies de repousser les gens mais tu es gentille dans le fond. Tu m'as partagé ta musique l'autre jour. Et là, tu veux que je ne m'inquiète pas pour aller mieux. Ça part quand même d'une bonne intention. Même si c'est maladroit.
Je la regardai, surprise. Elle me rappelait tellement les personnages d'anime, ceux qui étaient justement gentils comme elle, et très naïfs. Je ne pensais pas que ça pouvait exister. J'avais toujours rêvé petite d'avoir des amies comme elle. Mais est-ce que ça resterait ainsi ou avec le temps, tout changerait ? Pouvais-je vraiment lui faire confiance ? J'avais si peur de me faire trahir à nouveau par quelqu'un. Je soupirai.
-Iris..., commençai-je à l'appeler, la voix bloquée.
-Oui ?
-Je... Je sais plus quoi penser... Je suis perdue... Je veux croire en toi, mais j'arrive pas. J'ai peur. De me faire tromper, trahir.
-Oh... Je ne ferai jamais ça !
-Ne dis pas ça, les "on fera jamais", je le sais, c'est toujours du vent.
Je me frottai les bras, tremblante.
-Non mais je te jure. Ce n'est pas dans ma nature ! Je suis gentille comme tout. Je suis sûrement la dernière qui pourrait te blesser.
-Si tu le dis... Écoute, je veux bien te laisser une chance mais... Laisse-moi du temps. J'ai besoin de beaucoup de temps je pense. D'accord ?
Iris eut soudain un énorme sourire sur le visage.
-Tu acceptes donc de peut-être devenir mon amie ? s'excita-t-elle.
-Oui, peut-être, à voir. Mais je vais essayer.
Elle secoua la tête, heureuse.
-Je suis trop contente ! C'est une presque victoire !
Elle semblait dans le même état que quelqu'un qui gagnait un voyage pour le pays de ses rêves. Je souris, attendrie. Cette fille était choue.
-Oui oui, une presque victoire, répétai-je.
Je me sentis étrange. C'était la première fois que j'essayais une autre amitié que celle de Romain. Je n'aurais jamais cru être capable de ça, après tous les échecs que j'avais eu. Je me sentis un peu légère. C'était agréable. Et même si ça n'allait peut-être pas marcher, la voir heureuse comme ça me faisait plaisir.

Amour sucré Les cinq sucrettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant